
Onze étudiants ont été condamnés par un
tribunal marocain à des peines allant jusqu'à 10 mois de prison pour des
violences envers les forces de l'ordre en marge d'une manifestation, a annoncé
jeudi l'agence MAP. Cinq étudiants ont écopé de peines allant de deux à dix
mois de prison ferme, et six autres ont été condamnés à deux mois de prison
avec sursis et à verser des amendes, selon l'agence MAP. Ils étaient poursuivis
par le tribunal de Kénitra pour «attroupement, désobéissance et actes de
violence contre les forces de l'ordre», d'après la même source. Ces onze
étudiants avaient été interpellés en novembre lors d'une manifestation contre
la hausse du prix des transports urbains, organisée par des étudiants de
l'université Ibn Tofail de Kénitra. La manifestation avait dégénéré «en heurts
entre manifestants et policiers qui ont fait plusieurs blessés», selon la
presse locale. Lundi, des affrontements entre étudiants grévistes et forces de
l'ordre sur un campus à Oujda ont fait une centaine de blessés, essentiellement
dans les rangs des forces de police, selon le quotidien L'Économiste. Les
autorités marocaines tentent depuis plusieurs mois de lutter contre les
violences, récurrentes, sur certains campus. Au printemps, après le décès d'un
jeune islamiste dans des affrontements entre factions étudiantes à Fès, les
forces de l'ordre ont été autorisées à prendre l'initiative d'intervenir en
accord avec les responsables universitaires sur les campus «en cas de menace à
la sécurité ou à l'ordre public». Fin novembre, une manifestation étudiante
visant à protester contre un projet de durcissement de la législation a été
dispersée par la force à Rabat. La proposition de loi prévoit notamment une
peine d'un an à cinq ans de prison et plusieurs milliers d'euros d'amende pour
«violences» mais aussi «participation à des manifestations au sein des
universités et cités universitaires.