Aux environs de13 heures, des jeunes ont procédé à la fermeture de la route reliant le port d'Oran au rond-point dit de la Cité Djamel qui permet notamment l'accès à l'autoroute. C'est ce que nous avons constaté sur place. Comme à l'accoutumée, ces jeunes ont allumé des pneus qu'ils ont placés au milieu de la route, notamment celle qui mène vers le pont de Gambetta et vers le port et le centre-ville. Ces jeunes sont des habitants du quartier de Carteaux et réclament d'être relogés eux aussi. Ils s'estiment eux aussi exposés au danger d'effondrement des habitations qu'ils occupent. D'ailleurs, sur le mur d'un poste de transformateur électrique on peut lire : « Nous sommes en danger. Où sont les autorités locales ?» Des voitures ont reçu des jets de pierres et une partie de cette route est restée pratiquement déserte. Dans un premier temps, les nombreux gros camions en provenance du port ont tenté un passage en force. Mais vite les chauffeurs ont renoncé à leur tentative en raison de la pluie de projectiles. Ce qui fait que d'une voie à sens unique, la route s'est transformée en double voie. Ce qui a provoqué un encombrement monstre. Le demi-tour des camions dont la plupart devaient prendre l'autoroute a aggravé davantage la circulation. Les agents de police que nous avons rencontrés non loin de l'endroit où la route est bloquée nous ont affirmé qu'il s'agit des membres des familles qui n'ont pas été relogées suite au sinistre d'avant-hier qui a coûté la vie à une famille de quatre personnes. En tout cas, sur le muret qui longe cette voie, des dizaines de jeunes, dont des enfants, se sont installés pour « superviser » le blocage cette route qui mène notamment vers le nouveau siège de la daïra.