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Ils exigent la suppression de la «corvée» des vide-ordures : Les gardiens d'immeubles des cités AADL reviennent à la charge

par Sofiane M.



Les cités location-vente à Oran sont la proie à un malaise permanent. Après le mouvement de contestation des coacquéreurs de plusieurs sites, qui avaient dénoncé les pannes prolongées des ascenseurs, c'est aujourd'hui le tour des gardiens d'immeubles de monter au créneau pour réclamer la suppression des colonnes de vide-ordures (VO) pour des impératifs de salubrité, de santé et de sécurité au travail. Les délégués des concernés soutiennent que le nettoyage des vide-ordures ne relève pas des attributions des gardiens d'immeubles fixées dans le cahier des charges. «Il n'a jamais été question dans notre contrat de travail de nettoyer les vide-ordures. Nous avons accepté dans un premier temps cette corvée, mais après plusieurs années, nombre de nos collègues ont commencé à développer des maladies professionnelles causées par la manipulation des ordures. Les gardiens d'immeubles ne disposent d'aucun équipement de protection individuelle. Ni tenues professionnelles ni chaussures de protection encore moins les gants pour manipuler les ordures et autres détritus. Pire, nous n'avons même pas droit aux détergents et autres produits (Javel, grésil désinfectant, désodorisant?) pour désinfecter les vide-ordures», affirment les délégués des concernés. Une petite virée dans ces lieux insalubres situés au rez-de-chaussée des tours de 16 et 9 étages nous a laissé perplexe. Ces vide-ordures sont des nids à miasmes, à bactéries et des milieux propices à la contamination par toute sorte de maladie. La putréfaction des déchets dans ces vide-ordures engendre des odeurs incommodantes et vapeurs irritantes, susceptibles de provoquer des phénomènes allergiques voire des pneumonies. L'image de ce jeune gardien d'immeuble que nous avons trouvé dans un vide-ordures, des tongs aux pieds sans aucun équipement de protection, témoigne de la dégradation alarmante des conditions de travail de ces gardiens. «Nous avons un gardien qui a développé une réaction allergique sévère aux yeux et qui a eu pour conséquence une altération de la fonction visuelle. D'autres gardiens souffrent d'allergies cutanées qui se manifestent souvent par des réactions dermatologiques handicapantes (démangeaisons, eczéma, urticaire?). Le comble est que l'AADL n'assure aucune couverture sanitaire pour les gardiens d'immeubles qui sont obligés de se rendre chez des médecins privés ou aux dispensaires pour le traitement de ces maladies». Les délégués des gardiens se sont aussi plaints des salaires dérisoires et des retards dans le versement de la prime de rendement collectif (PRC) qui est bloqué depuis plusieurs années par l'agence.