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Sur une
précédente note rédigée le 31 mars 2020 j'insistais sur l'impérieuse nécessité
de sortir de cette situation de tâtonnement pour établir un agenda clair de ce
que pourrait être la reprise dans les établissements de l'enseignement
supérieur. Compte tenu des circonstances, pandémie du Covid-19 et arrivée du
ramadhan, j'avais proposé de décréter les mois d'avril et mai mois de congés et
d'organiser la reprise en présentiel début juin. Or avec l'évolution des
événements sanitaires et l'observation de la situation de la plupart des pays
touchés par la pandémie, il est maintenant établi que le déconfinement
et le retour à une situation quasi normale de circulation des personnes n'est
pas pour l'immédiat.
Dans tous les cas, une fois qu'il aura lieu, le déconfinement devrait se faire par palier et de façon progressive. Cela veut dire que le secteur de l'éducation, l'enseignement supérieur y compris, sera le dernier secteur de la société à être concerné par un retour à la normale, c'est-à-dire un retour à l'activité pédagogique en présentiel. Malgré ces incertitudes et cette imprécision qui concerne le calendrier du déconfinement, il appartient aux dirigeants du secteur de l'enseignement supérieur de prendre leurs responsabilités dans l'intérêt de la communauté universitaire mais aussi de la société en général en essayant de mettre en place un calendrier crédible de l'organisation de la fin de cette année universitaire 2019-2020 et de préparation de la rentrée prochaine, 2020-2021. Avant de proposer un calendrier de sortie de cette crise, il nous semble cependant nécessaire au préalable d'adopter une démarche pour faire en sorte qu'une grande partie des étudiants puissent accéder à leurs enseignements par des cours à distance, qu'il faut continuer à encourager mais aussi en sollicitant les établissements de l'enseignement supérieur à prendre toutes les initiatives indispensables à l'atteinte de ce premier objectif. Or aujourd'hui il est clair que le numérique à lui seul ne suffira pas à atteindre une grande partie des étudiants dont l'accès à l'internet est très limité. C'est pourquoi d'autres initiatives sont indispensables et doivent être étudiées et prises par des comités pédagogiques que l'on pourrait réunir à distance, car il est de plus en plus évident qu'il ne peut y avoir de modalités uniques de transmission des enseignements. Il y a certes les cours à distance, mais on peut penser à des polycopiés que l'on peut mettre à disposition des étudiants de différentes manières, en se basant en particulier sur le réseau étudiant mais aussi en mettant à contribution tout le réseau des établissements. Chaque discipline, chaque filière a ses propres spécificités, il faut donc laisser aux facultés, aux écoles, aux instituts et aux départements la possibilité de trouver des solutions pour favoriser le maximum d'enseignements pour le maximum d'étudiants. On citera ici comme exemple de ces initiatives, l'expérimentation en cours de substitution de l'épreuve de stage des étudiants en comptabilité par des Etudes de Cas élaborées par des experts-comptables fondées sur des situations réelles d'entreprises. Le deuxième objectif c'est de faire en sorte de réaliser le maximum d'évaluation des connaissances à distance, par messagerie électronique et à travers divers scénarios possibles. Il s'agira là aussi de solliciter les comités pédagogiques pour trouver pour chaque situation la solution appropriée pour réaliser le maximum dans ce domaine de contrôle des connaissances. Pour ceux qui n'auront pas été touchés par cette démarche, on devrait attendre la sortie du confinement pour organiser les évaluations en espérant que cela concernera un petit nombre. Cette démarche nous permettrait de mieux entrevoir l'agenda du secteur en se donnant fin juin début juillet pour aller jusqu'au bout de cette démarche en essayant de toucher le maximum d'étudiants. Si entretemps la sortie du confinement se précisait, il serait judicieux d'avancer la rentrée 2020-2021 des enseignants vers le 23 août 2020 pour organiser la nouvelle année1, car il faut d'ores et déjà être conscient que nous ne reviendrons pas de sitôt à la situation d'avant. En effet, la fin de la pandémie ne signifie pas la fin du Covid-19, il va falloir prendre de nouvelles mesures de sécurité et d'hygiène et avoir de nouvelles attitudes dans nos campus pour ne pas favoriser un retour à large échelle de ce virus. L'utilité d'un tel agenda est nécessaire aussi pour le pays, car cela permettrait aux pouvoirs publics d'organiser la lutte contre cette pandémie en sachant que des foyers potentiels de multiplication de cette pandémie sont provisoirement à l'abri. Enfin quelles que soient les décisions qui seront prises dans notre secteur, il appartient aux différents responsables d'organiser la communication et le dialogue social avec les différents partenaires sociaux. Car quelle que soit la qualité de ces décisions, elles ne peuvent être totalement efficaces que si toute la communauté universitaire se les approprie. |
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