|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Quand on essaie de donner une définition de la culture, on pense naturellement à la connaissance, à l'assimilation plus ou moins complète d'un patrimoine accumulé au cours des siècles et dont le domaine, plus ou moins vaste comprend les lettres, la poésie, les arts, la philosophie, voire les différentes sciences, la musique. Elle représente un épanouissement complet de la personnalité, mais surtout de l'intelligence. 1ère partie La culture, c'est la vie. La vie, c'est le monde extérieur et les rapports avec lui. Elle ne consiste pas seulement à acquérir des connaissances variées, mais elle est le point de perfection auquel l'homme qui lit, réfléchit, observe par lui-même. «Pour être heureux, comprends et apprends !» Elle suppose une intelligence souple, à la fois étendue et profonde. Elle ne va pas sans une liberté totale de l'esprit. Elle s'accompagne de raffinement intellectuel et, vis-à-vis des autres, impose son prestige. On pense ainsi nécessairement un peu à une forme discrète et modeste d'encyclopédisme, qui exclut pédantisme et spécialisation, qui implique ouverture de la pensée de l'individu et tolérance, qui confère ainsi un renom dont nul observateur ne peut s'offusquer. «La culture nous apparaît d'abord comme la connaissance de ce qui a fait de l'homme autre chose qu'un accident de l'univers. Incontestablement le développement culturel dans notre pays passe par l'école. Cela est indéniable. Il est une dimension de l'épanouissement social, si l'on entend par là le développement optimal des individus et des groupes dans une société en quête de mieux-être et d'égalisation des chances. Actuellement, nos établissements scolaires entretiennent hélas une conception doloriste de la culture. Ne serait-ce pas à cause de leur vieux penchant à tout penser en termes de programmes, donc de contenus ? Car jusqu'à présent, la grande interrogation est toujours restée la même et ressurgit à tout moment : que faut-il enseigner ? C'est pour y répondre qu'étaient publiées jadis les listes de récitations et de chants, des progressions de dessin avec les natures mortes, les plâtres, les compositions décoratives etc.? Mais la formation culturelle n'est-elle pas plutôt, la formation d'une attitude culturelle donnant, dans le rapport entre l'élève et l'objet plus d'importance au premier terme qu'au second ? Qu'est-ce qu'une telle attitude, sinon une certaine façon de considérer les choses, faite à la fois de compréhension et de sensation et qui vise à en appréhender l'élaboration, les motivations et les effets tout en les reliant à d'autres évènements à d'autres êtres, à d'autres temps. La culture à l'école, la vie à l'école, doivent être fondées sur une information générale bien conçue et bien équilibrée, grâce à la variété des sources de renseignements, la découverte d'un langage commun assimilable pour recevoir toutes les exigences qui ont donc une incidence pédagogique directe. L'institution scolaire est donc amenée à s'ouvrir sur cet univers du dehors pour qu'elle soit désenclavée. L'ouverture de l'école se justifie précisément par le rôle éducatif qu'elle doit jouer, de plus en plus, au bénéfice des jeunes en favorisant leur initiation, leur apprentissage à la vie extérieure à l'école. Les relations entre l'établissement scolaire et toutes les institutions et manifestations culturelles doivent être systématiquement facilitées et encouragées. Ecole en tout cas ouverte sur toutes les cultures, celles du passé comme celles du présent, celles de la rue comme celles de l'atelier ou des champs, celles des superbes et celles des humbles, celles des cultivés et celles des autres, celles d'Internet et du multimédia, ne serait-ce pas une belle ambition ? Une éducation culturelle est donc nécessaire. La sensibilité et le sens de l'esthétique se cultivent et se forment comme l'esprit ; pour cela tenir compte de facteurs de trois piliers : la pratique, la familiarité et l'exigence. Cela implique évidemment dans les structures scolaires une plus grande marge de liberté pour certains travaux pour l'enfant. Il existe en effet deux possibilités : obliger l'écolier à réserver son travail dans un temps déterminé pour lui donner la maîtrise de la durée, mais aussi lui octroyer une tâche qui nécessite accomplissement, achèvement, donc qui suppose un certain degré de perfection. Les deux sont utiles et complémentaires. L'ECOLE ET SON ENVIRONNEMENT C'est lorsque l'homme regarde de la même façon «le moulin à café» ou le fameux tableau de Léonard de Vinci «La Joconde», c'est-à-dire avec le même souci d'atteindre le créateur à travers la création, que la culture s'affirme. Elle n'est ni dans le monument, ni dans l'outil, ni dans le tableau, que l'indifférence du regard peut unifier ou anéantir, simplement, pour celui qui a appris à voir ou à percevoir, ce qu'il peut recevoir de l'architecture majestueuse et noble du fameux mausolée moghol en marbre blanc «Taj Mahal», des tableaux de peinture d'Issiakhem, de Baya , de Picasso, des fresques de la chapelle Sixtine du Vatican (scènes de la création à la voûte) de Michel Ange? est plus complet que ce que l'ustensile banal peut lui offrir. La hiérarchie des objets culturels est dans cette puissance plus ou moins grande d'évocation et d'accomplissement. A l'origine, il faut donc préserver cette attitude, la développer, l'affirmer. Tous les arts : arts plastiques, musique, littérature et poésie, théâtre, cinéma, chorégraphie, l'illustration, la calligraphie, la céramique, la mosaïque, si différents par la matière, les moyens et la technique, ont ceci de commun : qu'ils doivent exister en nous un certain sentiment fait de plaisir et d'émotion qu'on appelle le sentiment esthétique. L'architecture nous plait par l'ordre et l'harmonie des différentes parties, la noblesse et la pureté des lignes, les belles proportions et la hardiesse de la construction. Les arts plastiques : sculpture et peinture?reproduisent les formes, les différents aspects des choses, des êtres et de la nature : le dessin, les lignes et les contours, ombres et lumières, la peinture aussi et en plus les couleurs, la sculpture, le relief. Ils s'adressent directement aux yeux, mais doivent atteindre l'âme. La poésie ressemble à la peinture. Elle plaît et émeut par les sons, les rythmes, l'harmonie. La poésie, comme tous les arts, élève l'âme, inspire de nobles sentiments, exalte le dévouement et l'héroïsme, chante la patrie. La musique s'adresse à l'oreille et par les notes musicales à l'âme. C'est le plus direct et le plus émouvant de tous les arts. Elle excelle dans l'expression des sentiments : joie, tristesse, exaltation. L'expression dramatique est inséparable de l'expression musicale, plastique, chorégraphique. Le théâtre est une leçon de langue permettant à l'enfant de connaître d'élégantes tournures. L'élève en jouant, améliore sa diction, sa mémoire, parle correctement, libère son corps, favorise sa croissance motrice, développe son civisme, son sens moral, l'amour du bien. La danse ou expression corporelle permet de lier les fonctions de création, de communication, d'éveil à l'art. Toute œuvre belle est promesse et certitude d'un échange et cet échange annonce un enrichissement de l'individu. Peu à peu, par la contemplation de la beauté sous toutes ses formes, l'être accède à des formes supérieures de conscience. Le développement de l'esprit créatif et le recours permanent au langage artistique permettent une approche individualisée des phénomènes environnants et donnent lieu à une vision originale du monde. La grande chance de l'étude du milieu en matière de formation culturelle, c'est qu'il y a toujours un milieu et que l'attitude d'éveil peut trouver, partout un point d'appui. L'éveil est l'acte pédagogique qui consiste à faire sentir aux enfants que l'analyse du monde est une nécessité. Il doit être non pas un apport de savoir, mais l'outillage mental et le vocabulaire qui permettront aux enfants d'apprendre et comprendre leur temps. Car tout est culturel mais à des degrés d'intérêt et de considération. La tisanière est un objet banal, le «Potemkine» une œuvre unique et définitive, et «Macbeth» un drame pareillement unique mais soumis à l'infinie diversité des interprétations. «Tout est culture pour qui tire de chaque chose un agrandissement, un épanouissement de soi-même. Il n'y a pas de culture ceci, et de culture cela, de petite, de grande ou de moyenne culture, il n'y a que les moyens donnés à tous pour s'enrichir de tout.» La vie culturelle de la cité ne saurait se concentrer à l'intérieur de l'établissement scolaire, l'ouverture de ce dernier sur l'extérieur se justifie précisément par le rôle éducatif qu'il doit jouer de plus au bénéfice des jeunes en favorisant leur initiation, leur apprentissage à la vie extérieure de l'école. Dans cette ouverture, le rôle des éducateurs est déterminant, sans doute, mais extrêmement délicat pour rendre accessibles les œuvres capitales de l'humanité, et d'abord de notre pays, au plus grand nombre possible d'algériens, d'assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel et de favoriser la création des œuvres de l'art et de l'esprit qui l'enrichissent. L'Algérie occupe, tant par la richesse que par la variété de son patrimoine historique et artistique, une place de choix parmi les nations de vieille civilisation. LA PREHISTOIRE EN ALGERIE Le gisement préhistorique d'Ain El Hench, prés de Sétif, qui remonte à des milliers d'années, est considéré par les archéologues comme l'un des plus anciens de la planète. Sans oublier les dolmens, monuments mégalithiques (de méga: grand, et lithos: pierre) qui constituent les plus anciens vestiges monumentaux que l'on connaisse(1500 avant J-C). Réalisés en partie à l'aide de blocs de pierre de grandes dimensions, ils ont presque toujours un but à caractère funéraire ou culturel :dolmens de Bounouara (Kroubs),de Sigus, de Tiddis(Constantine), de Roknia (Guelma), de Rihane (El-Tarf)? Ces mégalithes sont laissés à l'abandon et c'est trop dommage ! Ils doivent être entretenus et préservés .Ils constituent un lieu historique de grande importance. Le menhir (du breton : men, pierre et hir, longue) est le type le plus simple. C'est un bloc de pierre et unique fiché dans le sol verticalement dont la fonction demeure obscure : menhirs d'Ain-Abid, de Sigus? A. suivre |
|