Le groupe sud-africain Pretoria Portland Cement Company (PPCC) vient de mettre un pied dans le très convoité marché algérien du ciment en s’alliant avec le privé algérien Hodna Cement Company dans un projet de cimenterie à M’Sila.

La demande croissante en ciment en Algérie - 8% chaque année depuis 2006 - en fait un secteur attractif pour les investisseurs étrangers. Le sud-africain, Pretoria Portland Cement Company, fait son entrée dans le marché avec la signature, dimanche, d’une convention d’investissement avec la Hodna Cement Company (HCC) pour la construction d’une usine à M’sila. La durée de construction de l’usine, qui sera réalisée à proximité du gisement de Meghra, prendra 22 mois, le premier sac de ciment étant attendu pour juin 2016. Montant de l’investissement : 28 milliards de DA. Pour Karim Bencharif, président du Conseil d’administration de HCC et membre du conseil exécutif du Forum des chefs d’entreprises (FCE), le choix de ce partenaire sud-africain a été bien réfléchi. «Le ciment est pour nous une nouvelle activité. Nous voulions un partenaire de taille moyenne avec lequel nous pourrions apprendre et nous développer.»

NOUVELLE STRATEGIE POUR PPCC

Pour PPCC, l’option algérienne obéit à la nouvelle stratégie de développement du groupe, le plus ancien et le plus important producteur de ciment d’Afrique australe, dont le 9 usines produisent 8 millions de tonnes de ciment par an. «Nous cherchons à accroître notre chiffre d’affaires de 20 à 40% hors Afrique du sud, explique le directeur général, Ketso Gordhan. L’Algérie est la quatrième puissance économique du continent et le plus important consommateur de ciment par habitant au monde, et sa demande n’est pas couverte par la production locale». La production nationale, 19 millions de tonnes, ne parvient pas à satisfaire la demande dopée par les importants projets publics d’infrastructures (logements, routes, villes). Les besoins en Algérie ont dépassé les 20 millions de tonnes et pourraient atteindre les 30 millions d’ici 2020.

UN PROJET D’ECOLE DE FORMATION

Avec cette nouvelle usine, la capacité de production de l’Algérie devrait augmenter de 10%. Le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement, Amara Benyounes s’en est d’ailleurs réjoui : «Dans les trois prochaines années, dix nouvelles cimenteries entreront en production et nous permettront de sortir des importations, qui varient entre 3 et 4 millions de tonnes par an.» Pour réussir son implantation sur un marché jalousement nourri par le Groupe industriel des ciments d’Algérie (GICA) et le groupe français Lafarge (40%), PPCC devra aussi répondre aux exigences de transfert de technologie et de formations de l’Algérie. «PPCC est une entreprise très africaine, centrée sur la communauté. Elle fera ce qu’elle a l’habitude de faire, du soutien aux collectivités locales», souligne Karim Bencharif. Un projet d’école de formation aux métiers du ciment est aussi prévu dans l’accord.» Ce nouveau projet compte par ailleurs créer 400 emplois directs et 3000 à 3500 emplois indirects.