
Touati Abderrahim,
avocat et membre du conseil de l'ordre de Tlemcen à plusieurs reprises, est
mort à l'âge de 58 ans à l'hôpital «Damerdji-Tidjini» de Tlemcen où il a été
transporté d'urgence à la suite d'une attaque cardiaque. Ainsi, le destin a
encore frappé le monde des avocats et la famille Touati. Amoureux de la
relation humaine, il avait dirigé la commission relations extérieures du
barreau où il était admis au tableau depuis plusieurs années. Me Touati
Abderrahim laisse le souvenir d'un avocat intègre, honnête, appliqué, méticuleux
et très attaché aux règles de la déontologie. Il avait entamé sa carrière
professionnelle comme juge stagiaire à Kasr Chelala (1980), puis juge au
tribunal de Kasr Chelala et Tlemcen (1981). Il exercera par la suite comme juge
d'instruction au tribunal de Tlemcen (1982-1985). En 1985, il débute sa
profession d'avocat en ayant la lourde tâche de défendre les cas difficiles de
nombreux clients de la wilaya et hors wilaya. Profondément choqués, ses
désormais anciens confrères du barreau de Tlemcen nous ont livrés leurs
premières impressions : «Sa disparition nous attriste profondément, et l'on ne
peut que saluer la mémoire de cet avocat reconnu et discret, aux côtés de qui
j'ai eu une chance incroyable de travailler», a témoigné son collègue du
bâtonnat, Maitre Barkat. Me Semaoun, membre du bâtonnat, salue également «un
homme brillant, aux grandes qualités. En ces tristes circonstances, le bâtonnat
présente ses condoléances à sa famille». Son collègue, Me Seffahi, pense que
«Abderrahim était un homme de courage, de simplicité et de talent. Le vrai
talent, celui qui vient du cœur. Le vrai courage, celui sans lequel un homme
est un infirme de l'âme. Pour moi, Touati Abderrahim, était dans le sens le
plus complet du mot «un avocat». Il était optimiste, voulant aller de l'avant.
Depuis qu'il n'est plus, la défense est en deuil». Dans sa famille, la douleur
était visible. Sa perte était reçue comme un coup dur qu'elle a de la peine à
digérer. Dans un entretien téléphonique, son épouse Mokhtaria, nous a livrés avec
angoisse ses quelques impressions sur son défunt époux : «Abderrahim était un
battant qui se bouge pour les autres et qui ne se contente pas de régler
quelques litiges. Il aime ce qu'il fait et croit encore en la justice des
Hommes. C'était un humaniste attiré par la défense de l'être humain». Il donne
d'ailleurs une très belle définition du métier en disant ceci : «L'avocat est
celui qui appelle les juges à un peu plus d'humanité que d'ordinaire». Comme
cette devise est noble et pourvu qu'un jour elle soit inscrite, en lettres
d'or, à l'intérieur de tous les palais de justice d'Algérie, afin de servir les
intérêts des justiciables que nous sommes tous potentiellement. Très touché par
sa mort tragique, Me Jean Yves Balestas, bâtonnier de Grenoble (France), rendra
visite à sa famille, le 19 du mois courant, pour se recueillir sur sa tombe au
cimetière de Sidi Senouci. Parmi ses amis de l'université d'Oran, qui sont
aujourd'hui des magistrats ou des avocats, l'on peut citer M. Mokrani Chafi
Mostéfa (magistrat), Benaoumeur (magistrat), Felouh (magistrat), Kazi Tani
Ghaouti (avocat), Nefous Djilali (avocat), Babaji (avocat). Son fils, Youcef,
lui aussi avocat, est bel et bien décidé à poursuivre le parcours de ce «grand
monsieur du droit»?