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![]() ![]() ![]() ![]() Trente ?trois ans
se sont écoulés depuis le tragique séisme d'El Asnam 1980 mais qu'en est-il
aujourd'hui des promesses de reconstruction des cités en préfabriqué ?
Cette préoccupation citoyenne a constitué tout au long de cette période un véritable casse-tête pour les autorités locales et les pouvoirs publics, le dossier de la reconstruction des logements en préfabriqué de la wilaya présentant un problème ardu qui ne semble pas près d'être résolu : édifiés dans l'urgence aux lendemains du tremblement de terre ravageur de la ville d'El Asnam et ses environs, les habitats en préfabriqué ou chalets à la durée de vie pourtant limitée à 15 ans n'ont à ce jour pas encore été remplacés par des constructions en dur au grand dépit de leurs occupants qui n'en ont pas fini avec leur calvaire quotidien. Et pour cause : depuis plus de 30 ans, la situation de leurs conditions résidentielles n'ont pas changé d'un iota, pire encore avec la dégradation inquiétante des lieux. Les différentes autorités de wilaya qui se sont succédé ont certes envisagé des initiatives sociales tendant à l'éradication totale des habitats en préfabriqué, malheureusement ces entreprises tendant au relogement définitif des nombreuses catégories de familles vivotant dans les baraques sont demeurées vaines. D'où ce sentiment diffus parmi les concernés qui se sentent marginalisés car ne se faisant pas d'illusions sur une probable issue à leur calvaire à court ou moyen terme, convaincus qu'ils doivent encore faire preuve de patience. Alors qu'ils ont vu naitre des siens dans ces sites détériorés, beaucoup y grandir jusqu'à se marier et des vieux parents y rendre l'âme sans jamais avoir eu la satisfaction de franchir la porte de leur habitat reconstruit en dur? Cette situation désolante qui perdure depuis plus d'un quart de siècle, a été pourtant incessamment décriée, eu égard notamment à la menace de dangers multiples guettant les enfants de ces modestes familles, entre autres les risques de l'amiante, des incendies fréquents, les contaminations induites au contact des rongeurs et insectes rampants de tous genres, les mares d'eaux stagnantes environnant les sites etc., etc., De nombreuses mesures ont été certes prises par les responsables et élus locaux, notamment les instances techniques chargés du dossier mais au bout du compte ce qui a été résolu sur ce plan précis est insignifiant. Car la problématique de ces cités en préfabriqué est toujours là, présente, attendant à l'instar de la réalisation des plans de développement socioéconomique, qu'elle soit prise en charge elle également avec tout le sérieux voulu. Et inutile de répéter que les citoyens concernés ne comprennent pas pourquoi leurs doléances tardent si longtemps à être prises en considération? Ce qui fait dire à des observateurs que l'habitat en préfabriqué dans la wilaya de Chlef a encore de beaux jours devant lui, les humbles familles n'en finissant de continuer avec leurs dures conditions de vie tandis que des insouciants parmi les hauts placés concernés par la gestion du problème semblent n'en avoir cure. Puissent-ils passer une seule nuit dans ces baraquements comme on s'y morfond pour qu'ils se rendent compte à l'évidence de ce marasme continu de ces nombreuses familles sollicitant l'aide et l'assistance concrète des instances publiques centrales en vue de l'éradication du préfabriqué et son remplacement par bâti en dur. Faut-il rappeler que les Chélifiens concernés par ce problème perdurant depuis plus de 30 années sont sortis dans la rue les journées du 27 et 28 avril 2008 pour manifester leur rageuse désapprobation contre l'indifférence des pouvoirs vis-à-vis de leurs maux qui les prenaient et continuent de les prendre à la gorge ? Et malheureusement, il a fallu ce regrettable recours qui n'a pas été sans engendre maintes pertes et dégâts, - en l'absence de canaux de dialogue et de sages concertations surtout- pour que les autorités publiques daignent enfin tendre une oreille d'écoute aux doléances de ces citoyens indignés jusque là par le silence des responsables insouciants. La situation a dès lors évolué quelque peu, et fut relativement prise en charge par le gouvernement qui dans un premier moment a décidé l'octroi d'un montant de 100 millions de centimes au profit de chaque occupant de chalet avant que cette somme ne soit rallongée pour atteindre au total 128 millions de centimes. A préciser que ce montant financier octroyée est destiné à être versé en trois tranches néanmoins et aux premiers constats d'initiatives de reconstructions cette somme d'argent, et au vu de l'évolution effarante des couts des matériaux de construction- semble de loin très insuffisante. Ceci sans parler des versements des subventions qui s'effectuent au compte goutte alors que les services techniques s'empêtrent dans une lourde bureaucratie engendrant des retards dans les opérations de validation des dossiers de ce préfabriqué. Et quand on sait que moins de 10% seulement des habitants ont choisi d'entamer la construction de leurs logis en dur, l'on comprendra pourquoi les propriétaires du préfabriqué se montrent réticents à ces dispositions inconséquentes et préfèrent continuer de résider dans leurs baraques en attendant que des mesures plus efficaces et plus appropriées soient prises dans un proche avenir. A signaler, par ailleurs, qu'à l'initiative du bureau de Chlef de la Ligue Algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH), ce dossier des logements en préfabriqué, vient d'être récemment évoqué sur la place publique. Le bureau de la ligue locale, sollicitant l'intervention directe du premier magistrat du pays dans cette affaire.qui n'a que trop duré jusqu'ici C'est ainsi qu'un rapport détaillé a été adressé au chef de l'Etat, lui exposant les graves risques qu'encourent journellement et depuis des lustres, les occupants des logements en préfabriqué compte tenu de leur construction avec des matériaux toxiques et cancérigènes. Selon M Houari Kaddour, président du bureau local de la LADDH, leur rapport (dont on a reçu une copie) a été établi sur la base d'une minutieuse enquête menée depuis plus de cinq mois. Le bureau ne manquant pas d'énumérer maintes contraintes dans la pénible voie de construction des habitats en dur tout en dénonçant, au passage, l'injustice, «'une marginalisation économique, sociale et politique» de la wilaya. Et parmi les recommandations du bureau de wilaya de la ligue Algérienne pour la défense des droits de l'homme, il est fait mention de l'interpellation des autorités centrales, indiquant «qu'aucune région en Algérie n'a fait l'objet d'un traitement aussi injuste, d'une marginalisation économique, sociale et politique que la wilaya de Chlef,.Le bureau de Chlef de la LADDH dénonçant en conséquence, «publiquement et fermement la gestion archaïque et catastrophique de ce Fameux dossier des logements préfabriqués et affirme qu'il est de la responsabilité de l'Etat de garantir aux populations tous les moyens pour assurer leur santé». Et ce conformément, indique le rapport à ce que stipule une série de textes législatifs internationaux et nationaux, entre autres, ceux de la déclaration universelle des droits de l'homme, de la Charte africaine ou de la Constitution algérienne? Osons espérer que toutes les démarches entreprises par ci et par là en vue de remédier à cette désolante situation de l'habitat pécaïre du préfabriqué à Chlef puisse aboutir à dans délais raisonnables à un début de la fin de cet insoutenable calvaire que vivent les chélifiens occupant des baraques voilà maintenant 33 ans. |
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