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L'Education renoue avec la protesta

par Abdelkrim Zerzouri

A peine un mois après la rentrée- scolaire, le secteur de l'Education renoue avec la grogne des enseignants. Le Cnapest ouvre les hostilités en annonçant un débrayage dans les lycées ainsi qu'aux CEM et autres écoles primaires où il est implanté. Le débrayage est à partir d'aujourd'hui et pour une durée qui sera déterminée par la diligence de la tutelle à prendre langue avec les représentants des enseignants protestataires. «Nous avons opté lors du Conseil national le 28 septembre dernier pour cette forme de débrayage, une journée renouvelable en l'occurrence, pour laisser la porte ouverte à une reprise rapide du travail dans le cas où le ministère se déciderait à discuter sérieusement des préoccupations des enseignants», laissera entendre hier le coordinateur national du Cnapest, M. Larbi Nouar, dans un entretien téléphonique. Ajoutant dans ce sillage que la grève n'est pas une fin en soi, car cet ultime recours demeure un moyen réglementaire pour exprimer le ras le bol généralisé des enseignants. On apprendra à ce propos que la majorité écrasante des enseignants ont voté pour la grève lors des assemblées générales organisées dans les 48 wilayas du pays durant le mois de septembre dernier. La seule différence qu'on a relevé dans les rapports de ces AG reste la forme et la durée de la grève, nous a confié M. L. Nouar, indiquant que certains souhaitent s'engager dans un débrayage d'une semaine, alors que d'autres font part d'un avis différent, proposant des arrêts de travail cycliques de trois jours chaque semaine. A la fin, le conseil a décidé de cette forme d'une journée renouvelable. Morale de cette option : le Cnapest garde une oreille tendue vers la tutelle pour geler son mouvement de contestation assez rapidement, sans attendre des délais trop longs pour réunir son Conseil national au bout du cycle de grève. Vraisemblablement, le Cnapest va dans la contrainte à ce bras de fer, non sans souhaiter une compréhension et une adhésion à son action de la part des parents d'élèves. Si la tutelle revoit sa copie concernant les poursuites ou harcèlements disciplinaires et judiciaires contre les syndicalistes, si la tutelle se décide dans l'immédiat à engager un dialogue serein avec les contestataires, si la sagesse l'emportait sur les caractères obstinés et intransigeants des uns et des autres, l'année scolaire en cours pourrait se poursuivre dans de bonnes conditions?