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Ce qui caractérise les marchés de bétail de Constantine et de toute la
région Est, ces derniers jours, c'est la nervosité et l'instabilité au milieu
d'informations et de rumeurs contradictoires.
Les dernières informations en provenance des marchés de Chelghoum Laïd et d'El-Khroub indiquent que le prix du mouton commence à baisser sérieusement. Mieux encore, on assure «que la tendance à la baisse continuera encore dans les jours qui viennent». Alors, les prix baissent-ils vraiment ? Nous avons posé la question aux maquignons et aux éleveurs qui, toute l'année, sillonnent les marchés du pays. Leur réponse est nuancée. «Oui, les prix baissent mais pour retrouver leur niveau réel». Et d'expliquer : «Le prix du mouton a été surestimé depuis 4 mois». Pour eux, c'était une campagne menée par des spéculateurs et des éleveurs qui ont laissé croire que le mouton serait cette année inaccessible. Ces professionnels reviennent sur les raisons réelles qui ont accéléré le mouvement de la chute des prix. L'annonce des pouvoirs publics du «resserrement du dispositif de contrôle aux frontières terrestres pour maintenir les effectifs du cheptel ovin» a eu des effets immédiats sur les marchés, disent-ils. Ils reconnaissent même que des signes avant-coureurs indiquaient déjà que depuis au moins une année, l'offre était suffisante, ils en veulent pour preuve la stabilité des prix de la viande rouge durant une longue période, même en plein mois de Ramadhan. Ces dispositions prises au niveau national, combinées à des informations diffusées en boucle sur des radios locales faisant état de l'arrivée de grandes quantités de moutons sur les marchés du Nord en provenance de Biskra, Barika et Ouled Djellal et à des prix raisonnables a, selon eux, «fait paniquer les nombreux spéculateurs et les apprentis maquignons saisonniers, qui se sont mis à vendre dans la précipitation, parfois au prix d'achat, de peur de se retrouver avec leurs moutons sur les bras après l'Aïd El-Adha». Certains vont jusqu'à évoquer aussi «la faible pluviométrie de cet automne» qui oblige les éleveurs à se débarrasser d'une partie de leur cheptel pour en diminuer les dépenses. Un revendeur, résumant la situation du marché et cachant mal son pessimisme, nous confie : «Si à tout cela, on ajoute encore l'hésitation des acheteurs qui, à une semaine du jour ?J' pour le rituel du sacrifice, ne se bousculent pas au portillon des marchés et préfèrent attendre les derniers jours, on est alors dans les conditions idéales d'une baisse drastique des prix». |
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