|
Intervenant au
cours du 3e Congrès national de cardiologie qui s'est tenu jeudi et vendredi à
Constantine, un médecin du centre universitaire de Sétif, Dr K. Boussouf, a
déploré que les délais de prise en charge médicale des malades victimes
d'infarctus et d'angine de poitrine soient trop longs en Algérie. «Alors qu'il
ne faut pas dépasser 6 à 8h entre le moment de l'accident et la prise en charge
médicale, il arrive trop souvent hélas que ces délais ne soient pas respectés
et c'est le malade qui en subit les conséquences», indique-t-elle. La
conférencière a signalé également une tendance inquiétante de propagation de
cette pathologie de l'infarctus du myocarde chez des sujets âgés d'à peine 28
ans et elle a conclu à ce propos qu'il faudrait mener des études poussées pour
débusquer les causes profondes de ce phénomène qui commence à toucher notre
société et constitue un problème de santé publique.
Le 3e Congrès du club des cardiologues de Constantine, manifestation scientifique de haute teneur, qui a été clôturé vendredi en fin d'après-midi, commence à prendre de l'ampleur. De niveau national, il tend à devenir international vu la qualité des participants nationaux et européens qu'il accueille. Cette troisième édition a réuni en effet des conférenciers venus de Paris et de Bruxelles qui ont fait des communications de très haut niveau, notamment en matière de rythmologie cardiaque et de cardiologie interventionnelle. Des cardiologues connus sur la scène nationale ont également fait des interventions sur l'hypertension artérielle qui ont été très suivies. Insistant tout particulièrement sur l'ampleur du phénomène de l'hypertension artérielle, le Dr Karim Grid, président du club des cardiologues de Constantine, a rappelé encore que la prévalence de cette pathologie en Algérie est de l'ordre de 35%. «Si notre pays compte aujourd'hui 7 millions d'hypertendus adultes, explique-t-il, il faut noter aussi que seulement 1O% des hypertendus sont contrôlés, c'est-à-dire qu'ils prennent leur traitement. D'où l'intérêt des gros efforts qu'il nous faut faire pour essayer de remédier à cette situation alarmante.» C'est pourquoi, dans les recommandations qui ont couronné la tenue de ces assises, les participants ont beaucoup insisté sur la prévention et la lutte contre les facteurs de risques fréquents dans notre pays: manger moins salé et moins sucré, marcher, lutter contre le tabagisme, l'excès de cholestérol et l'obésité. «Si nous arrivons à obtenir des succès dans notre combat contre ces facteurs de risque, on empêcherait vraiment les maladies cardiaques de se développer et de s'installer. Et par voie de conséquence, diminuer le coût financier de ces pathologies qui pèsent lourd sur la facture sanitaire du pays». «Je suis vraiment content, s'est félicité le Dr Grid, parce que le club des cardiologue fait des efforts pour la formation médicale continue.» Ces journées d'enseignement sont surtout profitables au médecin généraliste parce c'est lui qui se trouve au front, qui reçoit le premier le malade et qui l'oriente vers le spécialiste. Cela nous a permis également d'échanger nos connaissances, nos idées, nos expériences avec d'autres cardiologues étrangers. |
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||