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![]() ![]() ![]() ![]() Durant les deux
journées de «fête» de l'Aïd-el-Fitr du jeudi et vendredi qui ont été suivies
par celle du samedi, l'image environnementale de plusieurs quartiers de la
ville des ponts n'était pas belle à regarder. Insalubrité et commerces fermés,
ce sont là deux facteurs négatifs qui ont provoqué le mécontentement du citoyen
qui sort à peine d'un mois de jeûne.
Donc, jusqu'à hier samedi, la plupart des commerces ont gardé leurs rideaux baissés. Hormis la distribution du lait en sachet qui a été, cette fois, assurée dans les normes, le pain, que les boulangers ont promis d'assurer pendant les journées de l'Aïd, s'est fait rare et l'on a vu des processions de gens se déplaçant d'un quartier à l'autre pour se procurer l'indispensable baguette. Interrogé, un boulanger du centre-ville qui gardait son commerce fermé a avancé l'excuse habituelle disant que son personnel avait aussi le droit de passer les fêtes de l'Aïd en famille dans sa région natale et qu'il ne reprendra le travail qu'au soir du samedi pour préparer les fournées du lendemain. Sur le plan de l'assainissement, des quartiers entiers sont devenus des poubelles à ciel ouvert. Hier, dans les informations de midi de la radio régionale de Constantine, les citoyens ont entendu le responsable de l'APC chargé de ce secteur, qui a affiché un satisfecit et a distribué ses félicitations aux équipes de la commune qui ont fait, selon lui, le nécessaire et plus «en assurant sans faille la 3e rotation pour le ramassage des ordures qui avait été programmé au début du Ramadhan», dixit le Dr Abdaoui, vice-président de l'APC chargé de l'assainissement. Certes, les efforts consentis durant le Ramadhan par les équipes de l'assainissement sont louables, mais le citoyen - qui a déjà oublié ce qui a été fait durant le mois sacré - n'est pas du même avis. Car les habitants de la ville de Constantine ont relevé, quant à eux, un amoncellement de détritus dans chaque coin de rue durant ces trois dernières journées non ouvrées. Aussi, faut-il le souligner, la situation est revenue au point zéro, tant l'incivisme de certains citoyens est devenu proverbial. «Des monticules de sacs-poubelles non ramassés, des bacs qui débordent, d'autres éventrés et exposant à l'air libre leur contenu, des rues jonchées de toute sorte de détritus. Si l'on ajoute les fuites d'eaux usées, celles d'eau potable qui transforment des quartiers en marécages, on peut dire sans exagérer que l'image qu'offre notre environnement durant ces journées de repos est effrayante», s'insurge-t-on. Pis, d'autres citoyens, qui étaient partis à la recherche de médicaments indispensables, nous ont signalé qu'ils n'ont pas trouvé, durant ces journées fériées, de pharmacies ouvertes. «Où est le programme de garde des officines établi par la direction de la Santé ?», se sont-ils demandé. «Ce serait très grave si les pharmaciens, comme les commerçants, se montrent aussi irrespectueux des besoins de la population». Sur ce plan, il faut le dire que seul le secteur de la santé publique a joué le jeu puisque l'on a signalé que des centres de santé, à l'instar du CHU, ont instauré un programme de permanence assurée par des équipes médicales et paramédicales. En tout cas, d'un avis largement partagé, les citoyens regrettent beaucoup que «les fêtes religieuses, comme les fêtes nationales d'ailleurs, aient perdu complètement leur cachet religieux ou festif et ne sont plus considérées que sous l'angle de la farniente qui engendre la paresse et la passivité». |
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