Près de 2.500 enfants ont été victimes d'accidents domestiques durant le premier semestre de l'année en cours à Oran. Mais les chiffres ne reflètent pas l'étendue du fléau. Ces enfants âgés entre 0 et 15 ans souffrent de brûlures thermiques, de chutes, de brûlures électriques et d'ingestion de produits chimiques. 72% de ces cas ont été pris en charge au niveau des différents établissements de proximité de santé publique et 28 % ont été pris en charge au niveau des hôpitaux de Canastel et à la clinique de chirurgie infantile du CHU d'Oran. Les blessures représentent 33% des cas, suivies par les chutes pour 27% des cas, les brûlures avec 13% des cas, entre autres. Tous ces accidents se passent à la maison, notamment dans la cuisine, dans le balcon ou dans l'entourage de la maison durant les vacances scolaires et la période estivale. Cela veut dire qu'il y a un sérieux problème de responsabilité parentale. Mais aussi, et surtout, d'un énorme manque de travail en matière d'éducation familiale. Dans le même cadre, durant le mois de Ramadhan, près 200 enfants ont été admis au niveau des différents services pour brûlures. Certains ont été blessés suite à l'explosion de bouteilles de gaz butane ou avec de l'eau bouillante, entre autres. Les brûlures thermiques (allumettes, four?) représentent 46,2% des accidents de cuisine. C'est sans doute parce que les femmes algériennes passent énormément de temps à la cuisine. Les brûlures graves causées par des négligences domestiques sont fréquentes. Les soins doivent être rapides. Les brûlures de deuxième et troisième degrés sont un véritable drame qui durera des années et laissera ses marques indélébiles toute la vie. Réduire le nombre et la fréquence des accidents de la vie courante, en particulier chez les enfants, est aujourd'hui une urgence et une priorité. C'est pour cela qu'une campagne de sensibilisation auprès des parents doit être entreprise dans les plus brefs délais. Car en dépit des campagnes de sensibilisation, le nombre des accidents domestiques ne cesse d'augmenter et le milieu immédiat de l'enfant est la première cause de ces accidents. Plus un enfant grandit, plus il acquiert de l'autonomie dans ses gestes et ses déplacements, développe sa curiosité, son désir d'imiter les « grands »? mais, pour autant, il n'a pas conscience du danger. En effet, selon les statistiques de la direction de la santé et de la population de la wilaya d'Oran, une soixantaine d'accidents domestiques sont enregistrés quotidiennement.