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Les habitants du «Virage» bientôt relogés : Accélération du projet d'extension du cimetière d'Aïn El-Beïda

par Houari Saaïdia

Le wali d'Oran a donné des instructions pour l'accélération du projet d'extension du cimetière d'Aïn El-Beïda pour lequel tout un bidonville mitoyen doit être rasé pour en récupérer le foncier. Trois semaines après avoir ordonné aux instances concernées de faire de la place autour du cimetière, en relogeant les habitants du lieudit « Le Virage », dans le cadre d'un règlement du problème de saturation de cette nécropole de grande ville, le chef de l'exécutif local a rouvert ce dossier, lors d'un briefing tenu la semaine écoulée, pour s'enquérir de l'état d'avancement de l'opération. D'après les réponses données par le maire et le secrétaire général de la commune d'Es Sénia, l'assainissement administratif de la liste des familles à reloger est sur le point d'être finalisé. La mise à jour du recensement des foyers existants, avant l'année 2007, au nombre de 247, selon les mêmes responsables, via les enquêtes d'usage (fichier national du logement, CNL?), est sur le point d'être clôturée. Une soixantaine d'occupants de constructions illicites, répertoriés comme étant des « débarqués de la dernière heure » et, par conséquent, ne figurant pas sur la fiche de recensement, ont été mis à l'écart. En situation illégale et n'ayant pas droit à un logement dans le cadre de cette opération, ces derniers seront mis en demeure par l'APC à l'effet d'évacuer les lieux avant l'action de démolition, précise-t-on. La démarche permettra à terme de recouvrer un précieux espace de plusieurs hectares au profit de ce lieu de sépultures qui touche à ses limites. Bien qu'il n'ait pas été cité par son nom, lequel est en fait une pure invention toponymique des riverains, il est question, selon nos sources, du lieudit « Le virage ». D'aucuns connaissent cet agglomérat de maisons de fortune qui tire l'origine de son appellation populaire dans son emplacement à hauteur du fameux et non moins périlleux virage, situé sur la route menant au village d'Aïn El-Beïda. Pour sa part, le directeur des Domaines a répliqué à la question du wali ayant trait aux procédures d'incorporation du terrain récupéré à l'emprise du cimetière par une simple grimace, pour lui signifier qu'une telle démarche était une simple formalité. Pour sa part, le directeur des Travaux publics, en réplique à une remarque du wali relative à la possibilité d'élargissement de la route d'Aïn El-Beïda (tronçon entre le chef-lieu de cette localité et l'hôpital militaire régional), a fait savoir que son département a déjà lancé une étude à cet effet.

Avec une superficie globale de 130 hectares, le cimetière d'Aïn El Beïda, qui accueille désormais près de 1,2 million de tombes, risque la saturation d'ici 2020. L'extension des lieux, il y a sept ans, n'a fait que retarder la date fatidique. La progression du nombre des inhumations, conséquence directe de l'explosion démographique que connaît la deuxième ville du pays, a faussé tous les calculs de la Régie communale autonome des pompes funèbres (RCAPF) de la commune d'Oran.

Fin 2008, une extension pour le cimetière d'Aïn El-Beïda a été opérée, sur la base d'une proposition de la RCAPF, où une superficie de 40 hectares avait été ajoutée aux deux carrés A et B, alors déjà saturés. Mais, comme signalé d'ailleurs par les prévisions de l'étude, cette «petite» extension commence aujourd'hui à toucher à ses limites et, dans trois années, il n'y aura plus de place pour les morts dans ce «nouveau» carré, prévient notre source.