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Ligue 1- Saison 2013/2014 : Les seize pensionnaires fin prêts pour relever le défi

par M. Benboua



Le championnat professionnel de football de Ligue 1 version 2013-2014 débutera en moins d'un mois, avec sur la ligne de départ seize équipes tout aussi déterminées à relever le défi.

Il faut dire que contrairement aux précédentes saisons, l'intersaison était plutôt calme pour les clubs engagés, notamment sur le plan du recrutement qui n'a pas défrayé la chronique. Cette fois-ci la FAF n'est pas resté les bras croisés et a décidé d'imposer de nouvelles règles. C'est ainsi que les clubs des championnats professionnels de Ligue 1 et 2 ont été tenus d'attribuer sept (7) des vingt-cinq (25) licences autorisées pour leurs effectifs seniors à des joueurs «issus du club». Une décision qui, selon les responsables, vise à «diminuer la migration des joueurs et à promouvoir les footballeurs formés au club et issus des jeunes catégories». Aussi, la majorité des formations de l'élite recourent souvent à des recrutements tous azimuts et ne misent que sur un nombre très limité de joueurs issus de leurs catégories jeunes, comme ce fut le cas la saison passée pour l'USMA. Un état de fait qui a souvent contribué à la flambée du marché des transferts et ouvert la voie à la surenchère.

Ruée sur la Tunisie

En dépit de l'instabilité politique du pays depuis la révolution du Jasmin, la Tunisie reste la destination privilégiée de la plupart des clubs algériens. Comme à chaque période de l'année, plusieurs formations préfèrent effectuer leur préparation dans les différentes villes tunisiennes. Les raisons ? Elles sont diverses, car outre les commodités des centres et les grands espaces qu'offre ce pays pour une préparation adéquate, les clubs algériens ne dépensent pas beaucoup d'argent comme c'est le cas dans les pays occidentaux, où un regroupement d'une dizaine de jours pourrait coûter trois fois plus cher qu'en Tunisie. La présence des autres formations, notamment tunisiennes sur les lieux, constitue également une belle opportunité pour les clubs algériens afin de programmer des matches amicaux. Ainsi et engagée sur plusieurs fronts, dont la coupe de la CAF, l'ESS était la première arrivée sur les lieux, où elle a effectué son stage de pré-saison à Sousse du 1er au 15 juillet et a rencontré à deux reprises l'ES Sahel. C'est le cas également du CSC, qui a regagné le pays après deux semaines d'intense travail en Tunisie, ponctuées par plusieurs joutes face à l'ES Tunis, la JSK et l'US Chaouia. A Constantine, les camarades de Bezzaz ont enchaîné avec un match de prestige face à l'Espanyol de Barcelone qui a tenu ses promesses. Un second stage est également prévu juste après l'Aïd en Tunisie encore. Pour sa part, la JSK qui devait dans un premier temps se rendre en Slovaquie, a finalement opté pour la ville de Hammam Bourguiba. Après deux semaines de dur labeur et pas moins de sept matches amicaux, les Canaris sont rentrés en Algérie pour quelques jours avant de regagner une seconde fois la Tunisie pour un autre stage. Par ailleurs, beaucoup d'autres clubs algériens se sont également préparés sur place, à l'image du MCEE, du MCO, du CABBA, du CRBAF, du RCA et du MOB et ce, sans oublier les équipes des divisions inférieures qui se trouvent actuellement sur les lieux. Toutefois, si la majorité des clubs algériens se sont déplacés en Tunisie, quelques-uns ont choisi de se préparer au Maroc, à savoir l'ASO, le MCA et la JSS. Seuls quelques rares clubs organisent leur stage ici en Algérie, à l'image du CRB, la JSMB où encore l'USMH qui, comme à son habitude, préfère la ville d'Aïn Témouchent. Mais d'aucuns estiment que la surprise est venue cette été de l'USMA, dont l'entraîneur français, Rolland Courbis, a décidé que le stage d'avant saison s'effectuera en Algérie et ce, bien que ce club a l'habitude depuis quelques années de se préparer en région parisienne.

Douze nouveaux entraîneurs sur la ligne de départ

Parmi les équipes qui animeront cette quatrième expérience professionnelle en Algérie, seules quatre d'entre elles ont maintenu le staff technique de la précédente saison, à l'image de l'ESS (Velud), de l'USMH (Charef), de l'USMA (Courbis) et du MOB (Rahmouni). Le reste des formations de Ligue 1 ont préféré faire appel à d'autres techniciens. C'est ainsi que le MCA a engagé le Suisse Alain Geiger et la JSK a fait appel à Azzedine Aït Djoudi, qui revient après une courte expérience au Maroc. Au CSC, et après le départ volontaire de Roger Lemerre, les dirigeants ont jeté leur dévolu sur le Franco-Argentin Diego Garzitto, alors que l'autre Argentin Miguel Angel Gamondi a pris la place de Bouali Fouad au CRB. Chez les promus, Cherif El Ouazani a remplacé Boudjaârane au RCA, tandis que le CRBAF, qui s'est séparé de Neghiz après une incroyable aventure de trois accessions consécutives, sera désormais entraîné par Lamine Bougherara. Par ailleurs, l'ancien sélectionneur national Meziane Ighil a repris du service au sein de l'ASO, alors que Noureddine Saâdi était tenté par une aventure avec la JSMB, dont l'ancien entraîneur italien Gianni Solinas a pris en charge les destinées de la barre technique du MCO, où Omar Belatoui a été remercie après le maintien. Au MCEE, on a fait appel à Abdelkader Iaich à la place du Suisse Savoy, tandis qu'à la JSS, le départ de Hadjar a surpris plus d'un. L'équipe de la Saoura sera drivée par Abdelkader Amrani, l'ancien entraîneur du CABBA, qui a engagé cet été le technicien Rachid Belhout.

Toujours pas de plafonnement des salaires

C'est un peu le comble de l'ironie, puisque chaque été l'on assiste à un phénomène qui a tendance à nous laisser pantois et qui n'est autre que l'insatisfaction de la plupart des joueurs algériens, qui sont pourtant royalement payés. Lorsqu'on entend que des joueurs dont les salaires dépassent les 100 voire même les 200 millions de centimes pour certains, par mois, exigent d'être augmentés, cela nous laisse souvent sans voix lorsqu'on compare leurs doléances avec leur production sur le terrain. Ailleurs, dans d'autres disciplines, comme le handball ou le basketball, les joueurs n'arrivent pas à joindre les deux bouts. Et pourtant, ils acceptent ce qu'on leur propose sans faire trop de vagues. Alors pourquoi un tel déséquilibre est encore permis ? Pourquoi la FAF tarde-t-elle à prendre les décisions qui s'imposent ? Il faut dire qu'un projet dans ce sens a été étudié la saison écoulée par l'instance footballistique et qui vise à mettre en place un barème pour les plafonnements des salaires. Or, ce projet n'est plus d'actualité, puisqu'on a accepté de laisser ce chapitre à l'appréciation des clubs. Par ailleurs, le plus étonnant dans l'histoire ce sont ces présidents de clubs qui ne ratent pas la moindre occasion pour évoquer à chaque fois la crise financière dont souffrent leurs clubs respectifs, mais qu'en parallèle, ils ne s'empêchent pas de s'acquitter des masses salariales extravagantes à chaque fin de mois, pouvant dépasser les 10 millions de dinars. Cela fait des décennies que certains dirigeants de clubs parlent de crise financière, mais qui demeurent en poste. Il est temps que les choses changent.

La chambre des résolutions des litiges n'a pas chômé

Créée par la FAF depuis plusieurs années déjà, la chambre des résolutions des litiges n'a pas chômé cet été. En effet, quelque soixante-dix (70) joueurs des Ligues 1 et 2 ont obtenu leur libération sur décision de la CRL «pour juste cause», dit-on auprès de cette instance. La chambre en question qui a traité pas moins de cent quinze (115) dossiers, a donné une suite favorable à des plaintes jugées recevables, au grand dam des dirigeants, dont la plupart n'ont pas apprécié la manière avec laquelle les dossiers ont été traités. Le dernier en date est celui du joueur Lakhdari (ESS), qui a opté pour l'ASO et qui a suscité par la suite l'ire des dirigeants de l'Entente. Les règlements entrés en vigueur depuis l'instauration du professionnalisme dans le football algérien, soit depuis la saison 2010-2011, permettent aux joueurs de solliciter la CRL pour la résiliation de leurs contrats avec leurs clubs respectifs s'ils ne perçoivent pas leurs salaires pendant plus de trois mois. Le président de la FAF avait qualifié de préoccupant le bilan de la CRL lors de la dernière réunion du bureau fédéral. Il a toutefois déploré le fait que les clubs continuent à s'endetter malgré leurs faibles ressources financières. L'instance fédérale a appelé, en outre, les responsables des clubs en question à maîtriser correctement leur masse salariale et de stabiliser les salaires des joueurs dans des proportions acceptables. Elle a également recommandé à la LFP de prendre toutes les mesures qui s'imposent pour le respect par les clubs et les joueurs des décisions de la CRL.