
Ils étaient des
dizaines à répondre à l'appel lancé par des citoyens pour dénoncer
«l'inquisition et la persécution» contre les non-jeûneurs, hier, à Tizi Ouzou.
Le rassemblement toléré par les autorités a été suivi d'un déjeuner collectif
en public sous les regards des curieux passants.
L'action qui se
veut comme une dénonciation du «piétinement des valeurs de tolérance et de
cohabitation harmonieuse de toutes les opinions et confessions, qui ont cours
en Kabylie depuis la nuit des temps»et «la persécution des non-jeûneurs, dont
le seul crime est de ne pas appliquer un précepte d'une religion de plus en
plus investie par les tenants d'un obscurantisme radical, au mépris de l'islam
tolérant pratiqué par les citoyens de Kabylie» comme était écrit dans l'appel
lancé par un groupe de citoyens puis signé par un peu plus de 300 autres. La
placette de l'olivier située en face de la cour de justice et du commissariat
central de la ville des genêts a été investie par des non-jeûneurs dont une
majorité de sympathisants du Mouvement pour l'Autonomie de la Kabylie (MAK).
Sur les lieux, quelques-uns ont dès leur arrivée commencé à boire de l'eau, du
jus et de l'alcool sous les objectifs d'appareils photo et de caméras de
télévision de journalistes locaux, nationaux et étrangers présents en force au
rassemblement. Quelques curieux étaient également rassemblés aux alentours de
la placette pendant que des policiers en civil présents discrètement scrutaient
le déroulement de l'action pour parer à tout débordement. Le responsable du
MAK, Aït Chebib, a ensuite pris la parole pour saluer la mobilisation des
non-jeûneurs pour défendre leur droit de ne pas observer le carême et le
respect de la liberté du culte. Comme il a réclamé la séparation de la religion
du politique tout en dénonçant les tentatives signalées ici et là d'intimider
les non-jeûneurs en Kabylie et partout ailleurs. Ce n'est qu'aux environs de
12h30 que les manifestants se sont dispersés dans le calme sans incident à
signaler.