
Les agents de police chargés de réglementer la circulation routière ont
infligé, durant le 1er semestre de l'année en cours, pas moins de 20.235
amendes forfaitaires, à l'encontre d'automobilistes coupables d'entorses au
code de la route. Si l'on tient compte d'une sanction financière fixée à 2.000
DA qui est le montant minimum d'un procès-verbal, on aura en moyenne (minima) plus
de 4 milliards de centimes en chiffre rond qui ont été versés par
l'automobiliste contribuable, en sus du prix de la vignette, dans les caisses
du Trésor public dans la wilaya de Constantine. Il y a aussi ces 761 véhicules
placés, durant cette même période, en fourrière pour une semaine au moins et
dont les propriétaires doivent payer, au bas mot, 500 DA la nuit, pour chaque
véhicule, «presque un hôtel de luxe pour les voitures», ironisent souvent les
automobilistes sur ce registre.
La route fait le malheur des uns et rapporte gros aux autres, serait-on
tenté de faire un parallèle. Souvent qualifiée d'hécatombe, la route n'est pas
moins source d'entrée d'argent frais dans les caisses du Trésor public.
Certains avis pertinents n'hésitent pas à crier au scandale à propos de cet
impôt «indirect» ou impôt «injustifié» instauré par les pouvoirs publics,
l'amende ou «le procès» comme on l'appelle communément, pour combler les
rubriques défaillantes de la gestion publique des finances. Car, hormis ce
constat, rien d'autre ne vient, en appoint, soutenir la hausse considérable des
amendes infligées aux automobilistes coupables d'entorses au code da la route,
une hausse qui a été initiée, selon ses concepteurs, a des fins dissuasives et
devrait, dans ce sens, contribuer à la baisse des accidents de la route. «
Quand tu touches à la poche des automobilistes, ils respectent mieux le code de
la route », devait-on estimer. Hélas, il n'en est rien, la règle ne semble pas
trouver terrain d'application en la matière. Malgré tout l'arsenal coercitif
introduit par les récents changements qui ont touché certains articles du code
de la route, les accidents de la circulation n'ont enregistré, quant à eux,
aucun répit. A Constantine, on signale 281 accidents durant le 1er semestre de
l'année 2013 qui ont fait 8 morts et 250 blessés.