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Aïd El-Fitr: Des gâteaux de plus en plus chers

par A. Mallem

Parallèlement aux achats des habits de l'Aïd El-Fitr, les Constantinois se sont lancés dans une course effrénée pour préparer les gâteaux traditionnels à offrir sur le plateau aux visiteurs qui viendront présenter leurs bons voeux. Là aussi, ils ont été non moins surpris parce qu'ils s'attendent chaque année à des hausses, mais franchement à ce niveau, ils ont été abasourdis par leur ampleur. Tous les produits nécessaires pour la préparation des gâteaux ont connu des augmentations excessives. «C'est inimaginable ! des augmentations allant de 1O à 15% sur les prix pratiqués il y a juste une semaine», s'est écrié une ménagère rencontrée hier matin dans une ruelle de la vieille ville devant l'étal d'un marchand d'amandes, de noix et de cacahouètes, produits de base rentrant dans la confection de divers gâteaux traditionnels (Baklaoua, K'taief, Tamminet Louz, etc.). Et une autre ménagère à côté de la première de renchérir: «Décidément, les gâteaux traditionnels reviennent de plus en plus cher !». Et ce n'est qu'après avoir pris note de la nomenclature des prix que l'on a commencé à comprendre l'indignation de ces ménagères qui, au risque de retourner bredouilles, sont obligées de subir le diktat des marchands. Le kilo de noix non décortiquées à 1.050 dinars, celui de la noix décortiquée à 1.200, les amandes «blanches» de premier choix à 1.400 dinars le kilo, les cacahouètes à 320 dinars le kilo, le kilo de raisins secs à 900 dinars, les prix ont de quoi vous faire détourner la tête et vous conduire, à contrecoeur, chez le pâtissier pour commander votre gâteau de l'Aïd. Et tant pis si la tradition se trouve ainsi quelque peu égratignée, édulcorée.

 Et c'est la tendance qui se dessine aujourd'hui chez les plus endurcies des traditionalistes maîtresses de maison, d'autant plus qu'avec la canicule qui sévit l'opération conduisant à préparer et confectionner de tels mets et délices s'avère fatigante. «Aujourd'hui, le nombre de familles qui restent attachées aux traditions quel qu'en soit le prix est en diminution constante», estime une mère de famille, citadine et fonctionnaire de son état. «A moins qu'elles ne soient très aisées pour se permettre des gâteaux très chers si l'on se réfère aux prix pratiqués par les marchands voraces», a ajouté notre interlocutrice. Aujourd'hui, la tendance des ménagères c'est de se présenter chez le pâtissier pour commander le gâteau de l'Aïd, d'autant plus que tout ce qui se fait à la maison est confectionné maintenant par ce dernier. Mais, avons-nous constaté dernièrement et à cette occasion, le pâtissier, autant que le boulanger, pour ce qui concerne la cuisson des gâteaux faits à la maison, vient de revoir lui aussi ses prix à la hausse. «Et c'est ainsi que l'on passe de Charybde en Scylla», commenta notre interlocutrice, en rappelant que le mois de Ramadan et les fêtes religieuses sont des sources d'enrichissement pour les commerçants et les marchands de toute sorte.