
A quatre reprises
le mois de juin 2013, les 50 travailleurs de la briqueterie Sarl SOBRIT
(EPRO-GIC) de Sidi El-Hasssini à Remchi ont bloqué la route nationale reliant
Remchi à Oran pour demander le paiement de trois mois de salaire impayés et
attirer l'attention des pouvoirs publics sur leur situation. Depuis que
l'ex-usine EPRO des produits rouges (briques), qui employait plus de 160
ouvriers, a été privatisée en 2004 et cédée pour un montant de près de 35
milliards de centimes dans le cadre et les conditions fixées par l'ordonnance
n°01-04 du 20 août 2001 relative à l'organisation, la gestion et la
privatisation des entreprises publiques économiques, les relations entre le
nouveau propriétaire majoritaire (90% du capital social) de cette société et
les travailleurs sont très tendues. Les ouvriers sont payés de façon
irrégulière. Les primes de rendement sont quasi-inexistantes, certains ouvriers
travaillent sans déclaration à la sécurité sociale. Pour rappel, en avril 2010,
près de 163 travailleurs ont été licenciés sans aucun motif par ce propriétaire
qui n'a pas tenu ses engagements pris lors de la signature du contrat de
cession, le 4 janvier 2004, à savoir la préservation des postes de travail, la
promesse d'un plan social, la reprise des effectifs réels à la date de la
cession pour une durée de cinq années, et le transfert de 10% du capital social
aux travailleurs. En outre, les investissements à hauteur de 400 millions de
dinars, promis par le repreneur n'auraient également pas été concrétisés dans
leur totalité. Les travailleurs, originaires de Remchi, qui ont pris contact
avec notre journal, ont exprimé leur détresse de n'avoir pas perçu leurs
salaires depuis plus de trois mois. Nos interlocuteurs s'insurgent contre
l'absence du propriétaire de cette société qui n'a pas donné selon eux signe de
vie depuis plus de six mois. « Cela fait maintenant plusieurs semaines que nous
sommes dans l'attente d'une solution pour le payement de nos arriérés de
salaire, mais il n'y a personne pour se pencher sur notre situation et sur le
sort de nos familles, surtout que le mois du ramadhan approche. On nous a, à
chaque fois, signifié que le propriétaire de l'usine était en déplacement à
l'étranger pour des raisons de santé. C'est pour cela que nous voulons
interpeller les pouvoirs publics pour jeter un œil sur nous et nos
préoccupations et de trouver une solution définitive à cela dans les meilleurs
délais», se plaignent-ils. Pour avoir de plus amples informations sur tous ces
problèmes, nous nous sommes rapprochés du propriétaire de la Sarl SOBRIT
(EPRO-GIC), qui a nié en bloc ces revendications, soulignant que tous les
travailleurs ont perçu leurs salaires. « Nous avons acheté cette usine en 2004,
mais ce n'est qu'en 2008 que nous avons commencé la production. Je démens
catégoriquement ces revendications mensongères. Vous n'avez qu'à vous
rapprocher des services de l'inspection du travail pour confirmer mes dires sur
le paiement de tous les salaires », a indiqué M. Khedim Mohamed. S'agissant des
dizaines anciens travailleurs licenciés par le gérant de la Sarl SOBRIT
(EPRO-GIC) qui courent toujours derrière leurs salaires et leurs droits. Depuis
leur licenciement en 2004, ils n'ont toujours pas perçu leurs indemnités de
licenciement et ce malgré les grosses exécutoires de la justice en leur
possession. M. Khedim Mohamed a précisé que : « Tous les anciens travailleurs
licenciés ont bénéficié de leurs indemnités et ce, en présence de l'huissier de
justice M. Khouani de Remchi ». De leur côté, ces travailleurs composés en
majorité de cadres et d'agents de maitrise, qui se retrouvent aujourd'hui au
chômage et dans le désarroi, rejettent catégoriquement ces propos et nient en
bloc d'avoir perçu ces indemnités.
Les grosses
exécutoires de la justice plaidant en leur faveur sont une preuve tangible de
leurs revendications. Aujourd'hui, pour des litiges avec la Sonelgaz pour des
redevances non payées qui s'élèvent à plus de 1 milliard de centimes, l'usine
est à l'arrêt. A noter, que les 220 travailleurs (anciens et nouveaux) de
SOBRIT, ont décidé de mettre à exécution leur menace proférée en organisant,
dans les prochains jours, un sit-in de plusieurs jours ainsi que des grèves de
faim devant l'entrée principale de cette usine pour que les autorités daignent enfin
s'intéresser à leur cas.