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Un mieux dans la distribution du carburant mais?

par Mokhtaria Bensaâd

Si ce n'est pas encore tout à fait un retour à la normale, une certaine amélioration dans la distribution du carburant est observée depuis hier après la crise qui a secoué, durant deux semaines, l'ouest du pays particulièrement.

Une stabilisation qui ne tient pas encore la route et qui laisse les gérants des stations d'essence sceptiques en cette saison estivale et à la veille du mois sacré de Ramadhan, du moment, considèrent-ils, que tous les facteurs qui ont créé cette perturbation dans la distribution persistent. Au niveau des stations d'essence, il y a, certes, moins de monde et les longues chaînes d'attente ont disparu. Cependant, les automobilistes n'ont plus confiance. Ils préfèrent faire le plein à chaque fois que l'aiguille indiquant le niveau d'essence descend d'une barre. Une assurance pour éviter la panne sèche.

Pour justement faire dans la prévention et essayer de trouver des solutions dans l'immédiat, le représentant de l'Union nationale des investisseurs, propriétaires et exploitants des relais et stations-service (UNIPREST) à l'Ouest, M. Mohamed Boukhari, devait se réunir dans l'après-midi d'hier avec la directrice générale de Naftal d'Oran. Cette rencontre représente un préambule à une seconde réunion prévue la semaine prochaine avec le PDG de Naftal à Chéraga. La réunion à Oran intervient pour ouvrir les discussions sur les moyens à mettre en place pour l'amélioration de la distribution. Car, nous explique le représentant d'UNIPREST, le plus grand problème auquel sont confrontés les gérants de stations, que ce soit les gérants des GL (stations libres) ou des GD (gérance directe) ou des PVA (points de vente agréés), est celui de la distribution du carburant. Le manque de matériel roulant est la première cause de la crise que connaît chaque fois le secteur, estime M. Boukhari.

Comme solution, l'UNIPREST propose des rotations jour et nuit à toutes les stations avec évidement l'augmentation du nombre de camions par les dispatcheurs. «Un camion doit faire six rotations par jour entre aller et retour. Pour couvrir les zones où la circulation est difficile, la distribution doit se faire à partir de 6h du matin. Or, on voit que pour, par exemple, Arzew et Aïn El-Turck, les rotations se font à partir de midi où la circulation est intense. Le camion fait 4 heures entre l'aller et le retour. Un temps considérable perdu en route et qui se répercute par la suite sur la distribution», nous dira le représentant de l'UNIPREST qui est aussi gérant de la station de Bir El Djir avant d'arriver à Canastel. Sur l'amélioration de la distribution, ces deux derniers jours, il souligne que «durant la crise, l'approvisionnement de la station a diminué de 50%, soit 4 rotations seulement par jour. Le vendredi, on a eu droit à deux camions supplémentaires et dimanche à un camion de plus pour arriver à maintenir l'équilibre».

La diminution de la production est l'autre cause de la crise évoquée par notre interlocuteur ainsi que par un autre gérant de station situé au rond-point de Dar Beïda. Si l'unité de stockage de Petit Lac couvrait les wilayas de l'Ouest telles que Chlef, Mostaganem, Tissemsilt, Tiaret, Relizane, Aïn Témouchent, elle couvre actuellement deux autres wilayas supplémentaires, Saïda et Bechar, après la fermeture de la raffinerie d'Adrar. «Un plus qui a posé problème», estime le représentant de l'UNIPREST. Pour le gérant de la station de Aïn Beïda, «la menace sur le carburant plane encore même si une accalmie est constatée ces derniers jours. Le secteur traîne les mêmes problèmes. Le parc automobile a connu un boom et le parc des stations a régressé». Le secteur continue, donc, à rouler à deux vitesses.