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ALGERIA IS NOT BACK

par T. H.

Pas de films algériens sélectionnés, pas de délégation annoncée, pas de pavillon Dz cette année. Néanmoins, l'Algérie sera présente cette année à Cannes à l'occasion du cinquantenaire de Chronique des années de braise de Mohamed Lakhdar-Hamina, palme d'or en 1975, dont la version restaurée sera projetée dans le cadre de «Ciné-Classics».

Dans le contexte tendu de la crise actuelle entre Alger et Paris, on s'y attendait un peu : il n'y aura pas de Stand Algérie cette année à Cannes. L'année dernière, alors que les relations entre les deux pays commençaient à se crisper, le ministère de la Culture avait finalement maintenu son opération «Algéria is back», en dépêchant sur place une importante délégation.

Mais faut-il conclure pour autant que la quasi-rupture diplomatique entre les deux pays expliquerait la raison de l'absence de films algériens en compétition et dans les autres sélections parallèles ? Peu probable, car peu de films algériens ont été produits cette année.

Par ailleurs, en annonçant le 11 avril les programmes de cette 78ème édition, Thierry Frémaux, le délégué général, a eu quelques mots à l'intention des initiés pour signifier que le Festival de Cannes n'est pas dans le camp des Retailleau and co. Ainsi, pour justifier une forte présence de films argentins dans la sélection Un Certain Regard, il glissera aux journalistes : «Vous savez que j'aime particulièrement deux pays, l'Argentine et l'Algérie».

Autre signal du Festival de Cannes, une soirée en hommage à Mohamed Lakhdar-Hamina dans le cadre de Ciné-classics, avec la projection en version restaurée de Waqai sanawat el djamr (titre original de Chronique des années de braise, ou de Chronicle of the Years of Fire, qui avait obtenu la Palme d'Or au Festival de Cannes en 1975. On y reviendra.

On espérait découvrir enfin à quoi ressemble l'adaptation par Malek Bensmail de Merseault contre-enquête. Pas prêt ou pas pris ?

Dans la sélection dédiée aux premiers films, La Semaine de la Critique, on espérait le Poupiya de Yacine Bouaziz. Nada. Pas prêt ou pas pris ?

Reste la question de savoir pour quelles raisons le cinéma algérien disparaît peu à peu de Cannes et des autres grands festivals de cinéma.

Pas de pavillon algérien cette année, pas de regrets ?

En attendant, c'est l'Egypte qui prend la place vacante dans le village du Marché du Film de Cannes. Et pas seulement la place d'ailleurs. Le slogan de leur pavillon est… «Egypt is back», le thème de leur première rencontre: «Filming in Egypt: Egypt as a Global Filming Destination». On avait raté l'année dernière chez les Algéria is back la rencontre «Algeria Land of Shootings», avec un excellent mot d'excuse : une projection importante à la même heure. Les mêmes causes produisent les mêmes effets, cette année le mot d'excuse est le nouveau film de la tunisienne d'Erige Sehiri, Promis le ciel sur le racisme que subissent les immigrés d'Afrique noire en Tunisie.