
Une étude
universitaire faite sur les jardins, squares et autres espaces de verdure dans
la ville de Constantine, qui a été présentée au 1er Salon international de la
réhabilitation des travaux publics et de l'aménagement urbain (SIRTA Expo), a
révélé que le Constantinois, qui jouissait en 1954 de 40 m² d'espace vert, n'en
possède actuellement que 0,29 m², contre une norme fixée en la matière à 10,8
m².
Selon l'auteur de
l'étude, chercheur au laboratoire d'architecture et d'urbanisme de l'université
Constantine 3, «tous les jardins publics de la ville des ponts connaissent des
dégradations continues et une insécurité qui fait que les familles s'en
détournent et cessent de les fréquenter. Les autorités locales sur le
territoire desquelles se trouvent ces espaces, développent de période en période,
un discours favorable à leur prise en charge de façon sérieuse, mais qui n'est
jamais vérifié ou appliqué sur le terrain à l'exception d'un ou deux jardins
situés en plein centre-ville», est-il indiqué. Pourtant, Constantine compte pas
moins de 17 espaces verts, entre squares, jardins publics et parcs, qui dans
leur majorité écrasante sont anciens et datent de la période coloniale, qui
sont à l'abandon ou gagnés par le béton. En effet, soulignera le chercheur,
«une bonne partie d'entre eux a déjà cédé la place à l'asphalte et au béton,
plusieurs cités d'habitations ont été érigées ainsi aux dépens de ces aires
verdoyantes». Et de poursuivre, qu'au moins les espaces qui ont pu garder leur
vocation, soient réhabilités et aménagés pour que les familles, les personnes
âgées, etc., puissent les fréquenter de nouveau. Et de noter encore, dans ce
cadre, que le recul est grand en matière de verdure dans la ville. Dans une
ville gagnée par une urbanisation anarchique, où règnent le béton et
l'asphalte, dira-t-il, l'espace de verdure apparaît comme indispensable à la
cité, en ceci qu'il invite au repos et à la relaxation et permet la
régénération et la remise en forme. En tout état de cause, le très faible taux
de 0,29 m² d'espace vert consacré au Constantinois ne peut que nous pousser à
nous interroger sur la manière de réalisation du programme de milliers de
logements en cours dans le vieux rocher. En effet, continuer à construire des
logements en ne tenant compte que de l'aspect quantitatif, sans les espaces verts,
c'est courir le risque de reproduire le cas des «villes-dortoirs» et des
dysfonctionnements urbains qui sont les leurs, à l'instar de la nouvelle ville
d'Ali Mendjeli.