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![]() ![]() ![]() Avec le lancement de la 3G mobile, le pronostic vital d'Algérie Télécom sera engagé
par Yazid Ferhat ![]() Algérie Télécom a
25000 salariés dont seulement 6000 sont productifs ! L'introduction de la 3G sera
une épreuve de vérité. Des rappels faits lors d'un débat télévisé où les
raisons officielles invoquées pour justifier le retard de l'introduction de la
3G ont été mises en doute.
Le ministre de la Poste et des TIC, Moussa Benhamadi, tout en annonçant que la 3G est proche a, une fois de plus, expliqué le retard pris depuis sepetmbre 2011 par un souci d'équité entre les trois opérateurs de la téléphonie mobile en Algérie (Djezzy-Mobilis-Nedjma) qui imposait d'attendre le règlement du dossier Djezzy. Sur la chaine Djazairia, des avis différents ont été exprimé par des experts sur les vraies raisons ? multiples ? des tergiversations gouvernementales. Le constat en tout cas est sans appel sur le caractère anormal de ces retards. «Partout dans le monde, le développement de la téléphonie mobile a entrainé celui de l'Internet. Sauf, chez nous» a souligné Ali Kahlane, Président de l'Association Algérienne des Fournisseurs de Services Internet (AAFSI). Pour lui, la volonté ne peut venir que «d'en haut» imposer Internet sur tous les supports. Pour l'expert en TIC, Younès Grar, cette volonté politique existe puisque le Président Abdelaziz Bouteflika tance son ministre pour le retard. «Cette volonté existe donc à moins que ce ne soit une mise en scène». Il regrette néanmoins que les vrais décideurs ne soient pas ceux qui prononcent les reports successifs de l'introduction de la 3 G. Farid Farah, universitaire et spécialiste TIC ne croit pas à une absence de volonté politique. Par contre, il y a une «absence de maitrise des décideurs de la politique numérique du pays». Abdelkader Benkhaled, universitaire et spécialiste en innovation numérique, estime que pour une partie des décideurs l'introduction de la 3G est un danger sécuritaire «Ceux qui nous gouvernent politiquement sont, eux, déconnectés totalement de ce qui se passe dans le monde des TIC», a-t-il indiqué en estimant à 6 milliards de dollars de perte annuelle d'investissements en l'absence de marché de données en Algérie. La 3G signerait la fin d'Algérie Télécom La dérégulation dans le monde des télécommunications sous le régime de la loi 2000-03 régissant le secteur de la Poste et des télécommunications s'était imposée d'elle-même mais elle ne s'est pas accompagnée d'une libéralisation de l'Internet toujours sous monopole d'Algérie Télécom, note Ali Kahlane. Pour lui, Algérie Telecom a beau être une SPA, elle continue d'être gérée de manière administrative en employant 25.000 salariés dont seulement 6000 productifs. «L'introduction de la 3G mobile signera la fin d'Algérie Télécom qui ne vit qu'avec ses lignes téléphoniques avec seulement 1.2 millions d'abonnés ADSL», a-t-il affirmé. Pour lui, les responsables de l'opérateur historique n'ont pas pensé à accompagner l'offre ADSL avec des services à valeur ajoutée. Pour lui, le fournisseur privé de service internet EEPAD a été écarté parce qu'il faisait de la concurrence à Algérie Telecom. Pour rappel, Algérie Telecom a exigé d'Eepad de payer une dette pendante de 2,2 milliards de dinars. Pour Ali Kahlane, le lancement de la 3G (avec un débit de 2 mégas au minimum) pourrait pousser les abonnés d'AT (1.2 millions) à la déserter. Avis partagé par Farid Farah qui a souligné que AT n'est pas parvenue à atteindre les 6 millions d'abonnés ADSL, un objectif tracé pourtant à l'horizon 2010. Il note que seulement 12 % de la population est connectée actuellement en Algérie. «Le haut débit mobile est la seule solution pour augmenter ce nombre. Si nous n'allons pas lancer la 3G ou la 4G mobile, le nombre de personnes connectées restera toujours bas», a-t-il dit. Mais le pronostic vital d'Algérie Telecom pourrait être engagé. «L'existence d'Algérie Télécom sera certainement menacée et nous serons le premier pays au monde qui verra la disparition de son opérateur historique dans le marché des télécoms». |
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