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![]() ![]() ![]() ![]() Les nombreuses
sociétés de taxi-service créées ces derniers mois à Constantine, souvent avec
le concours des dispositifs de soutien à l'emploi de jeunes, «ne se montrent
pas à la hauteur de l'espoir placé en eux pour faciliter la circulation des
personnes dans les périmètres urbains», selon les réclamations de plus en plus
insistantes des citoyens. Surtout après l'application de la grille portant
nouvelle tarification des transports, car si les taxieurs se sont mis au
diapason de la réglementation, ainsi que les bus, les taxis-service constitués
en sociétés semblent évoluer dans un cadre qui n'obéit à aucune réglementation.
Les prix fixés par ces taxieurs qui arborent des numéros de téléphone sur les portes et les capots des véhicules sont décidés à «la tête du client», hors de toute estimation tarifaire dont les détails sont martelés depuis le début du mois de janvier en cours par la tutelle. Des clients mécontents dénoncent «ces attitudes de cupidité exagérée», et demandent dans ce sillage aux autorités compétentes de veiller à l'application de la loi par ces taxieurs qui ont, eux, bénéficié d'un soutien considérable des pouvoirs publics pour lancer leur activité. Les chauffeurs engagés par ces sociétés en question qui fixent, en fait, les prix des courses à leur convenance, se plaignent pour leur part des conditions de travail draconiennes imposées par les patrons. Ces derniers leur exigent, selon les affirmations des chauffeurs en fonction, à la fin de chaque journée de déposer dans les caisses pas moins de 1.800 dinars, alors que pour certains d'entre eux, toujours selon leurs propres aveux, il y a des jours où ils n'arrivent pas à réaliser une telle recette quotidienne. Le pas vers la transgression de la loi est ainsi allègrement franchi par ces chauffeurs de taxi. Il faut à tout prix garantir les 1.800 dinars de la société et tenter de réaliser un bénéfice pour soi-même, c'est la devise généralement adoptée par les taxieurs employés par les sociétés des taxis téléphone. Livrés à eux-mêmes, la majorité des chauffeurs, à l'exception de quelques-uns, n'hésite pas de placer la barre des tarifs aussi haut que possible. Selon le témoignage d'un client, un taxi «téléphone» lui a demandé 300 dinars pour le transporter du centre-ville vers Sidi Mabrouk, soit le double du tarif appliqué par les taxis «numéro» ! En tout cas, les tarifs appliqués par les chauffeurs des taxis téléphone font sérieusement jaser. Selon des aveux de cadres de la direction des Transports, lors d'un récent contrôle opéré par une quinzaine d'inspecteurs en déplacement dans la ville des ponts, venus en renfort des wilayas limitrophes, il a été relevé, entres autres infractions, que des chauffeurs employés par ces sociétés de taxis-service fixent les tarifs des déplacements «hors de toute réglementation». Pourtant, les taxis en question sont dotés d'un compteur? toujours à l'arrêt et soigneusement recouvert d'un chiffon. Contacté hier par nos soins, le directeur des Transports de la wilaya de Constantine, M. Khelifi, nous a déclaré que «ses services agissent avec célérité et efficacité lorsque des citoyens les saisissent par requête» à propos de n'importe quel agissement irresponsable. «C'est notre souci majeur d'assurer un service qui réponde aux besoins de la population, mais l'apport des citoyens est très important pour réguler l'activité des transporteurs», a-t-il indiqué. En filigrane, le directeur des Transports laisse entendre que le client ne doit pas se laisser faire par ces taxieurs «indélicats», et il aurait dans sa démarche visant la dénonciation des dépassements, le soutien indéfectible de toute la direction des Transports (M. Khelifi nous a assuré qu'il veille personnellement au suivi de ce genre de requêtes que sa direction reçoit régulièrement), ainsi que les services de sécurité, pour faire valoir ses droits. |
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