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La tension est montée de plusieurs crans en ce début de semaine chez les citoyens de la commune de Brézina, qui n'ont pas trouvé mieux que de cadenasser à plusieurs tours le portail du siège de la mairie, et pour cause, le maire de la ville n'a pas encore été désigné définitivement depuis le dernier scrutin des locales du mois de novembre de l'année écoulée, à telle enseigne que toutes les activités de cette collectivité locale sont gelées et ses élus communaux enfoncés et piégés dans un véritable cul-de-sac. Une mairie qui a été la citadelle imprenable du RND pendant deux décades. Les 15 élus communaux, dont 6 RND, 5 Moustakbal et 4 FLN, qui sont sortis vainqueurs des urnes, peinent jusqu'à ce jour à désigner la personne qui portera l'écharpe tricolore et l'on a appris d'ailleurs que les relations entre ces élus communaux n'ont jamais été depuis au beau fixe. Les interférences dans le choix du maire se multiplient et l'influence de grosses pointures locales, qui reviennent à la charge, se déroule au grand jour. Ces dernières refusent de lâcher du lest et tentent à tout prix, au risque de laisser des plumes, de reprendre au profit du parti majoritaire (RND) les rênes d'une commune qui a été toujours et de tous temps la sienne, presque une chasse gardée qui ne dit pas son nom. Une atmosphère délétère et intenable règne dans les couloirs de la mairie et chaque jour apporte son lot de dissensions entre les élus. Le décryptage des interminables échos et chuchotements qui parviennent à nos oreilles fait état d'une réelle guerre de tranchées entre deux puissantes tribus locales. Chacune d'elles tente tant bien que mal de tirer la couverture vers elle et à son avantage, à coups de pièces sonnantes et trébuchantes, afin de gagner la majorité absolue pour placer sur le perchoir de la mairie son candidat favori. Cette situation de blocage, qui s'éternise, provoque des grincements de dents très bruyants chez les administrés, qui se font entendre à plusieurs lieues à la ronde de ce chef-lieu de commune de plus de 12.000 âmes. Rivalités tribales suivies de coups bas, disent les premiers ; et pour les seconds, c'est la mainmise sur la mairie pour son éternelle et légendaire tribu rivale qui font que les citoyens n'arrivent toujours pas à voir le bout du tunnel. Remises aux calendes grecques, les délibérations et réunions portant sur l'étude d'une série de projets octroyés par la wilaya et liés au développement local de cette commune enclavée risquent bel et bien d'entraver davantage la concrétisation du PCD 2013 et, pire encore, l'approbation du budget communal prévu pour l'actuel exercice. Passant aux actes après une longue période d'expectative et usés par la patience, les citoyens de cette commune, qui ne l'entendaient pas d'ailleurs de cette oreille, ont fini par craquer en optant pour la solution la plus radicale, qui n'est ni plus ni moins que de fermer définitivement le siège de la mairie, pour attirer l'attention des pouvoirs publics et la réponse, qui ne s'est pas fait attendre, est venue instantanément du wali d'El-Bayadh. Ce dernier n'a pas tardé à réagir et avec promptitude, en menaçant de mettre à exécution de larges mesures de rétorsion vis-à-vis de l'ensemble des élus récalcitrants de cette commune, ainsi que ceux des 13 membres de l'APC de Sidi Tiffour, daïra de Boualem (5 FLN, 5 RND, 2 Jil Jadid et 1 Fajr Jadid), qui se trouvent eux aussi dans une situation similaire et identique depuis plus de deux mois. L'épée de Damoclès pend d'ores et déjà sur la tête des élus de ces deux communes. Le wali s'offre l'avantage de retirer du cadre des différents plans de développement plusieurs projets tels que, et à titre d'exemple, celui de l'habitat rural en particulier, craignant à raison que ce programme ne soit la pomme de discorde entre les élus et ne fera qu'attiser de vives tensions entre l'élu et le citoyen. Ne faisant point dans la dentelle, le premier responsable de la wilaya, refusant d'aller par quatre chemins, a adressé aux élus de ces deux collectivités locales, de sérieux et retentissants avertissements, suivis d'un ultimatum de quelques jours afin qu'ils puissent assumer pleinement leur responsabilité collective face aux milliers d'infortunés administrés qui ont eu cette fois la malchance de perdre en désignant à la tête de leurs mairies respectives des candidats qui les tiennent sans aucune autre forme de procès et encore en otage. |
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