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![]() ![]() ![]() ![]() On peut lui
trouver tous les défauts d'une folle agglomération, expansion anarchique du
tissu urbain, évolution exponentielle de la démographie, grave déficit en
équipements, ainsi que d'autres aspects liés à la gestion d'une ville dont le
développement rapide a pris de vitesse les lenteurs d'une administration
archaïque, ou qui ne veut pas lâcher «le morceau» en accordant un statut de
wilaya déléguée, daïra, ni même d'une petite commune indépendante des
interférences de pouvoir. La nouvelle ville Ali Mendjeli est désormais «une
problématique», l'exemple de ce qu'il ne faut pas faire, à ne pas suivre en
matière de conception des futurs pôles urbains qui poussent comme des
champignons à travers le territoire national. Pourtant, il n'y a pas que le
côté «face», profil lugubre et repoussant, allant jusqu'à faire du lieu un no
man's land.
Sans la nouvelle ville Ali Mendjeli, Constantine aurait explosé sous la pression des dizaines de milliers de demandeurs de logements. On gagne déjà sur ce plan une paix sociale chèrement payée ailleurs. A elle seule, la nouvelle ville Ali Mendjeli accueille sur ses terrains 53% du programme de logements global de la wilaya, estimé à plus de 34 000 unités (18 000 logements LPL et 16 300 LPA). Le secrétaire général de la wilaya de Constantine relèvera, lors de son exposé avant-hier sur le site de construction de 3 000 logements confiés à une société turque, que «la nouvelle ville Ali Mendjeli n'a pas que des aspects négatifs, dont le déséquilibre sera corrigé dès lors que la question suscite l'intérêt des autorités centrales» qui ont, au passage avant-hier du Premier ministre, débloqué 1 400 milliards de centimes comme première tranche d'un programme d'urgence évalué à 40 milliards de dinars (les autorités locales réclament déjà les 2 600 milliards de la deuxième tranche), prévoyant la réalisation de 7 sûreté urbaines, 18 groupes scolaires, 4 CEM, 3 lycées, 2 sièges de délégations communales dont on prévoit l'installation ces jours-ci dans des roulottes (!), aménagement d'un cimetière pour éviter à la population d'aller vers des communes limitrophes pour enterrer les siens, ainsi que d'autres équipements sportifs et un investissement conséquent dans le secteur hydraulique. Les atouts positifs, signalera le secrétaire général, sont la position privilégiée de la nouvelle ville Ali Mendjeli, desservie et raccordée à l'autoroute Est-Ouest et au tramway dont l'extension a été présentée ce samedi dernier au Premier ministre, la forte présence d'une communauté estudiantine (10 000 étudiants actuellement et 50 000 autres prévus avec l'ouverture l'année prochaine de la ville universitaire) et la prévision d'implantation d'infrastructures importantes, à l'enseigne de sièges de plusieurs banques, du projet d'un CHU et d'un complexe mère-enfant. Déjà, avec tous ses défauts, la nouvelle ville Ali Mendjeli est attrayante, car elle est devenue un point de convergence de la population de Constantine et des wilayas voisines. Ses routes, désormais plus encombrées que tout autre quartier de la wilaya, nécessitent l'élaboration urgente d'un plan de circulation. On parle de quartier, car cette vaste et ambitieuse agglomération, qui n'a pas encore de statut, dépend administrativement de la 2e commune de la wilaya, El Khroub en l'occurrence. En tout cas, en matière de densité résidentielle, le quartier dépasse de loin le chef-lieu de commune ! Considéré, à juste titre, par le secrétaire général de la wilaya comme une fragilité à gérer avec précaution, la population de la nouvelle ville Ali Mendjeli a connu une évolution fulgurante, passant de 70 000 habitants en 2008 à 220 000 en 2012, et l'on prévoit que cette démographie ira crescendo dans l'avenir proche, avec des prévisions de 330 000 en 2014 et 400 000 âmes en 2015. Impossible de continuer à se voiler la face, un statut pour la nouvelle ville Ali Mendjeli devrait s'inscrire parmi les priorités des priorités, en droite ligne «des erreurs à éviter» ou à corriger en urgence, tout autant que le manque d'équipements et d'espaces destinés aux loisirs et à la détente, envahis par le béton. La création d'EPIC, comme le préconisent les pouvoirs publics, ne résoudra guère la problématique de la nouvelle ville Ali Mendjeli, «seul un statut clair pourra lui donner toute la dimension qu'elle mérite», estiment la majorité de ses habitants. Beaucoup parmi ces derniers refusent d'aller établir des cartes d'identité nationale au niveau de la commune d'El Khroub. C'est tout dire quant au profond refus des habitants vis-à-vis de ce rattachement contre nature. Sur un autre plan, les autorités plaident en faveur d'une impulsion de l'investissement privé à travers la création d'une seconde zone d'activité commerciale (ZAC) entre Aïn S'mara et la nouvelle ville Ali Mendjeli, afin d'absorber le chômage dont la courbe enregistrera une croissance certaine avec l'explosion démographique attendue. La création de cette ZAC est l'un des moyens de renforcement de la faible base économique de la nouvelle ville Ali Mendjeli, qui risque dans l'avenir de causer bien des soucis aux pouvoirs publics. |
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