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Réélu malgré la crise, il fera face aux mêmes lobbies : Obama, seconde chance
par Salem Ferdi Il y a quatre ans, Barack Obama réalisait une victoire historique qui a permis l'entrée, pour la première fois, d'un Afro-Américain à la Maison Blanche. Hier, en dépit de l'affadissement relatif du rêve qui l'a porté, il a réalisé grâce au vote des femmes, des hispaniques la prouesse d'être réélu malgré un taux de chômage de plus de 7,2%. Du jamais vu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Et il devient aussi, depuis cette période, le seul président démocrate, avec Bill Clinton, à réussir à rempiler pour un second mandat. Les Américains, notamment les électeurs des Etats clés du Wisconsin, du New Hampshire, l'Iowa, la Virginie et l'Ohio, ont finalement tenu compte du fait qu'Obama a commencé son mandat totalement dans la crise économique. Et que s'il est comptable des solutions mises en œuvre, il n'est pas tenu pour responsable de la crise. A travers cette réélection, Barack Obama a défié les données des statistiques électorales. Depuis Franklin D. Roosevelt, aucun président n'avait été réélu avec un taux de chômage de plus de 7,2%. Les électeurs ont manifestement estimé qu'il y avait plus de chance de relancer l'économie avec Obama qu'avec l'ultraconservateur Mitt Romney. Il est le seul président démocrate, avec le très populaire Bill Clinton, à avoir pu rempiler pour un second mandat depuis la Seconde Guerre mondiale. Le président Barack Obama bénéficie ainsi d'une seconde chance d'autant plus précieuse que le bilan de son premier mandat est très loin des espérances qu'il a suscitées. Non seulement Barack Obama l'a emporté en nombre de grands électeurs (303 alors qu'il suffisait d'avoir 270 contre 206 pour son adversaire Mitt Romney), mais il l'emporte également en terme de vote populaire où il a engrangé 52% des suffrages. Un suffrage serré mais la victoire d'Obama n'est pas contestable. Mais une victoire qui ne change pas la configuration politique actuelle puisque le président aura affaire à un Congrès où les républicains sont majoritaires à la Chambre des représentants. Dans son discours de victoire, Obama a déclaré qu'il revenait à la Maison Blanche «plus déterminé et inspiré que jamais». Il a néanmoins tendu la main aux républicains en déclarant vouloir travailler avec Mitt Romney «pour faire avancer le pays». Lequel a mis du temps -une heure et demie- avant de concéder sa défaite. Le camp républicain, travaillé par les ultraréactionnaires du Tea Party, aura en définitive suffisamment effrayé les femmes pour les pousser majoritairement du côté d'Obama qui a bénéficié largement du vote hispanique qui devient de plus en plus important. Barack Obama est le seul dirigeant occidental que les électeurs n'ont pas «dégagé» dans un contexte de crise économique. Il est peu probable que les républicains qui dominent la chambre des représentants acceptent la main tendue et entrent dans une optique de compromis. Le second mandat d'Obama risque d'être aussi compliqué que le premier. LES EXIGENCES DU LOBBY ISRAELIEN A l'étranger, le «non-changement» à la Maison Blanche est largement bien accueilli. Outre les alliés traditionnels des Etats-Unis, la Russie et la Chine ne peuvent qu'apprécier que les électeurs américains aient préféré Obama à l'inconnue que représentait le milliardaire ultraconservateur, Mitt Romney. Son action au niveau interne ne sera pas facilitée par une droite républicaine qui digère mal son échec contre un Obama dont ils mettaient en doute jusqu'à son américanité. Au niveau international, ses reculades sur la question palestinienne ne risquent pas d'être rattrapées au second mandat. Le lobby israélien lui a déjà fixé les limites à ne pas dépasser. Désormais, ce lobby exerce des pressions pour aller vers la guerre contre l'Iran alors que les dirigeants de l'armée américaine ont déjà exprimé leur défiance à l'idée de s'engager dans une telle aventure. Dans l'immédiat, ce sera sur la Syrie et éventuellement le Mali que le «nouveau» président aura à se prononcer. |
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