
Pour beaucoup d'Oranais et d'Algériens de manière générale, les fêtes
religieuses, comme celle de l'Aïd El-Adha, sont une occasion de se rappeler les
êtres chers qui nous ont quittés pour aller rejoindre l'Eternel. Aller se
recueillir sur la tombe d'un proche défunt, durant cette période, fait
désormais partie des mœurs. Mais cette démarche censée apporter du réconfort
aux familles peut tourner carrément au cauchemar. C'est ce que nous révèlent
plusieurs familles ayant visité dernièrement le cimetière d'Aïn El-Beïda,
notamment la zone dite «ancien cimetière». Selon elles, le constat est
carrément révoltant au niveau du site en question. D'abord, d'anciens
sanitaires devenus, au fil du temps, un véritable point noir à l'intérieur même
du cimetière. Des détritus, des excréments, et même des effets jonchent le sol
à quelques mètres seulement des tombes. Un spectacle qui, vu la sacralité de
l'endroit, frise carrément l'indécent (lingerie fine, serviettes hygiéniques?).
Une situation qui fait imaginer le pire aux familles qui viennent se recueillir
au cimetière, affirment les mêmes sources, avant de s'interroger sur la
fiabilité du dispositif de sécurité et de gardiennage mis en place par la
commune, particulièrement la nuit. Interrogé sur cette situation, le directeur
de la Régie Communale des pompes funèbres de la commune d'Oran, M. Abdelmalek,
a tenu tout d'abord à rassurer les familles concernant la question de la
lingerie fine qu'elles ont pu retrouver sur les lieux. «Il y a une pratique
très répandue parmi les familles algériennes qui consiste à distribuer les
effets vestimentaires de leurs défunts aux mendiants qui fréquentent le
cimetière. Ces derniers, précisent-ils, n'hésitent pas à prendre les effets
vestimentaires qui les intéressent et à laisser le reste au niveau même du
cimetière. M. Abdelmalek admettra tout de même l'existence de certaines
insuffisances qu'il faudrait prendre en charge, et qui s'expliquent, selon lui,
par la grande superficie du cimetière qui s'étend sur 130 hectares. S'agissant
de la sécurité du cimetière, le même responsable s'est voulu encore une fois
rassurant en affirmant qu'il y a actuellement pas moins de 17 gardiens qui
assurent la sécurité du cimetière de jour comme de nuit. S'agissant du point
noir que représentent les sanitaires abandonnés qui se trouvent au niveau de
l'ancien cimetière, il dira qu'ils seront démolis dès que les nouveaux
sanitaires, actuellement en travaux, seront achevés. Dans ce même ordre
d'idées, le directeur de la Régie communale des pompes funèbres rappellera
qu'il y a actuellement une vaste opération de réhabilitation du cimetière d'Aïn
El-Beïda, notamment au niveau de l'entrée principale avec l'aménagement
d'espaces verts et de nouveaux sanitaires, entre autres. Le même responsable ne
manquera pas enfin de lancer un message d'assurance à l'adresse des familles,
en s'engageant personnellement à remédier à toutes les défaillances rapportées
par les familles dans un délai ne dépassant pas 30 jours.