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MEDEA : L'AUTRE FACE DE L'AÏD

par Rabah Benaouda

Si beaucoup d'encre et de salive continuent d'alimenter les écrits et les discussions d'avant les fêtes de l'Aïd El-Adha, il faut entendre par là les dépenses faramineuses auxquelles font face les familles médéennes, il y a l'autre mauvais côté, celui de l'après rite sacrificiel, dont il faut aujourd'hui et malheureusement parler et qui se rapporte inévitablement à l'hygiène.

En effet, le rite sacrificiel achevé, une grande majorité de citoyens concernés laissent en l'état les lieux du sacrifice qui sont très souvent une cage d'escaliers, la cour de bâtiments OPGI, un trottoir? Des lieux infestés par les immondices et les restes nauséabonds du mouton sacrifié, le tout au milieu d'une grande mare de sang. Ces mêmes personnes tablant toujours, après un regard vers le ciel quelque peu nuageux, sur une éventuelle et providentielle pluie. Des citoyens qui malheureusement font fi de tout esprit de civisme et de bon sens. Et dire que l'on a besoin, dans pareils cas, que de l'eau, d'un peu d'eau de javel et d'un balai, voire d'un frottoir.

Une fois le rite sacrificiel terminé, commence alors un autre calvaire caractérisé par le «où trouver le bon Zellaf ?» Et devant la disparition presque totale des maréchaux-ferrants ou ferronniers, les quelques rares encore existants à Médéa notamment et ne pouvant répondre à toutes les sollicitations, tous les citoyens à quelques rares exceptions près se rabattent inévitablement vers ces «nouveaux professionnels du tezliff».

Un nouveau phénomène qui est né il y a trois ou quatre années et qui a pris une telle ampleur qu'aujourd'hui, pas une ruelle, une rue, un quartier, une courette de bâtiments n'échappent à cela. Ainsi, des jeunes dans une très grande majorité s'équipent d'une bouteille de gaz butane et d'un chalumeau, posés à même le sol, proposent leurs services. Et hop, en un clin d'œil, le travail est terminé moyennant «des honoraires» variant entre 150 et 250 dinars !

Un travail, la plupart du temps mal fait, qui fait toujours et beaucoup jaser les «clients» dans la mesure où la tête et les pieds du mouton sont tout simplement noircis et loin d'être totalement débarrassés de leurs poils ! Et là aussi ressurgit bien évidemment le problème de la propreté et de l'hygiène des lieux avec, cette fois-ci, ces «zellaffine» qui, une fois partis, laissent derrière eux de grosses taches noirâtres, des tas de cornes et autres sabots. Ceci en donnant un visage hideux à notre paysage environnemental.

UN PHENOMENE QUE LES AUTORITES LOCALES CONCERNEES DEVRAIENT PRENDRE EN CONSIDERATION AFIN DE L'ERADIQUER OU DU MOINS LE REGLEMENTER COMME CELA A ETE FAIT POUR D'AUTRES ACTIVITES.