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![]() ![]() ![]() ![]() L'amputation de
la main d'un voleur à Ansongo, au nord-est du Mali, ordonnée par des islamistes
liés à El Qaïda, pourra devenir un tournant dans le conflit opposant le
gouvernement malien aux rebelles.
L'option du règlement pacifique du conflit est désormais, écartée par Bamako. Le gouvernement malien a estimé jeudi, que les exactions commises par les islamistes, dans le nord du Mali, «accréditent le caractère inévitable de l'option militaire» pour reconquérir cette partie du territoire qui représente les deux-tiers du pays. «Au fil des jours, alors que des efforts pour une solution négociée se multiplient, les pratiques des terroristes et des narcotrafiquants, habillés d'un faux voile religieux, accréditent le caractère inévitable de l'option militaire», affirme un communiqué du ministère de la Communication, publié après l'annonce de l'amputation de la main d'un voleur à Ansongo. «Les extrémistes qui occupent le septentrion malien, en coupant la main à un habitant d'Ansongo, ajoutent un nouvel acte ignoble à leur longue liste d'exactions et de vexations contre les populations», ajoute le texte. «Leurs gestes de défiance, hors de raison, justifient la pertinence des sanctions proposées par le secrétaire général des Nations unies (Ban Ki-moon), en même temps qu'ils fixent les limites de tout dialogue pour leur faire entendre raison», selon le gouvernement. Et d'ajouter : «cette persistance dans les violations flagrantes des droits humains est un défi pour le gouvernement malien, pour l'Afrique et pour le reste de la Communauté internationale». Réitérant «sa disponibilité au dialogue, le gouvernement œuvre à l'accélération de la planification en cours avec ses partenaires de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), en vue de la reconquête du Nord», ajoute-t-il. La Cédéao affirme être prête à envoyer au Mali une force armée de quelque 3.300 hommes, mais dit attendre pour cela, une demande formelle des autorités de transition à Bamako ainsi qu'un mandat de l'ONU. Une conférence destinée à finaliser les plans de déploiement de la force militaire ouest-africaine doit se tenir, à partir de vendredi à Bamako, dans l'espoir d'obtenir un mandat de l'ONU. Parallèlement, la médiation burkinabè dans la crise malienne tente une négociation avec certains des islamistes maliens occupant le Nord, dont Iyad Ag Ghaly, chef du groupe Ansar Dine. L'amputation de la main d'un habitant d'Ansongo s'est produite mercredi devant des dizaines de personnes, sur une place publique de cette localité, située au sud de la grande ville du nord-est du Mali, Gao, avait appris l'AFP auprès d'un élu et d'un chef islamiste local qui a prévenu que d'autres amputations auraient lieu bientôt. «Ils ont amputé mercredi la main d'un voleur à Ansogo», a déclaré, sous-couvert de l'anonymat, l'élu de la région depuis Gao, mais qui se trouvait à Ansongo, la veille, et a été témoin de cette amputation de la main d'un «voleur de moto», selon lui. Il a précisé que «beaucoup de sang» a coulé lors de l'amputation. Un chef islamiste d'Ansongo, Mohamed Ould Abdine, a confirmé cette information en affirmant: «C'est la loi de Dieu». «Nous avons appliqué la Charia hier, à Ansongo, la main d'un voleur a été coupée. C'est la Charia qui exige ça», a-t-il ajouté. Il s'agit du premier cas d'amputation rapporté dans le nord du Mali où, le 29 juillet dernier, les islamistes avaient, pour la première fois, lapidé à mort, dans la localité d'Aguelhok, un homme et une femme, parents d'enfants sans être mariés. Auparavant, des couples illégitimes, des buveurs d'alcool, des fumeurs, ont été fouettés en public, dans plusieurs villes, notamment à Tombouctou où ont également été détruits des tombeaux de saints musulmans vénérés par la population. L'objectif des groupes islamistes armés qui se partagent le Nord - Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et Ansar Dine, tous deux alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi)- est d'imposer la Charia à tout le Mali. Le chef islamiste d'Ansongo a ainsi averti que de nouvelles amputations auraient lieu «dans quelques jours» à Gao où, dimanche, des centaines habitants principalement des jeunes, avaient empêché les islamistes de procéder à l'amputation de la main d'un voleur. |
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