
Ils sont en moyenne un peu plus de mille personnes à traverser les postes
frontaliers d'Oum Théboul et El Ayoun, dans la wilaya d' El-Tarf, en cette
période du mois de juin où d'habitude ce chiffre dépassait allégrement les
quatre mille personnes pour atteindre le pic de dix mille personnes pendant les
mois de juillet et août. C'est dire le malaise ressenti par ceux qui avaient
l'habitude de se rendre en Tunisie, destination préférée des Algériens, qui
hésitent pour les raisons que chacun sait, à se rendre là où ils le faisaient à
longueur d'année. Malaise ressenti tout autant par les professionnels du
tourisme de ce pays où ce secteur qui représente 20% de leur P.I.B. et génère
plus de 400.000 emplois, selon des statistiques du ministère du Tourisme
tunisien, ne cesse de battre de l'aile et peine à redresser la pente du fait
d'agitations, d'émeutes et de contestations enregistrées ça et là. Du coup, la
Tunisie connue pour son tourisme dit familial a engendré un manque terrible à
gagner pour les hôtels, les services et tous ceux qui louaient d'habitude leurs
maisons et appartements dans les villes balnéaires comme Nabeul, Hammamet,
Sousse et Bizerte. En somme, un coup dur pour un secteur naguère prospère et
florissant que les Algériens ont commencé à bouder à cause de cette humeur pour
ne pas dire hostilité que manifestent, ici et là, des Tunisiens. En ce sens,
diront ceux qui se rendent en Tunisie pour une raison quelconque, un séjour ne
dépassant guère les trois ou quatre tours, qu'un regard, un sourire fade et
autres attitudes gratuites, nous renseignent sur le degré d'hostilité que ne
manquent pas d'afficher certains Tunisiens, à l'encontre de leurs voisins et
frères par-dessus tout, qui songent à ne plus remettre les pieds en Tunisie
tant que la situation ne changera pas.