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Un baron de la drogue jugé la semaine prochaine

par H. S.

L'affaire du réseau transfrontalier de trafic de drogue dirigé par le baron alias «Ould El-Fkih» est enrôlée pour la semaine prochaine devant le tribunal criminel d'Oran. Le dossier est plus connu dans l'actualité judiciaire locale sous l'intitulé d'« Affaire des 747 kilos de kif», bien que cet en-tête apparaisse plutôt comme un diminutif au regard de la consistance et les grosses et nombreuses opérations à l'actif de ce cartel, dont les ramifications s'étendaient jusqu'à la Libye, le Moyen-Orient et même l'Europe. L'arrestation du narcotrafiquant Ould El-Fkih, de son vrai nom Ch. Mustapha, 36 ans, a été le fruit de plusieurs mois d'investigation, de filature et de mise sur écoute. C'est, selon les faits consignés dans le dossier d'accusation, le 11 juillet 2010 où ce jeune mais redoutable baron est tombé dans les filets dans le sillage d'une opération d'avortement d'une transaction de 7 quintaux et demi de résine de cannabis rondement menée par la brigade antistupéfiants de la Sûreté de wilaya d'Oran. Filé depuis dix jours, un fourgon de marque Mercedes a été intercepté dans un barrage dressé sur l'autoroute Est - Ouest, à la sortie d'Oran. Le véhicule transportait du meuble. Factures à l'appui. Une diversion qui sera vite mise à nu, la fouille minutieuse de la Mercedes s'étant soldée par la découverte de 747 kilos de kif. Presque simultanément, une autre équipe de la brigade antistupéfiants perquisitionnait un domicile suspect à Hassi Bounif et mettait la main sur 400 millions de centimes, une importante somme en euros, mais surtout un calepin aux prescriptions codées qui tenait lieu d'une sorte de carnet de crédit et de solde, ainsi que deux coutelas dont l'expertise scientifique a dévoilé qu'ils étaient utilisés pour découper le kif. Poursuivant leur enquête, les services de sécurité ont arrêté d'autres présumés membres du réseau et saisi par la même occasion deux véhicules à M'dina Jdida. Des faux papiers, notamment des cartes d'identité, des permis de conduire et des cartes grises ont été également découverts en possession des mis en cause.

Des employés des services de daïra et d'état civil, dont le nombre n'a pas été divulgé, sont également impliqués dans cette affaire. L'enquête a dévoilé par ailleurs que le kif saisi était acheminé vers Constantine puis Tébessa, d'où il devait être transporté vers l'autre bout de la frontière par des passeurs professionnels, avec comme destination finale la Libye, selon les rapports d'enquête.