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Pour construire une Algérie
humanisée et débarrassée des germes de l'instabilité sociale et donc, de la
menace de l'implosion, une prospective politique porteuse d'avenir devra faire
du bien-être social tant souhaité, son objectif cardinal. Elle sera
sérieusement engagée. La promotion du réflexe critique citoyen en sera l'axe
nodal, une « obligation pédagogique ». Cela suppose que les décideurs ne
fassent pas dans celle de la pensée unique, du discours unique, du raisonnement
unique et ne s'érigent pas en tuteurs d'un peuple parce qu'ils ne le
considéreront pas tel un enfant qui aurait grandi un peu comme il le fut par
ceux qui ne l'aimait pas. Ils ne mueront pas en une secte, «politiquement
primaire», qui s'arrogerait le droit de penser et de décider à sa place. Ils ne
tenteront, surtout pas, de formater l'esprit citoyen de manière à ce qu'il soit
comme conditionné pour que cette pensée soit forcément axiomatique, à laquelle
il faudra donc se référer sans condition. En conséquence, le comportement
citoyen qui devra être l'unique contrepoids et l'unique chemin vers la
démocratie, ne devra pas être diabolisé et taxé de dangereux comme il le fut.
Moralité, aucune répulsion à l'endroit de celle-ci, (la démocratie), sous
prétexte qu'elle inflige une gêne à une quelconque autorité, ne sera permise.
Bafoué dans ses droits et humilié dans sa dignité, le citoyen algérien ne le sera plus. Les promesses que charriait le discours démagogique qui avait, d'ailleurs, presque fini par abjurer ses valeurs ancestrales, celles faites d'entraide, de solidarité et de probité pour rallier le crédo du «veau d'or», ne seront plus consacrées. Dorénavant, il ne sera plus question dans son comportement que d'achat et de vente, de bénéfices à réaliser, de triches, de combines et de ces transactions interlopes qui alimentaient, dans un passé récent, la prouesse d'un meilleur avenir pour lui, pour les siens mais à l'exclusion de «l'autre». Il sera plutôt question de respect pour la chose publique et d'intérêt pour la nation pour en faire cet «éldorado» où réussir. Le chômage qui agressait les forces vives, qui les violentait pour les détruire, qui battait des records et qui était l'œuvre conjuguée de ce tout venant de «politiques» trompeurs, de conspirateurs et celle de ce ramassis de corrompus et de corrupteurs et qui avaient fait que l'éducation, la formation et la culture soient tenues pour des activités de ratés, ne sera plus une option. Notons que pour ces gens-là, l'étalon du succès et de la virilité n'était pas l'esprit qui savait mais l'esprit « hors la loi ». Désormais, les jeunes ne seront plus sommés de survivre accrochés à ce salaire de l'humiliation inscrit à l'indicatif de cette dérision dénommée « pré emploi », de vivre caché ou de dépérir par dégénérescence. Désormais, l'étalon du succès et de la virilité ne sera plus ce « hors-la-loi » parce qu'il ne transgressera aucune règle de l'honnêteté. Les promoteurs de ce désastre épique, ces renégats qui avaient oppressé le peuple algérien, qui l'avaient volé, qui l'avaient martyrisé, qui avaient des décennies durant, substitué la dictature à la liberté, qui avaient voulu vider son cœur de toute espérance mais qui, tout compte fait et faute d'argumentaires à opposer à leur échec, s'ils ne s'agitaient pas dans leurs errements, ils tentaient de duper les Algériennes et les Algériens à coups de programmes fallacieux, d'innovations sans mémoires et de promesses fantaisistes. La mondialisation s'accélérant et s'intensifiant, elle appelle les Etats à promouvoir le pouvoir citoyen parce qu'il est l'émanation de la volonté populaire, parce qu'il est le seul capable d'écarter les risques de la marginalisation et d'exclusion et le seul habilité à développer une coopération confiante et fructueuse avec les peuples qui s'engageront dès lors à relever les défis qui s'érigent, d'ailleurs, dans des allures grandioses. Le futur gouvernement algérien, incarnant le peuple, ne s'encoconnera pas dans sa bulle ou dans des fantasmes mégalomaniaques. Il n'occultera pas ce qu'il devra avoir en commun avec son peuple, (œuvrer ensemble à la valorisation des atouts du pays). Il bannira le pouvoir policier, cette forme d'entreprise qui fait carrément fi de l'intérêt du peuple et constitutionnalisera le pouvoir citoyen pour en faire une entreprise qui se chargera de sauvegarder les intérêts de la nation. A l'opposé de ceux qui, ayant fait dans une logique de non-Etat, avaient aveuglément et sans remords, perpétué le chaos qu'ils avaient par petites touches mais magistralement réussi, ceux qui seront en charge du pilotage de la Nouvelle République algérienne, se démarqueront de tout ce qui risquerait de pervertir le sens réel de la gouvernance génératrice du développement durable, équitable et équilibré entre régions. Ils promouvront un modèle de gouvernance ouvert, transparent, animé par une volonté politique ferme et qui sera à l'écoute des préoccupations de la société, (ses ambitions, ses aspirations, ses besoins et ses contraintes). La confiance s'établissant et devenant une monnaie d'échange, celle-ci se sentant alors concernée, elle réagira positivement et collaborera pour que s'accomplisse le rêve national. Alors que le système régnant révolu, pataugeant dans une situation monopolistique aggravée par le manque de visibilité politique et de transparence, avait ignoré les attentes de celle-ci, (la société), le pouvoir intronisé par la force de la démocratie, en prendra acte et en mesurera l'immensité. Evaluant, en outre, les séquelles des écueils qui s'étaient dressés sur la voie d'un hypothétique renouveau national et qui n'avaient fait que raviner le fossé de la méfiance, du raz le bol, de l'exaspération, de la détresse, de l'incertitude même, le système politique élu du peuple n'en fera pas une fatalité. Il oeuvrera, plutôt, pour que la société algérienne ne soit plus abusée et résignée à nourrir le dépit, l'amertume et ce sempiternel état d'angoisse qui l'étouffait. Il veillera, à cet effet, pour que la routinisation du syndrome de prédation sur les ressources nationales n'ait plus droit de cité. Rappelons à ce propos que la corruption par parts captées qui sévissait, c'est-à-dire par des prélèvements illégitimes sur les revenus nationaux, avait altéré la richesse nationale, saigné l'économie et affecté les rouages des institutions qui se distinguaient alors par un discours apathique, une éthique dévitalisée, une gouvernance à sens unique ou plutôt une non gestion, une tactique farfelue, une stratégie opaque, un autoritarisme sans retenue et de surcroît par incompétence notoire. A l'avenir et parce que les débats ne seront plus biaisés, les forces vives et les bonnes volontés ne seront plus à pervertir. Elles croiront aux réformes, (relance économique, lutte contre les pratiques malsaines), parce qu'elles les accompagneront. Se dressant comme un I face à ce forfait majeur, (la prédation), ceux que le peuple cautionnera pour gérer son sort, parce que inspirés par le mouvement progrès / civilisation qui est en train de faire le sort des nations et parce que aspirant à une gouvernance promotrice du développement humain, ils s'investiront dans l'édification d'un authentique projet de société, celui qui oeuvrera à redonner leur légitimité profonde aux institutions de l'Etat dont le discrédit, du fait des dérives de tous les ordres, avait affaibli la conscience citoyenne du peuple qui n'était plus fondée sur le respect mutuel des convictions, sur la compétition pacifique des idées et des programmes, sur la garantie des droits constitutionnels intangibles aux libertés publiques et individuelles, sur la moralisation de l'Etat parce que celle-ci porte en elle la réponse aux revendications de la société pour la justice, la dignité, la solidarité dans l'effort et les sacrifices. Cela dit, ils s'évertueront à définir les objectifs de leur gouvernance dont l'aboutissement conditionnera le recouvrement de la pleine confiance dans les institutions de la République et donnera pertinence et pleine efficacité aux actions publiques de développement économique et social. Parmi ces objectifs on répertorie: -Le décollage de la croissance économique décolle et le rétablissement, avec le maximum de circonspection pour un maximum de chances de succès, de l'équilibre socioéconomique. -L'obligation faite à l'inflation pour qu'elle ne demeure plus en tête d'affiche ; à la paupérisation pour qu'elle cesse de s'ériger en affectation définitive ; au taux de chômage pour qu'il ne demeure plus hideux ; à la structure du marché du travail pour qu'elle ne soit plus bouleversée ; à la fiscalité pour qu'elle ne s'impose plus aux petites bourses et épargne les grosses fortunes; à la sécurité sociale pour qu'elle ne soit plus absente, (beaucoup de travailleurs du secteur privé n'y sont pas affiliés) ; à la couverture sanitaire pour qu'elle réponde efficacement aux besoins sociétaux ; au système éducatif et culturel pour qu'il soit parmi les plus performants. Bref ! Au cyclone de la mondialisation pour qu'il n'aspire plus l'ambition citoyenne, vivre et évoluer au rythme de l'international, sans gêne et sans complexes. -la protection concrète des citoyens contre tous les abus d'où qu'ils viennent ; -l'établissement dans les faits du principe de la primauté de la loi et de l'égalité absolue devant elle ; -la consécration du mérite et de l'effort comme seuls critères de promotion et d'élévation sociales ; -la garantie de l'égalité des chances pour tous ; -l'impartialité de l'administration et la qualité des prestations du service public ; -la définition des mécanismes à mettre en oeuvre pour promouvoir les compétences tout en leur offrant le cadre adéquat à leur pleine expression ; -la mise en place des conditions de contrôle ferme et efficace pour concourir à l'élimination des gaspillages et des détournements des moyens de la collectivité. S'investissant dans l'édification de la légitimité des institutions de l'Etat, le pouvoir exécutif mis en place, tout en réhabilitant le savoir-faire managérial et le savoir-être entrepreneurial, il combattra le phénomène de l'appartenance à?, la corruption qui prenait du pas, l'anarchie qui a maculé les appareils de l'Etat, la décadence des mœurs qui a altéré la pratique de l'autorité, l'opacité constitutionnelle dans laquelle se débattait leur pays, la démagogie que nourrissait la propagande qui tenait lieu de discours politique. L'information claire, juste et nette sera de mise. En somme, il combattra la spirale de la régression multisectorielle qui était devenue en Algérie une vérité profonde de laquelle le peuple était, en quelque sorte, sommé de s'accommoder mais à laquelle il ne s'était jamais adapté. Les affaires de l'Etat ne seront pas en annexe à d'autres considérations. Il n'assujettira pas les préoccupations de la société, il en fera les siennes. Il ne managera pas une gestion populiste de l'économie en vue de tenter de provoquer une euphorie sociale pour s'assurer une éventuelle paix sociale. Il ne fera pas dans des dépenses ostentatoires pour les besoins de la magnificence. Il bannira les ressources consommées par des postes oisifs, par des semblants de management et de contrôle. Il valorisera les qualifications et les compétences. Il mettra fin aux jeux éhontés des transferts de fonds qui ont favorisé et engraissé la prolifération des foyers de la corruption. Il punira la surfacturation des projets liés à l'ineffectivité des dispositifs de contrôle de l'exécution des marchés. Prenant acte tant des soucis des jeunes que de celui des moins jeunes (leur droit à une vie décente), le gouvernement engagera des réformes structurelles multisectorielles qui seront entreprises à travers un programme cohérent et graduel au profit d'une croissance civilisationnelle forte et durable. Cela suppose que le dignitaire qui émargera au système politique et le chef de l'Etat appelés à gérer le sort de la Nouvelle République en marche, devront aimer leur peuple pour pouvoir remettre en état son Etat qui était dans tous ses états, c'est aussi simple que ça !! Tout en étant à l'écoute du monde, il pensera un modèle d'Etat qui incarnera la nation pour la servir. Dans son esprit, l'Etat sera la nation retrouvée, revisitée, restaurée. Promoteur de l'économie concurrentielle, cet Etat ne bloquera pas l'initiative et la dynamique privées. Il les incitera même là où elles ne se manifesteront pas. Se dressant face à ceux qui veulent privatiser l'Algérie et ses symboles, il est convaincu que l'Algérie ne peut plus se permettre d'erreurs qui lui ont coûté un conflit fratricide, des craquements inquiétants, une détérioration chronique des comportements et des mentalités, une exclusion délibérée de la dynamique du progrès du fait de l'analphabétisme, une dégradation jamais égalée de l'environnement, une exponentialisation accrue du taux de chômage, un niveau scolaire défiguré, un déclin manifeste de l'aide publique au développement. Il s'opposera crocs et ongles à tous ceux qui aspireront à privatiser ses symboles. Soutenu par l'adhésion majoritaire du peuple algérien, il se fera fort de la réconcilier avec son temps et sa jeunesse pour qui l'avenir a, des années durant, signifié turpitudes. Faisant de ce but un préalable cardinal au succès de sa mission, il entendra tout remodeler conformément au projet politique et social dont les défis s'agenceront autour de la promotion libératrice du peuple algérien au profit de l'avenir commun aux hommes. Pour ce faire, il éliminera les germes de la division, il saura domestiquer les énergies, il rassemblera, dans l'effort national, en dehors des arrière-pensées et dans le respect mutuel, toutes les énergies et toutes les bonnes volontés pour barrer la route à toute entreprise d?abolition du pacte fondateur de l'Algérie indépendante et prospère qui, dans un passé récent, a failli perdre le pas et trébucher à reculons. Dans une Algérie qui veut embrayer sur l'ordre, il ne pourra être qu'un arbitre nécessaire, incontournable et sans le concours courageux duquel, la crise qui l'a tant persécutée risquerait de ne pas être dénouée. L'efficacité avec laquelle il accomplira sa tâche d'unification nationale, le nantira de cet ascendant politique incontestable. Il saura arracher la population aux fourches caudines des charlatans et apprentis sorciers. Il lui permettra de se réapproprier son algérianité et de clouer au pilori ceux-là mêmes qui tentent de la lui usurper. Sa préoccupation essentielle sera donc de finir avec les calculs sordides des uns, avec le narcissisme politique des autres et le rationalisme morbide de la quasi-totalité de la classe politique. Il édifiera un devenir qui transcendera les tendances mégalomaniaques, elles-mêmes génitrices de la régression. Sa gouvernance sera marquée par la collégialité et la sincérité. Il substituera la probité à l'amour du luxe, le travail opiniâtre à l'improvisation. Soucieux de mettre l'Algérie en orbite, sur les chemins de son temps et de transformer une population, qui par l'usure est devenue disparate, plurisegmentaire, en une société d'Etat qui s'imposera dans la société internationale en tant qu'entité nationale nantie de repères universels, capable de se mouvoir par elle-même et d'avoir une prise sur les événements, il s'inscrira en rupture franche avec tout ce qui « respire » un système politico-administratif statique, hors de son temps et avec tous les impénitents qui se disputaient l'hégémonie au prix de réduire les Algériennes et les Algériens à une peuplade en proie à l'émergence d'idéologies fascistes et à la cristallisation de comportements de société étêtée qui est en phase de s'ériger en paradigme. L'option fondamentale de sa démarche volontariste sera de faire échec à ceux qui ont réussi l'échec algérien. Il développera une citoyenne et un citoyen en mesure de s'élever de l'état de dépendance qui les a amoindris, vers l'état d'autonomie. Il instillera en eux des attitudes positives qui leur permettront d'accomplir le pas libérateur. Désormais, ils évolueront sans se contredire. Ils ne se laisseront plus se prendre en laisse par l'équivoque. Ils cerneront la vérité nationale dans des dimensions de moins en moins relatives. Il ambitionnera de bâtir une Algérie où modernité et tradition, décloisonnées et mises en relation, se mettront au service du drapeau. S'investissant dans la promotion de la citoyenne et du citoyen qui se distingueront par leur propension à la mentalité citoyenne qui a été largement sacrifiée au profit du partisan muselé et sectaire, sa politique de croissance civilisationnelle ne s'accomplira pas de façon désincarnée et en retrait des préoccupations sociales. Elle grossira le trait pour subjuguer des réactions salvatrices qui entraîneront des réorganisations salutaires. Vivant son discours, la spontanéité du langage lui permettra de rebondir à chaque fois et à chaque fois de répondre aux questions qui l'interpelleront. Créant la communion avec son peuple, le gouvernement prouvera que celui-ci est loin d'être cet enfant qui aurait grandi un peu, comme le croyaient « les autres ». Imputant à tous la responsabilité du naufrage collectif, il fouettera les sentiments refoulés, Il agressera l'apathie, il dénoncera dans un dialecte cru et rigoureux, à la fois, les turpitudes des uns et les gabegies des autres. En pragmatique averti, il estimera que pour ne pas mourir de sclérose, l'Algérie devra impérativement apprendre à évoluer au rythme de l'international. Cela suppose un changement en faveur de rapports sociaux moins prescriptifs, moins dogmatiques, des relations d'accompagnement, de vigilance et de soutien à la formation de l'homme libre nanti du sentiment d'être utile à ses semblables. Le chemin passera, bien évidemment, par le renversement de l'ordre ancien au profit d'un ordre nouveau marqué par l'engagement. Accroché à une conviction profondément enracinée dans des valeurs tout simplement citoyennes, il s'investira dans cette tâche qui aura pour finalité de mettre les Algériennes et les Algériens au centre des stratégies globales à adopter pour que s'accomplisse leur mieux-être. Sa mission se voulant être un redressement multisectoriel, il fera de l'éducation, de la culture et de la recherche scientifique son axe nodal et ce au profit du renouveau national qu'il n'entendra pas rater, car ce sera l'expérience moderniste qu'il enterrera. Son souci sera de bâtir une Algérie forte et responsable à mille lieues de l'exclusion, du jeu fermé et du nivellement par le bas. Une Algérie qui organisera, canalisera et mettra en valeur ses richesses humaines pour en faire le dénominateur commun de toutes les richesses porteuses du développement durable. Son but sera de mettre à la disposition de milliers d'élèves et d'étudiants une école et une université qui se distingueront par l'efficacité et desquelles ils sortiront pour aller, bardés de savoirs et de culture, grossir les rangs de la prospérité. Son but sera de répondre à des milliers de demandeurs d'emploi et de logements spoliés de leur droit constitutionnel par des malfrats forts de capitaux amoncelés à l'ombre du système politique qui les a enfantés. Son but sera d'encourager la création intellectuelle jusque-là subissant le joug de l'entrave par le billet de la censure et de l'étouffement. Son objectif sera de mettre fin, progressivement mais rapidement, à la dichotomie, à l'ambivalence et à la contradiction entre ce que vit le citoyen au quotidien comme amertume et dépit et son ambition à se mêler au monde sans inquiétude et sans trouble, à gérer le tumulte de la modernité sans erreur et sans illusion et à évoluer au rythme de l'international sans gêne et sans complexe. Il se sentira l'obligation de le mettre à l'abri de l'obscurantisme, de la précarité sociale et de l'indigence culturelle. Définissant une gouvernance évolutive et cohérente, avec une stratégie nouvelle, avec d'autres opérateurs politiques, il dotera l'Etat d'un projet modernisateur et n'abandonnera pas la société dans ce statut de mutilée qu'on a taillé pour elle dans la roche de la dérision. Ce projet suppose un programme ambitieux, une succession d'impératifs et d'inéluctables. Approche-cadre des lignes de force de ce programme Ne cautionnant pas l'illusion politique, le programme que développera le futur gouvernement de la République algérienne soucieux de remettre en état un Etat qui était dans tous ses états, sera un contrat-cadre clair, lisible et en mesure de prendre en charge les enjeux et l'expression d'une stratégie de développement qui ne fera pas fausse route parce qu'elle s'attellera à défaire un attelage politique qui, incapable d'offrir des solutions, surfait sur les préoccupations du peuple en jouant sur la séparation des classes et en favorisant l'émergence des clans dont les privilèges s'affermissaient de jour en jour au détriment de l'intérêt national. Remédiant à cette décomposition sociale provoquée par un « tout » défaillant, (une classe de nouveaux riches, une classe rongée par la précarité et la frustration de l'inaccessible et une autre boutefeu où se juxtaposent des sous-sociétés mutilées intellectuellement et culturellement marginales) et à cette absence de débat politique qui aggravait la confusion qui prévalait et qui avait généré un ordre de gouvernance où la légitimité populaire était ressentie tel un corps étranger, ce programme aménagera des structures administratives et juridiques et des matrices économiques et sociales qui permettront à la citoyenneté de s'exprimer et d'évoluer dans un mouvement civilisateur. Il entendra faire en sorte que les institutions récupèrent leurs performances, relancer l'économie, promouvoir l'ouverture culturelle, édifier un Etat soucieux de son devenir. Une seule et unique philosophie sera à adopter. La mobilisation de tous autour d'une œuvre de refondation nationale qui, à travers la conception et la mise en œuvre de réformes structurelles maturées et disposées aux actualisations et aux amendements, sera de nature à rénover l'Etat et partant, à éliminer les causes qui ont engendré la crise, en restaurant l'émancipation des comportements et des idées de toute tutelle (démocratie obligera) et en développant le consensus autour de la vie politique, économique, sociale et sécuritaire améliorée. Par ailleurs et parce qu'il est unanimement admis que la stabilité politique et sociale conditionne le bon fonctionnement d'un Etat et que le développement économique ne peut s'accommoder d'une situation d'anarchie, le programme en question s'exclura du cloaque du débat démagogique et s'investira dans la promotion de la mobilisation citoyenne et dans la consécration de l'Etat de droit, un Etat où les prérogatives ne seront pas usurpées, où les moyens de la République ne seront pas détournés, un Etat qui n'imposera pas des règles injustes, inefficaces et oppressives, un Etat qui refusera de s'inféoder au diktat des magnats de la finance. Il appellera par conséquent : 1) Au recouvrement d'une conscience nationale non pervertie. Résumé : Pour évacuer cette perversion qui a persécuté la conscience nationale, il appartient aux Algériennes et aux Algériens de ne pas perdre de vue l'ampleur des périls qui ont menacé leur pays et qui avaient failli précipiter son enlisement s'ils ne s'étaient pas ressaisis dans un élan salvateur. Afin qu'ils s'investissent dans l'avenir et cessent de remonter le temps, les Algériennes et les Algériens combien las d'épreuves, acculés dans la précarité de la vie quotidienne et désenchantés des jeux politiques éhontés qui les narguaient, devront emboîter le pas à une stratégie qui saura saisir les opportunités du présent pour s'engager, avec le maximum d'efficacité, dans la gestion des perspectives et des enjeux du futur. Cela suppose le recouvrement de la conscience nationale qui fut leur fer de lance. Cela dit, le recouvrement de la conscience nationale restera la priorité d'une feuille de route gouvernementale foncièrement inspirée par leurs ambitions, leurs aspirations, leurs besoins et leurs contraintes. Pour rappel, les périls qui avaient failli emporter le pays plongeaient leurs racines dans une crise de confiance qui, elle, plongeait les siennes dans la grave crise de gouvernance générée par une non-gestion épique. En effet, après avoir suscité concrètement de grands espoirs au lendemain de l'indépendance, l'Algérie s'était, par la «grâce» d'un pilotage au jugé et par l'absence ne serait que d'un Smig d'aiguillage sérieux, mise à perdre de l'altitude. Confrontée au crash pétrolier de 1986, elle était dans l'incapacité de répondre à la pression croissante des besoins de la société. Conséquences, de profondes certitudes s'étaient effilochées, de larges couches de la population ont été affectées. Tout un édifice de valeurs, d'espérances et de références, bâti à la faveur d'un long et lent processus de décolonisation, a été ébranlé. Des forces malsaines s'étaient alors libérées à la faveur de cette dégradation et n'avaient pu être contenues. Résultat, deux cent mille morts et vingt milliards de dollars de destruction. Remédier à cette situation, c'est là une tâche laborieuse mais que le gouvernement se fera fort d'accomplir. Il tarira les sources matérielles et idéologiques du terrorisme dans tous ses genres. Il mettra fin à la paupérisation croissante qui prend, jusqu'à ce jour, des allures alarmantes, aux déséquilibres scandaleux dans la gestion des affaires de l'Etat, à la dégradation constante de l'environnement physique. Il combattra l'insécurité déstabilisatrice si résiduelle soit-elle et la subversion sous toutes ses formes. Il combattra la précarité sociale et la violation des droits de l'homme. Cependant, pour y parvenir il comptera sur la coopération de chaque Algérienne. Il faudra donc que les citoyennes et les citoyens comprennent, une bonne fois pour toutes, que les craquements qui ont fragilisé leurs certitudes et généré le désespoir, ne devraient en aucune façon se fossiliser, parce qu'ils ont compris que la mondialisation, l'accélération des progrès technologiques et l'intensification de la concurrence entre les nations les mettent inéluctablement face à l'omniprésence du futur, face à sa crainte, à ses incertitudes mais aussi à ses défis. Il faudra qu'ils se mettent à l'œuvre. Il faudra qu'ils se décident de bâtir, de façonner et d'accumuler les bases idéelles et matérielles d'une nation qui aspire à se défaire des méfaits d'une crise qui a des causes et des facettes multiples (politiques, économiques, sociales et morales). Qui d'entre eux aurait déjà oublié les horribles souffrances, conséquence des lugubres incidences du plan d'ajustement structurel, de la dépression des marchés pétroliers et de la dégradation du pouvoir d'achat qui s'en est décousue et qui perdure ? Il leur appartient donc de recouvrer leur droit à un pays épanoui. Il leur appartient ? Par-delà les divergences, les soucis, les visions et les choix des uns et des autres, à surmonter la défaite collective qu'ils ont vécue. Parce qu'il réanimera l'espoir, le gouvernement incitera, tout un chacun, à apporter sa contribution à l'accomplissement du sursaut national qualitatif pour qu'il se défasse définitivement de cette condition d'infrahumain qu'on avait taillé pour lui dans la roche de la dérision. Il l'incitera à prendra part, par la volonté et l'effort, à l'accomplissement de la relance économique qui, elle seule permettra de vaincre le chômage, entre autres. Ses initiatives libérées, il saura circonscrire ses faiblesses pour pouvoir utiliser rationnellement ses ressources et ses atouts tant matériels qu'intellectuels. Il prendra part, sans éprouver aucun malaise ni aucun sentiment d'infériorité, au cursus honorum. Le chômage, la précarité et les inégalités sociales ne procédant pas d'une fatalité, ils ne sont donc pas irréversibles. Ils pourront être circonscrits pour peu que l'Algérie se fixe d'autres priorités que de se payer le luxe de l'autodestruction volontaire par le laisser-faire et le laisser-aller. Pour peu qu'elle se fixe des enjeux autrement plus déterminants que de dissiper ses énergies dans des débats à propos desquels le peuple a définitivement tranché à l'instar de ceux inhérents à la femme, la langue, l'identité. Pour peu qu'elle puisse piloter les grandes mutations qu'elle vivra. Pour peu que soient compris et correctement circonscrits les enjeux du futur. Pour peu que soit assurée l'égalité des chances et que soient réhabilités l'effort et le mérite. (La réhabilitation de l'effort et du mérite constituant le cadre adéquat à plus d'initiatives, elle ne peut être que la voie privilégiée pour créer plus de croissance et, par conséquent, une prospérité pour tous. Cela dit, elle suppose celle du goût pour le travail, pour la volonté d'entreprendre, pour la passion d'apprendre sans quoi aucune promotion sociale n'est possible). Cela dit, le pouvoir exécutif optera pour le discours serein. Il parlera aux citoyennes et aux citoyens juste et vrai. En responsable, il ne s'engagera jamais dans des fuites en avant. Il travaillera sereinement à l'approfondissement du projet démocratique, méthodiquement à celui du développement durable et rationnellement à celui du projet de l'épanouissement social dont l'éducation, la santé, la justice et le respect des droits de l'homme en constituent les fondements. 2) A l'aménagement d'une école qui brillera des flambeurs de la performance Résumé : Les ressources que l'école algérienne s'évertuera à développer et à promouvoir, ne pourront être autres que le raisonnement logique et le jugement méthodique ces deux composantes de la mentalité scientifique qui permettra à l'intelligence humaine de gérer la compréhension, la rétention, l'assimilation et l'exploitation des connaissances qu'il acquerra pour en faire un centre d'investigation, un cadre de réflexion en quête d'une vie meilleure, celle où la vérité triomphera sur l'erreur, la justice sur l'iniquité, la citoyenneté sur l'égoïsme, sur la confusion, les clivages, le dirigisme et autres angoisses. Dès lors, elle (l'intelligence humaine) s'adaptera avec lucidité et clairvoyance aux données nouvelles qui régissent le progrès. A suivre *Ancien directeur de l'Education de wilaya |
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