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En principe, un
personnage intronisé sur une liste électorale comme « tête » est censé
regrouper en son sein toute l'amabilité, la gentillesse et l'amour envers les
autres.
Y compris envers ses détracteurs occasionnels. Il doit à cet effet mesurer le risque qu'il suscite. Il devient une tête à risques. Que ses sbires ne s'attardent pas à convaincre les plus persuadés. Car il ne s'agit en fait que d'un débat ouvert pour la circonstance. Loin de se confiner dans une affaire de personnes ou de personnage, le débat est ainsi ouvert en faveur d'une démocratie. Pourquoi alors, se sent-on offusqué par un avis contraire ? L'ancienneté décriée n'est pas rattachée à la personne, elle l'est face aux idées plus vieilles encore que portent ces personnes. La réalité commence dans quelques endroits reculés à nous décrire le contraire. Ainsi certains candidats mal placés ou en traîne de liste dès l'annonce préliminaire des résultats de classement nourrissent le rêve de caresser avant trépas les grâces vertueuses à leur sens, du calfeutrage des bureaux aux portes capitonnées et les faveurs du portable ou l'aisance de conduire une limousine parlementaire. Certains caciques encore nostalgiques d'un régime dépassé et obsolète fournissent des efforts monstrueux en créant la zizanie au sein de l'électorat. D'autres tentent de faire dans l'alliance contre-nature. Quand deux projets de société, divergent en théorie, la pratique de l'acte politique semblent-ils nous démontrer, est apte à les rendre faisables et potables. Tous les états-majors de partis s'attellent à redéfinir les contours d'une coalition où de probables alliances allant vers une participation active commencent à voir le jour faisant fi de l'orientation du vote et des voix des électeurs patentés. Contrairement aux autres qui s'agitent comme des embryons en mal d'éclosion, le Monsieur-Parti est en bonne voie, s'il arrive toutefois à s'affranchir des vieux reflexes. Juillet 2002 en pleine ébullition de confection de listes municipales, un monsieur alors chargé de la communication au sein d'un parti ; affirmait à propos de la défection de la base militante contestant les listes arrêtées sans nul centralisme démocratique que « cette situation était prévisible ». Il ne semblait pourtant pas apte à déclarer qu'elle aurait été la série de mesures à prendre face à une telle déconfiture ? Pour l'homme politique qu'il prétendait être, l'attitude idéale de surcroît pour un responsable porte-parole et porteur de listes toutes prêtes et de noms tous indiqués, aurait pris un sens scientifique et managérial si l'argumentation avancée était étayée de chiffres quant à ce « flux de jeunes vers le parti au niveau local » qui semblait toutefois justifier la grogne et la déchirure de l'ancien parti. Il ne pouvait « voir la chose du même angle» et tout conflit local demeurait «normal» tant que les «responsables locaux du parti étaient eux-mêmes candidats» il disait vrai, sauf que ces « responsables» n'étaient pas dans tous les cas que des responsables «locaux». Il y avait aussi de la grande trompe. Des membres de la centrale. Des superviseurs chargés d'élaborer les listes d'une wilaya au moment où leur nom, leur liste, leurs compères auraient reçu de nettes assurances de se voir inscrits nonobstant l'avis contraire de la base, de la cellule et de la ville. La circulaire n 43 tant prônée à l'époque dans le discours s'est vite dissipée dans le sombre des salles claustrées, vestiges d'un Kremlin en déchéance. Les hommes du SG, à son insu; pressaient les députés fraîchement élus, néophytes des mystères caverneux de la politique des coulisses ; de clamer pour un tel « un déficit de crédit de militantisme » pour un autre une « ex-appartenance à un parti dissous » et pour le reste leur manque de popularité. Heureusement pour tous que ce parti est une propriété nationale collective. C'est un avoir historique que la lutte armée a écussonné sans discrimination aucune dans les cloisons de toute ardeur algérienne. Chaque algérien continue à y posséder des droits. L'aimer n'est pas forcement avoir une carte ou être présent dans une salle. L'élection en somme n'est qu'une étape dans tout processus politique. Elle ne peut à charge des auteurs, des observateurs ou des critiques constituer un handicap majeur pour le développement de la relation humaine ou afficher une récusation moribonde vers ceux qui n'ont pas le même point de vue. Communiquer est aussi quelquefois sinon toujours un savoir écouter et un sens inouï d'accepter et de se taire. A défaut d'arguments convaincants le silence en tient lieu. L'instance est à gagner si les hommes à savoir les clercs, les avoués et les commis du maître savaient ce qu'ils auraient à dire et les correspondants ce qu'ils auraient à faire. Singulièrement un parti, presque un Etat, il était devenu une légende forgée dans la pratique du fait politique. Il peut être un producteur de noms mais il est surtout un chariot-élévateur d'hommes. Congres contre congres, on n'y efface rien. L'on recommence sans différence et l'on continue autrement. Il est des situations où l'homme n'arrive point à reconnaître la charte des droits et des obligations qui pèsent sur sa conscience d'homme ou de citoyen. Il ne saura admettre sans coup férir les blessures que causent l'interventionnisme et l'entrisme politique dans une corporation qui ne cesse de requérir un rajeunissement. De façade ? La renaissance passe inéluctablement par la jouvence. Lui et tout autre parti supportent mal les inquiétudes que lui rapportent d'abord leurs militants. Ensuite leur encadrement. Lui, a-t-il besoin de cette zizanie au sommet ? Il endure à se voir vaciller entre le caprice d'une domination oubliée et l'appétence d'une démocratie étranglée. Il se languit des aléas de ces apprentis qui devenus maîtres sorciers auraient terni sans nul état d'âme la figure symbolique d'un remarquable emblème rattaché aux grandes luttes qu'avait connues le dernier siècle. Il est hélas, aux prises de certaines humeurs désavouées qui ne servent qu'à réguler les conjonctures, les faveurs des uns et les préférences des autres. Fier de son histoire ; une chronique faite d'affliction et de lourdes épreuves, il se voit encore étendu vers les sinuosités des règlements de comptes entre des individualités. Hanté par des âmes moribondes qui rodent comme des figures fantomatiques, le parti se perd à coup de faux militantisme. L'insidieux serait dans la négation de soi avant que le ridicule ne s'installe dans celle d'autrui. L'histoire retiendra contre tous, un front d'hommes combatifs et martyrs. C'est là où le mot d'ordre y doit couronner un parti et non des hommes flétris. Peu importe au corps-défendant, le « le tête » de liste. L'édification nationale formée de taches de grandes envergures tels que le barrage vert, la transsaharienne, le volontariat dans la campagne, devait se partager par tout un chacun sans quoi les idéaux majeurs d'une révolution jeune et ferme n'auraient point eu les mérites dignes de la grandeur d'une nation à peine sortie des affres séculaires de la dépendance colonialiste. Ce fut un temps où l'engagement politique ne variait nullement de l'ardeur à pouvoir continuer la révolution autrement et sur d'autres fronts. L'école, la rue, l'usine et tout espace de la vie active ne pouvait être extrait à un militantisme qui ne cesse de déborder jusqu'aux fins de tous les rouages institutionnels. Mais en ces jours, que vaudrait cette litanie nostalgique ? Les jeunes de ce jour n'entendent pas la réalité de la mémé oreille. Ils veulent avoir leur révolution, non dans un volontariat agricole, mais sur un écran tactile et un réseau virtuel. A se demander si ces gens, vieillots qui se bousculent aux portes de la députation savent bien digitaliser, déchiffrer un mail, s'épanouir dans un chat ou sur un blog, écrire sur un mur, twitter et accepter les spams indésirables ? Le langage n'est plus identique, les valeurs aussi. Eux ils font des recherches dans la tête des chauves, dans les archives mouillées, dans les créneaux juteux. Les autres, jeunes; ils le font dans Google, Lycos, Wikipedia, Mozilla et autres navigateurs. SI les premiers nagent à vue d'oeil, les seconds surfent à vue libre. Le fossé est immense, hélas. L'on a pu en faire de copies conformes à l'original, au moment où cet orignal s'est déprécié, jauni, altéré au fil du temps et par défaut de bonne adaptation aux changements climatiques et de conditionnement. Le parti qui jusqu'ici remporta la victoire sur un plan et la perdit sur tous les autres se trouvait coincé entre les serres d'un système qui voulut en faire un simple mécanisme de règlement de compte historique. Tantôt il prêchait la bonne parole au profit d'un pouvoir, tantôt il faisait dans l'éloge et la déification de personnes. Il était ainsi devenu au regard des foules le réceptacle de l'échec de toute politique. Alors que l'on veuille ou non, il a quand bien même édifié un pays, formé des générations fait entendre la voix d'une nation. De grâce, ce n'est pas un débat sur les têtes de liste, la liste qui va faire, comme dans ce mauvais bon vieux temps, taxer les débatteurs ou les contradicteurs de «contre-révolutionnaires » ou «réactionnaires». Ils furent ces débatteurs d'aujourd'hui, bien au contraire de fervents vociférateurs anti-réactionnaires au moment où les ténors d'hier et de ce jour règnent encore. Ce parti s'est toujours confondu à l'Algérie. Si l'on en parle ainsi avec souvent moins de contrariété et plus d'écœurement ; c'est qu'il n'est pas n'importe quel parti. Etre à ses cotés n'est pas forcement avoir une carte ou être à coté de ses salles. L'angoisse électorale va se situer pour nombreux adeptes entre le zèle de certaines candidatures et l'insouciance de tout l'électorat. Ceci est valable pour les autres formations en lice. La câlinerie exercée envers les militants ne sera pas de la même conviction qu'exigerait un lectorat vif et vivace. Le plus docile des militants ne peut soutenir une liste imposée ou tractée par une fermeture d'espoir et d'avenir. Sauf si dans l'ailleurs des partis le constat est le même. Si dans certaines listes le risque est insignifiant par rapport à la locomotive qui les draine, dans d'autres des plus attendues, il est vital, sinon mortel. Si l'on ne rafle pas plus de la moitié des sièges ou à moindre risque égaler le score des précédentes législatives ; l'issue est censée être toute indiquée. Abdiquer et partir à jamais mourir loin des listes et de leurs ateliers de confection serait un ultime respect à rendre aux électeurs médusés. Convaincre d'abord les siens demeure ainsi le meilleur moyen d'éviter que le risque révolutionnaire se tasse dans vos alentours. |
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