
Des responsables de 80 entreprises françaises se rendent aujou-rd'hui mercredi en Libye pour prendre contact avec
les nouvelles autorités et tenter, face à une vive concurrence, de se faire une
place dans la production pétrolière et le vaste marché de la reconstruction du
pays encore instable. Les secteurs de l'énergie, du BTP et des transports
seront largement représentés avec également l'agroalimentaire, les
télécommunications, la sécurité, l'urbanisme et l'aménagement du territoire, la
santé, la banque, l'eau et l'environnement. Onze entreprises pétrolières et
gazières, dont Total, Technip, GDF Suez, Exploration
et production, voyageront sous la houlette du Groupement des entreprises
parapétrolières et paragazières (GEPP). «La Libye, c'est un pays qui
avait déjà quelques retards dans le développement de projets, les six mois
passés n'ont pas dû arranger les choses, donc on retourne là-bas voir nos
correspondants habituels (...), peut-être poser des jalons pour le futur», a
déclaré à l'AFP Jean-Jacques Royant, du GEPP. Une
cinquantaine d'entreprises françaises sont établies en Libye et environ 250 ont
des relations commerciales avec ce pays, selon la Chambre de commerce franco-libyenne
qui estime à un milliard d'euros les ventes françaises en 2010. Riche de ses
hydrocarbures, Tripoli dispose aussi pour la reconstruction d'avoirs estimés à 170
milliards de dollars (125 milliards d'euros). La concurrence sera féroce face à
des pays très présents en Libye avant l'insurrection, tels la Chine qui y a investi des
milliards de dollars et y employait 36.000 de ses ressortissants, ou l'Italie, ancienne
puissance coloniale. Une centaine d'entreprises turques ayant des activités en
Libye sont recensées par la
Chambre de commerce turco-libyenne
avec des projets d'une valeur cumulée de 26,4 milliards de dollars.