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Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» : Politique sur un dinar glissant
par Salim Rabia Le billet de 2000 dinars arrive. Les
heureux bénéficiaires de l'ADSL pourront payer leur abonnement avec un seul
petit billet. Ils ne cèderont cependant pas à l'illusion de croire qu'ils
paient moins. Ils ont démontré à la semaine du Web, dans la technopole encore
déserte et encore en chantier de Sidi Abdallah qu'ils savent comparer en termes
relatifs. Et prouver qu'ils paient plus cher leur net que les riches citoyens
d'Europe. Mais ce genre de débat ne s'épuise jamais. Comme celui de la valeur
du dinar. Il faut réévaluer la monnaie nationale affirment les uns, il faut
dévaluer décrètent les autres. Certains, à l'image d'un respectable professeur
allemand de passage à la chambre de commerce, nous dit, en douceur, que les
Algériens vivent au-dessus de leurs moyens. Et qu'on gagnerait à dévaluer pour
revenir sur terre. Cela fait polémique bien entendu ! Les Algériens - la grande
majorité du moins - ne sentent pas qu'ils vivent dans l'aisance. Mais au fond,
observent certains, la dévaluation est déjà en cours. Le cours du dinar
vis-à-vis de l'euro chez les cambistes des Port Saïd d'Algérie se rapproche
allègrement des records? ce sera 1 euro pour 150 avant l'été annoncent les
pronostics. Les explications vont bon train dont celle «politique» qui affirme
que l'Etat est en train de financer les hausses des salaires par une
dévaluation rampante du dinar. Le débat, on le voit, n'est pas purement «technique»
dans un pays où l'indépendance de la Banque centrale est relative. Au
demeurant, la politique a le plus souvent pour objectif de déterminer le mode
d'affectation des ressources et les catégories qui en profiteront. La montée
des revendications sociales au sein des corporations pour exiger un
«rattrapage» du pouvoir d'achat est directement liée au contexte politique. Des
choix purement techniques n'expliqueraient pas pourquoi la démarche
d'exploitation intensive des ressources gazières survit à Chakib Khelil. Il
reste cependant à trouver une cohérence. A l'heure où les annonces se
multiplient sur des mesures pour améliorer le climat des affaires, il est utile
d'entendre des observateurs «techniques» comme les responsables de Deloitte
Algérie expliquer que les investisseurs, algériens ou étrangers, veulent des
règles précises, claires et applicables?
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