Quarante (40%) des poires produites localement ont été jetées, cet été, a affirmé, hier, un investisseur en raison, selon lui, de la concurrence déloyale imposée par le produit d'importation. Un constat amer qui ne cesse de susciter l'inquiétude des fellahs pour qui la relance du secteur de l'agriculture a été un pas positif pour encourager la production nationale et la promouvoir. Cet excédent qui devait normalement être commercialisé compte tenu de la bonne qualité des fruits s'est retrouvé malheureusement dans les poubelles, ceci malgré le coût de cette production et les charges auxquelles ont fait face ces opérateurs pour produire ce type de fruits à Oran. Cette expérience introduite pour la première fois dans la capitale de l'Ouest du pays par un opérateur oranais a fait appel à des experts européens pour assurer la réussite de ce projet et le développer à long terme. Mais face à la réalité du terrain et à cette concurrence féroce à laquelle nos producteurs font face, les investisseurs craignent le pire en l'absence de mesures d'encouragement pour appuyer le produit local. Le point de presse organisé, hier, par les membres de l'association des mandataires affiliée à l'union des associations des commerçants et artisans algériens de la wilaya d'Oran a été l'occasion pour dénoncer le marasme dans lequel ces professionnels évoluent. Avec l'adhésion de l'Algérie à l'Union européenne, le pire risque de se produire une fois le démantèlement tarifaire instauré, ont déclaré les intervenants. Une phase que les professionnels qualifient de véritable agonie pour le fellah qui du jour au lendemain risque de tout perdre. Ainsi et tout en appelant les instances centrales à l'instauration de mesures d'assouplissement et d'encouragement pour améliorer la production nationale et venir en aide au fellah, nos interlocuteurs ont tenu à souligner que d'importants efforts sont déployés au niveau régional pour lancer la production de certains produits. Par ailleurs, abordant la question de l'amélioration de la production, le président de la fédération de la protection des consommateurs a pour sa part insisté sur la nécessité de mettre en place des structures, à l'exemple d'unités de tri et de conditionnement pour le fardage et le calibrage des fruits et légumes. D'autre part, la création d'une EPIC pour la gestion du nouveau marché d'El Kerma se fera avant la fin de l'année 2010, a déclaré M. Othmani, président du conseil consultatif de l'union des associations des commerçants et artisans, précisant à ce titre qu'une commission de transfert dont l'association est membre a été mise en place.