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![]() ![]() ![]() ![]() Le monde a célébré hier la journée internationale de la paix sur fond de
conflits régionaux qui plongent les continents notamment l'Afrique dans des
situations d'instabilité absolue.
L'Afrique a été précipitée ces dernières années dans une situation d'insécurité dont le degré élevé de complexité pourrait l'amener à accepter des protections étrangères aux arrière-pensées effrayantes. La situation la plus inquiétante est celle en évidence qui prévaut au Sahel. Cette région - jonction qui relie les grands pays africains y compris l'Algérie - vit actuellement une période de trouble sans précédent. Il est passé peu de temps depuis que les pays limitrophes avec à leur tête l'Algérie ont décidé d'instituer un commandement militaire commun prêt à agir en cas de problèmes sécuritaires. Mis sur pied à Tamanrasset, ce commandement a été doté des moyens humains, matériels et logistiques nécessaires pour pouvoir faire face à toute incursion terroriste. Les choses semblent cependant lui avoir totalement échappé tant la situation sécuritaire s'est profondément détériorée dans la région. Pis, la France a décidé de s'en mêler directement, militairement et offensivement. A ceux qui ont osé mettre en doute ses velléités d'intervention directe dans le continent l'ont appris à leurs dépens lorsqu'elle avait mené récemment des raids militaires dans le Mali. Consciente des dangers qui minent depuis quelques années le Sahel, la France y a laissé quand même ses ressortissants tout à fait libres de leurs mouvements. En tant que pays très averti en matière de sécurité - ne serait-ce que pour avoir vu ses représentants vivre des périodes tragiques en Algérie durant les années 90 - elle pourrait tomber sous le coup de la « non-assistance à personne en danger » pour n'avoir pas prévenu les personnels de ses entreprises du risque d'insécurité qui les guettait. De la fragilité à la compromission des pays africains Paris décide donc de déclarer la guerre aux groupes terroristes en faction en Afrique. Les stratèges français semblent en tout cas réfléchir profondément à la question et aux moyens qui y seront déployés pour attaquer les refuges de ce que l'Occident appelle Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). C'est en tout cas le vœu le plus fort de Sarkozy qui fait preuve d'une disponibilité et d'une agitation sans pareilles pour franchir grandement le pas. L'installation d'un commandement militaire français à quelques kilomètres du désert algérien ne laisse planer aucun doute sur les visées de l'Elysée à occuper la région sous prétexte de combattre le terrorisme. Précurseur en la matière pour avoir combattu le terrorisme toute seule pendant de longues années et aussi pour avoir œuvré, à cet effet, en faveur de la création d'un commandement militaire africain commun, l'Algérie se retrouve aujourd'hui pratiquement au pied du mur. Elle est exclue d'office de toute participation militaire dans le Sahel non pas pour avoir reculé dans des moments aussi décisifs mais parce que le commandement dans lequel elle siège n'a pas fonctionné comme il se doit. Elle donne l'air d'être le seul pays à y avoir cru. Pourtant, la fragilité de ses membres voire leur compromission dans des stratégies occidentales d'essence expansionnistes est aujourd'hui bien prouvée. Les pays africains de la région préfèrent ainsi faire le dos rond devant la déferlante française qui ne lésine sur aucun moyen pour marquer de sa présence militaire un continent auquel elle tient fortement. « La France continue d'être très en avant concernant l'Afrique que ce soit pour la sécurité ou le développement », avait affirmé, dimanche dernier, la secrétaire d'Etat française chargée du Commerce extérieur devant un parterre d'étudiants algériens. Les pays africains membres du commandement militaire installé à Tamanrasset permettent bien aux Français de se faufiler dans leurs territoires pour poursuivre les terroristes. Ils leur facilitent même la tâche de traiter directement avec eux et avec les moyens qui leur semblent appropriés pour tenter de faire libérer leurs otages. L'Algérie en «wait and see» Si l'Algérie a été lâchée par ses pairs africains parce qu'ils ont préféré baliser le terrain à une intervention militaire française dans le Sahel, elle se voit obligée de faire aujourd'hui dans le «wait and see» puisque les voies du dialogue et la concertation africaines semblent avoir été rompues, du moins pour l'instant. La France a décidé de revisiter ses anciennes colonies d'une manière brutale et avec armes aux poings, alors même que la complexité de la situation au Sahel ne lui laisse pas en sa possession de grandes chances de réussite. Ses stratèges ont dû marquer de rouge les itinéraires où les troupes françaises pourraient se casser les dents sans pour autant gagner la guerre sur les terroristes qui infestent les territoires. Le Darfour est cet autre axe africain où les intérêts occidentaux colossaux s'entrechoquent sans pour autant que la communauté internationale ne s'en émeuve. L'Union africaine se targue d'avoir résolu 10 conflits sur 13 qui ont embrasé ses territoires durant ses vingt dernières années. Ce qui se passe cependant au Sahel et au Darfour n'a rien à voir avec des ambitions ethniques. Ces deux conflits à eux seuls pourraient émietter l'Afrique selon des intérêts géostratégiques occultes peut-être mais bien réels. La persistance du conflit israélo-arabe, le blocus sur Ghaza et les effroyables atteintes aux droits de l'homme dans les territoires occupés palestiniens ne sont pas pour croire à l'utilité de cette journée internationale pour la paix. A peine si une poignée de personnes éprises de paix s'activent à organiser des caravanes humanitaires pour soulager les Ghazaouis. En attendant que ces caravanes puissent convaincre les autorités égyptiennes de la nécessité de casser le blocus sur Ghaza et ce en acceptant de leur ouvrir les frontières, les responsables israéliens, eux, ont décidé de faire vite et bien dans leurs négociations avec l'Autorité palestinienne. Pour leur faciliter davantage la tâche, leur parti ultralibéral leur a trouvé un nouveau concept politique de négociations « les territoires et les personnes contre la paix ». Israël va tenter de se débarrasser des Arabes palestiniens pour régner en véritable maître des lieux, sans partage aucun. C'est ce que les Américains appellent le pragmatisme. Pendant ce temps, l'ONU continue de prescrire des résolutions absurdes pour appeler à la paix dans le monde et pour demander aux Israéliens de ne pas trop forcer en matière de colonisation et de maltraitance des Palestiniens. Il faut croire que c'est tout ce qu'il lui reste comme moyen de faire parler d'elle depuis qu'elle a accepté que la Communauté internationale se recroqueville dans les entrailles des Etats-Unis pour les laisser partager le monde comme ils l'ont voulu. |
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