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Constantine: Le SG de l'UGTA parle de règlement de compte

par A. El Abci

Au lendemain de la décision de la centrale syndicale à Alger de suspendre de toute son activité syndicale le secrétaire de wilaya de l'union de wilaya de Constantine, Abderrazak Mehdi, ce dernier a considéré cette mesure de «décision bidon et un règlement de compte manifeste pour le mettre à l'écart». Ces déclarations ont été faites par le concerné, lors d'une conférence de presse animée à la maison du syndicat Benhamouda, et à laquelle ont participé les membres de la commission exécutive de l'union de wilaya de l'UGTA.

 La rencontre ne visait pas moins, selon le conférencier, «qu'à satisfaire la demande de la majorité des membres de la commission, exigeant des explications sur les causes de cette affaire». Ce que reproche la centrale au secrétaire général de l'union de wilaya et qui justifie selon elle cette mesure, est-il souligné, «c'est la non application de la directive lui ordonnant de remettre à leurs postes des responsables de l'union locale centre, démis de leurs fonctions, suite à un retrait de confiance de leur base et aussi de la commission exécutive de cette instance». Le conférencier se défend de cette accusation et souligne que «je ne suis pas contre la réhabilitation des exclus, mais à condition que cela soit soumis à la CE de l'union en question et s'il y a approbation, moi je ne suis pas contre. Seulement je ne peux pas le faire de mon propre chef, sans l'accord des militants de cette base concernée».

 Et de poursuivre, «je déplore que les choses en soient arrivées là, et de cette manière, où même les formes n'ont pas été respectées, même si en vérité cette mesure était prévisible et ne m'a pas réellement surpris». En effet, dira-t-il, «que penser de cette manière, on ne peut plus cavalière et irrespectueuse, de mise à l'écart d'un responsable élu par la commission exécutive de wilaya, et a fortiori membre également de la commission exécutive nationale ? Et dans mon affaire, je regrette que la centrale se soit conduite comme une administration, alors que je suis un élu. Au bout du compte, c'est là que se situe en définitive le différend avec la centrale syndicale», estime-t-il.

 Et d'ajouter «ce sont ces pratiques que je voulais bannir et mettre hors jeu, en refusant les combines et le copinage dans l'action syndicale, qui étaient les procédés les plus courants. Pratiques relevant de l'ancien système qui fonctionnait par désignation et non par des élections, la démocratie et la transparence. Ce sont ces copinages et amitiés malsaines qui ont fait que nombre de sections syndicales réclament, sans aucune chance d'être entendues, leur renouvellement. Et c'est aussi ces pratiques qui sont à l'origine de la chute drastique des adhésions, seulement 27.000 contre un potentiel de 50.000 travailleurs pouvant rejoindre facilement les rangs de l'UGTA Constantine. Je dis clairement que l'union de wilaya n'est pas en rébellion contre la centrale syndicale, mais en rébellion contre les procédés des tenants de l'ancien système, qui préfèrent agir en eau trouble à coup de magouilles». La parole a été donnée après au responsable des finances de l'UW, qui est revenu sur le différend avec l'union locale centre, redevable, selon lui, de plusieurs dizaines de millions de centimes.