Un dossier de trafic de drogue par une organisation criminelle était hier sous la loupe des juges du tribunal criminel d'Oran. L'affaire a pour genèse une transaction, portant sur 91 kilos de kif, avortée le 20 décembre 2008 par les services de sécurité à l'orée du faubourg de Sidi El-Bachir, dans la périphérie est d'Oran.

 Mis en filature depuis de longue date, deux trafiquants de drogue originaires d'Oran, membres d'un cartel aux multiples ramifications, devaient recevoir à Oran une quantité de près d'un quintal de drogue, acheminée depuis la ville frontalière de Maghnia, à bord d'un véhicule de marque Mitsubishi. Une source fiable avait mis au parfum les services antistupéfiants au sujet de cette opération. Bien que les éléments de gendarmerie nationale aient pu prendre en flagrant délit les deux trafiquants, à maintes fois, à l'occasion de petites opérations de distribution de kif pour les dealers détaillants, ils ont préféré attendre la grosse transaction de Sidi El-Bachir pour mettre la main sur les pourvoyeurs du groupe et, éventuellement, les fournisseurs aussi. Leur patience a fini par être payante puisque, en effet, deux autres membres du réseau, des Maghnaouis, sont tombés dans les filets.

 Hier, l'avocat général a requis 20 ans de réclusion contre les quatre accusés. Après leurs aveux durant la procédure, ceux-ci se sont ravisés, apportant une tout autre version des faits, selon laquelle ils ont voulu laisser croire qu'ils étaient des trabendistes et que, dans l'affaire en question, il était question, à l'origine, d'une opération de livraison de vêtements, un lot de pantalons blue-jeans, mais que quelqu'un a sciemment changé la marchandise pour les enfoncer. Le tribunal, jugeant a priori tirée par les cheveux cette histoire de pantalons, a reconnu les quatre accusés coupables et leur a infligé des peines de 20 ans de prison, pour deux, et 7 ans fermes pour les deux autres.