
L'affaire des deux employés du Sheraton d'Oran poursuivis pour
diffamation suite à l'action en justice intentée contre eux par le directeur de
cet hôtel (un Français) était hier devant le tribunal correctionnel d'Oran. Les
deux mis en cause, un agent de sécurité et un bagagiste, comparaissaient dans
le cadre de la procédure de citation directe, conformément à l'article 337 bis
du code de procédure pénale. Au cœur de l'affaire, des rapports jugés par le
premier gestionnaire du «5 étoiles» diffamatoires à son égard, rédigés par les
deux agents sus-cités, en date du 2 novembre 2009. Dans ces rapports, qui ont
été transmis aux hauts responsables de cet hôtel de grand standing, les deux
employés ont déclaré que le directeur de l'établissement - qu'ils ont cité
nommément - avait proféré des propos extrêmement offensants à l'endroit du
saint Coran. Les présumés propos injurieux qu'aurait dit le directeur, la nuit
du 27 octobre 2009, dans une des appartenances de l'hôtel (The Tower Lounge),
ont été littéralement rapportés par les deux travailleurs. Ce soir-là, aux
environs de 22 heures, lors d'une tournée de routine à travers les différentes
structures de l'hôtel pour s'assurer du bon fonctionnement de l'établissement,
le directeur du «Sheraton d'Oran, Hotel &Towers» a constaté la présence «injustifiée»
d'un agent de sécurité et d'un bagagiste préposé au service de la réception
dans un endroit où ils ne devaient pas y être, à savoir le «Tower Lounge», en
train de faire des photocopies. Interrogés par leur chef sur le motif de leur
abandon de poste et l'objet de la photocopie, les deux agents lui ont répondu
qu'ils étaient en train de reproduire des transcriptions coraniques (ou des
extraits du Livre sacré de l'islam). Suite à cela, les deux employés ont été
traduits devant la commission disciplinaire de l'établissement qui les a
sanctionnés pour «erreurs professionnelles». Quelque temps après, le directeur
a appris que les deux agents sanctionnés l'avaient accusé, par écrit, avoir
invectivé le saint Coran. Démentant ces «allégations mensongères», le directeur,
qui était représenté hier au procès par Me Belhadri El-Houari, a assuré n'avoir
manqué de quelque manière que ce soit au respect du Coran et à la religion de
l'islam. Pour sa part, le défenseur des deux accusés, Me Fahim Hadj Habib, a
souligné l'inexistence des motifs légaux de la diffamation, en précisant que
dans cette affaire «il n'existe pas une publication directe ou par voie de
reproduction de l'allégation, de même qu'on ne peut parler ici d'atteinte à
l'honneur ou l'intégrité du plaideur». Le représentant du ministère public a
requis 6 mois de prison ferme contre les deux employés. Le verdict a été mis en
délibéré pour le 10 mars.