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![]() ![]() ![]() ![]() Parfois, lorsque l'on se contente des
propos de gens pour rapporter des informations relatives aux dernières
inondations qui ont rudement ébranlé les villes d'EL Amria et Bouzedjar, l'on
ne réalise pas le véritable désastre qui a foudroyé la zone qu'en se rendant
sur les lieux pour estimer le ravage désastreux causé par les eaux diluviennes.
Huit cents mètres en amont de l'embouchure des sections d'oueds de 6x3 m n'ont pu contenir les crues qui se sont acharnées farouchement sur les abords pour s'en prendre à tout ce qui bouge et qui est statique. Les crêtes des poteaux de 4m de hauteur qui devaient servir d'arrêt pour la muraille en pierre bétonnée retenaient débris et amas de rameaux brisés par les eaux. L'observateur peut compter sans difficulté que le débit de crue dépasse 15 m3s, un taux exceptionnel non enregistré depuis des lustres selon un octogénaire de la région. Il fallait remonter à pied le cours d'eau pour apprécier et mesurer la force des eaux qui a déplacé des roches immenses pesant plusieurs quintaux. Des poutres et des poteaux ont été cisaillés des barres de fer ont été hissées sous l'effet mécanique de l'eau, des engins en stationnement sur les côtés à quelques mètres de l'oued ont été déplacés et failli à être emportés par les eaux. Les niveaux des deux oueds ont été rehaussés de un à deux mètres par endroits. Les terres et rocs transportés en grandes quantités laissent l'observateur avéré conclure que la plage a été fortement engraissée non pas uniquement de terres mais aussi de pierres de calibres différents. L'autre face de désastre est perceptible tout le long de oued Sidi Baroudi un cours qui prend ses origines plus loin sur les hauteurs du bassin versant sud-est dont la crête médiane répartit les eaux en direction de Bouzedjar et El Amria. C'est probablement les mêmes précipitations pluviométriques qui se sont abattues sur les deux zones. Des arbres de plus de 60 ans ont cédé au passage des crues diluviennes, des champs et des habitations ont été sérieusement endommagés et des ponts brusquement ébranlés. Le mieux indiqué est de reprendre une étude de faisabilité d'un petit barrage initié par le secteur des forêts au milieu de la décennie écoulée. Mais cette étude doit tenir compte des dernières crues exceptionnelles dont les traces sont visibles et peuvent être prises comme des niveaux de référence pour calculer le niveau de la plus haute eau (PHE) du futur petit barrage qu'il faut inscrire en priorité. L'étude eu égard aux nouvelles observations hydrométriques est nécessaire, de la revisiter pour apporter les correctifs à même de redimensionner l'ouvrage El Amria paraît un point noir notamment en la situation actuelle des choses et les habitants des quartiers bas situés au sud ouest et sud-est de la RN 35 pourraient courir d'autres risques en cas où la région enregistre des précipitations de mêmes intensités que la fois passée. Un plan d'urgence s'impose. |
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