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Climat d'aléas

par Ali Brahimi

Anciennement, les êtres vivants s'acclimatent tout naturellement aux nouvelles conditions dictées par leur environnement.En notre ère caractérisée par la vie grégaire, touchant plus de 80% de la population mondiale, l'acclimatation devient aléatoire.

En d'autres termes, il devient de plus en plus difficile de vivre dans des situations tellement précaires ou la moindre maladie contagieuse fait des ravages touchant simultanément tous les continents et où, parait-il, diverses autres menaces majeures, dont les pollutions de tous ordres à l'air du temps, planent sur notre planète pourtant toujours bleue comme celle de la couleur que l'eau miroite partout où elle se trouve à l'image du mouvement inébranlable de la vie dans tous ses états vivaces.

 D'après des observations scientifiques, liées au climat, collectées depuis prés de deux siècles, cette ressource vitale dans tous ses états atmosphériques et fossiles, est en train de s'amenuiser sensiblement et se concentre de plus en plus dans certaines régions du globe terrestre. Alarmant, également, les itératives pluies torrentielles s'épanchant, par intermittence, en quelques heures dans des lieux prédisposés aux débordements conjugués à d'autres aléas de la nature et notamment aux aménagements de territoires inconsidérément conçus et appliqués par des travaux aux antipodes de la préservation des milieux naturels. Le résultat : De multiples perturbations des cours d'eaux, et sur bien d'autres choses, instaurés géo physiquement depuis des millénaires et, donc, de forts et rapides torrents charriant les éléments organiques du sol, comme une fuite - déperdition - en toute vitesse de la sève de la vie ! Ainsi, l'érosion des sols et son corollaire la désertification progresse dans les cinq continents et se chiffre à des centaines de milliers de Km2 par an. Les autres conséquences sur la faune et la flore sont incommensurables.

 En revanche, et malgré tout, l'acclimatation avec ses dures conditions aussi bien physiques que climatiques, de certaines espèces animales et végétales et bien évidemment des nobles gens du désert, nous permettraient donc d'espérer et de dire que : «tant qu'il y a de l'endurance et de la tempérance de braves gens du désert, il y a de l'espoir pour les oasis». En d'autres termes, tout ce qui découle des lois de la nature, il n'est pas aussi néfaste que celui imposé par les agissements de l'esprit humain obnubilé par d'autres considérations liées à ses démesures manifestées par ses errements et sa frénésie de jouir des richesses naturelles, sans tenir compte d'aucune limite, aussi bien du sol que celles du sous-sol et des fonds marins, devenues aujourd'hui à la merci de quelques puissances potentiellement polluantes.

 En effet, et à titre d'illustration parmi d'autres, l'exemple des essais nucléaires est édifiant sur ce plan. Ceux effectués par la France coloniale, dans certaines zones de notre Sahara et ailleurs, ont anéanti à jamais toute réapparition de la vie. Alors que la désertification, en tant qu'aléa naturel en mouvement depuis la nuit des temps ayant ses propres régulations climatiques, certes fluctuantes et surprenantes, n'a pas pour autant annihilé les résurgences et l'épanouissement de l'existence dans tous ses aspects. Ainsi, le Saint Coran en fait mention dans la Sourate El Âraf .Verset 56 : « Ne corrompez pas la terre après sa mise en valeur». Dans le même sillage de ce précepte coranique, et sur un autre angle de vue, il est utile d'ajouter, dans le cadre des principes de la génération Novembriste ayant libéré le pays du joug de l'oppression - une autre pollution d'ordre moral -, ce qui suit : Ne multipliez pas les aléas et le mépris à l'encontre de vos sœurs et frères de combat. L'Algérie de la dignité, mérite mieux que ça !

LA PRISE EN OTAGE DES CROYANCES AINSI QUE LES INQUIETUDES DES GENS : UNE MANIE SPECIFIQUE AUX FORCES OCCULTES MYSTIFICATRICES

Ces dernières ont existé et sévi à travers tous les ages. Les pharaons égyptiens, pour affermir leur pouvoir, étaient assistés par des prêtres savants connaissant, entre autres, le mouvement des astres. Ils prévoyaient les éclipses solaires, le temps du flux et reflux des eaux du Nil, et bien d'autres choses célestes liées aux angoisses des gens, et terrestres relatives à leur vie quotidienne en ce bas monde.

 Au moment de l'éclipse cyclique du soleil par la lune, ils rassemblèrent toute la population devant le pharaon habillé et maquillé d'une telle façon qu'il inspirait la crainte idolâtre. Juste avant l'éclipse en plein jour, il signifiait à ses sujets de se prosterner devant lui afin qu'il daigne faire retourner la clarté du jour. Tout le monde à genoux et apeuré le priait pour qu'il le fasse rapidement. Après cette mise en scène, le Pharaon - Dieu Soleil - et son pouvoir se retrouvent renforcés durant de longues décennies dynastiques. Ce qui se passe actuellement dans certains pays arabes et d'ailleurs n'est pas si loin de pareille mystification y compris touchant le monde du réel tels que les?hydrocarbures et les plaisirs illimités qu'ils procurent.

 C'est, en quelque sorte, une continuation de l'acte du péché originel, basé sur le plaisir, que l'être humain traîne depuis sa création. Un péché dont les conséquences furent la perte du paradis céleste remplacé par celui terrestre que le verset coranique ci-dessus mentionné fait référence, et qui s'articule autour de la dichotomie entre le bien et le mal, la richesse et la pauvreté.... Un complexe terrible ! Ajoutons à cela les canulars et les inquiétudes de toutes sortes qui ont accompagné le comportement ambivalent de l'être humain tout au long de son évolution en ce bas monde, et ce, malgré toutes les religions et croyances bannissant les excès, le mensonge, la facétie, et glorifiant la tolérance, tempérance, la lucidité et l'intelligence à l'encontre de notre environnement en général et nos différents modes de pensées et de vie en particulier.

 De nos jours, tout le monde ou presque est convaincu des dangers d'ordre climatique qui sont en train de s'installer dans les états d'esprit de la population mondiale et notamment sur ceux des scientifiques en la matière. Cependant, parmi ces derniers, il existe ceux qui considèrent que le processus est enclenché depuis fort longtemps et qu'il poursuit inébranlablement son chemin et que toute tentative pour le ralentir restera nul et sans effets concluants. D'autres, par contre, reprochent aux alarmistes de faire dans l'inquiétude exagérée et que toute cette histoire relève des stratégies, ourdies par de puissants lobbys «scientifico-financiers», et non encore dévoilées dans toutes leurs dimensions. Les USA promettent que d'ici 5 ans des outils savants permettraient de clarifier cette situation définie à la pollution de l'environnement de la terre par différents aléas multipliés par le mode de vie basé sur la puissance du machinisme dans tous ses états, au lieu d'une progression charpentée sur la mesure, et non de la démesure comme cela se passe actuellement, afin d'aiguillonner l'imagination pour d'autres palliatifs pertinents. En tout cas, la réalité est déjà là avec toutes ses combinaisons fatidiques désormais en place ! Le sommet d'aujourd'hui sur le climat s'ouvre dans un contexte beaucoup plus influé par les inquiétudes economico-energetiques, que celles liées au devenir de la terre qui, d'ici une vingtaine d'années, serait fortement peuplée et retrouverait, probablement, les mêmes défis d'aujourd'hui avec cependant l'apparition d'autres non moins embêtants voire, A Dieu ne plaise, catastrophiques pour l'avenir de l'humanité. Des estimations fondées prévoient, à ces horizons, l'augmentation à 250% de l'oxyde de carbone par rapport à celui actuel. La communauté internationale, avant de proposer des issues liées au devenir environnemental du monde, serait beaucoup mieux inspirée, d'après notre humble point de vu, si elle s'entendrait sincèrement et harmonieusement à tous les niveaux d'une gouvernance mondiale judicieusement instaurée. Sans leadership politicien arrogant ! La solution idéale à tous les problèmes majeurs de la terre est à ce prix là.

LES ALEAS DUS AU MEPRIS DES PROCHES ET DU MILIEU SOCIAL POUR LEQUEL ON A TOUT DONNE

NE MENANT QU'A LA PERTE DE L'ESPOIR ET DE LA CONFIANCE

Au début de cette semaine, une combattante de la libération nationale à lancé un appel pathétique et plein de dignité à l'intention de ses camarades gouvernants et concitoyens gouvernés. Il s'agit de l'ex condamnée à mort, la mythique Djamila Bouhired souffrante d'insuffisances cardiaques qu'elle n'a pas pu traiter en? France pour des raisons financières, et surtout du mépris affiché par les autorités du pays se trouvant ici et à Paris. Son cri pathétique, parmi d'autres cris de gens semblables, annoncé publiquement, laisse supposer l'étendue de sa colère voire de sa perte de confiance vis-à-vis des autorités du pays dans leur ensemble. Des commentaires laissent également supposer qu'elle est fière et ne s'abaisse nullement aux pieds de quiconque. Ce type de personnage est capable de mourir pour l'honneur car anciennement brimé et brisé par des souffrances morales et physiques datant de la guerre de libération nationale. Ce qui dérange ceux ou celui habitué à faire l'intéressant voire jouer le rôle du bien-aimé sinon du bienfaiteur applaudi par ses laudateurs. Ce type de personnage est capable de tous les excès car terriblement complexé vis-à-vis des gens insoumis et non obnubilés par les charmes du pouvoir.

 A l'image de ceux subis par deux autres jeunes cadres sortis des universités de l'indépendance nationale, dont nous avons déjà relatés leurs terribles destins dans notre article intitulé : «L'arbre cachant la forêt pourrait aussi l'embraser», paru au Quotidien d'Oran du 24 avril 2008, et que nous rééditons du simple fait que ce type d'événements sont d'actualité. La preuve !

 Le premier extrait est ce qui suit : « il concerne le parcours d'un chercheur en physique nucléaire qui, dés son jeune age, avait montré ses capacités intellectuelles avérées. A 20 ans, il fut promu Ingénieur d'Etat en physique nucléaire à l'Ecole Nationale Polytechnique d'Alger, ou il suscita l'attention d'un professeur américain qui l'encouragea à poursuivre ses études à l'Université du Michigan aux USA. Ce qui fut fait. Au cours de son cursus, il impressionna ses professeurs et, après avoir obtenu le diplôme de doctorat en la matière, se hissa à leur rang, puis devenu éminent chercheur dans le domaine nucléaire à telle enseigne, que ladite Université et les autres centres de recherches en bénéficiaient de ses apports dans ledit domaine. Même des lauréats au prix Nobel de physique furent parmi ses connaissances. Après un bon bout de temps passé aux USA, il décida subitement de retourner au pays. Définitivement ! Que s'est-t-il donc passé dans sa tête ? Et quels étaient ses motifs ? Ses collègues et les centres de recherches avec qui il collaborait, l'en dissuadèrent avec acharnement. En vain ! Alors, pour échapper à leur emprise, il fit appel à son père pour lui envoyer un télégramme avec un argument en mesure de l'enjeu. Le message sitôt reçu et justifiant son retour, il prit l'envol vers le pays. La tète pleine d'ambitions et d'espoirs. Après avoir passé son service national, puis occuper diverses fonctions liées à son domaine, il se retrouve après tant de déceptions et d'amers regrets - du simple fait que certainement son esprit était taraudé par le souvenir de son ancienne condition aux USA - ballotté au gré des médiocrités et incompréhensibilités de son environnement dans son ensemble. Une terrible situation pour ceux qui ont connu ce genre d'impasse. Au fil du temps qui passe, il commence à dérailler puis s'isoler dans un mutisme complet malgré son dernier travail temporaire dans le domaine?forestier ( ?) ; il lisait beaucoup, de tout et du n'importe quoi. Des symptômes de profonds déchirements de la personnalité. Puis, ce fut le grand saut vertigineux vers le désespoir final. Le 16 avril 2001, le jour du savoir, il se précipitât corps et âme dans le ravin du Rhumel. L'Antique Cirta s'en souviendra, pour bien longtemps, de ce douloureux événement coïncidant avec la célébration de la journée de la mort du vénérable Cheikh Benbadis. Comment est-il arrivé à ce choix terrible ? Qu'ont-ils donc fait à ce jeune savant pour qu'il lance cet horrible cri de détresse repris en écho par les gorges de la ville du rocher ? Et de faire désintégrer ainsi, de cette manière, son énergie intellectuelle à peine âgée de 48 ans ? Une chose est sure : l'ignorance et l'absurdité tuent, sinon elles font aliéner toute énergie scientifique. Ce qui suit est la deuxième preuve édifiante»

 Le deuxième extrait concerne ce qui suit : «Il s'agit d'une femme professeur en chirurgie dentaire. Le même parcours brillant avec, cependant, une autre destinée. Elle, aussi, à fait des études à l'étranger. A Genève. Et elle, aussi, avait insistée pour retourner au pays malgré, également, l'insistance de l'instance scientifique ou elle professait et pratiquait son savoir-faire apprécié par ses pairs pour qu'elle reste à côté du lac Léman. Vainement ! L'es président de la République, M. Chadli Bendjedid, lui avait proposé le poste de Ministre de la santé. Elle aurait pu être la première dame à exercer une telle fonction dans l'Algérie post-indépendance. Elle refusa net en s'excusant, et, tout en justifiant son refus qu'elle serait plus utile dans la pratique purement scientifique. C'est comme ça qu'elle se voyait. Et c'est comme ça qu'elle remplissait sa charge dans l'abnégation et le dévouement après son retour au pays. Tous ses collaborateurs, élèves et patients en témoignent. La science pour elle, c'est de chercher et dire la vérité y compris à la gouverne des hautes instances de l'Etat et à leurs avatars mesquins. Par souci de rationalisme. Elle ne rate aucune occasion pour le manifester. Une femme de haute trempe, de fer, qualifiait-t-on. Puis, subitement, c'est la descente aux enfers. Elle commença à parler à soi-même sans faire attention aux gens - mais que se disait-elle Seigneur ?- en face des vitrines des rues de la ville de Constantine, dans un français impeccable, ont remarqué ceux et celles qui la connaissaient et compatissaient, à juste raison, sur un tel aboutissement tragique. Agée de 60 ans, devenue agressive envers les gens qui, bouleversés, ne réagissaient nullement à ses actes. Elle à été finalement internée dernièrement à l'asile des fous au lieu-dit : Djebel El Ouahch. Montagne voulant dire soit la nostalgie de quelque chose, le souvenir?ou bien encore du monstre, celle du sauvage. Dans tous les cas de figures, ce ne serait que des symboles édifiants dans tous les sens du lieu-dit ! Triste et horrible destin, pour une dame tellement admirable. Peut-être qu'elle aussi à été malmenée par son environnement socioprofessionnel et la médiocrité régnante en maîtresse dans les bastions du savoir, devenus des lieux de l'incurie et du désespoir pour les gens sérieux et honnêtes que certains mal intentionnés qualifient de non audacieux. Mais, Bon Dieu, dans quel sens ? Cependant, la question demeure posée : Pourquoi ce saut vers le monde de la déraison ?» Fin de citations.