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![]() ![]() ![]() ![]() Selon les données présentées dans l'Atlas 2008 de l'Association pour la sauvegarde et la promotion de l'environnement de la wilaya de Tlemcen (ASPEWIT), cette wilaya, malgré ses atouts potentiels en matière de mobilisation de la ressource hydrique, reste une wilaya à haut risque épidémique pour les maladies transmissibles par l'eau contaminée. Les perturbations enregistrées dans l'approvisionnement régulier des citoyens et les nombreuses agressions sur l'environnement ont fait perdurer cette situation malgré l'amélioration constante des indicateurs épidémiologiques. L'Atlas note que le problème de l'irrigation par les eaux brutes sévit encore malgré tous les efforts déployés pour l'endiguer, car l'ensemble des stations d'épuration de la wilaya de Tlemcen sont en panne et les nouvelles stations programmées connaîtront le même sort, le problème du recouvrement des coûts de gestion et d'exploitation n'étant pas résolu. Il considère que les principaux facteurs ayant entraîné cette situation sont : les vides sanitaires inondés, l'infiltration des eaux usées de surface dans les points d'eau aléatoires lors des lessivages dus à des pluies abondantes. Ce phénomène est à l'origine de nombreuses contaminations de réseaux d'AEP, sources, bornes-fontaines, puits, etc., l'infiltration et le mélange des eaux usées provenant des fosses perdues ou non conformes à l'eau de puits et à la cross-connexion entre deux réseaux d'AEP et d'assainissement. Selon l'auteur, le Dr M. Ouahdi (cadre au ministère de la Santé et de la Population), «la non-conformité des réseaux d'AEP et d'assainissement a été favorisée par l'insuffisance, voire l'absence du contrôle technique des services de l'hydraulique à toutes les étapes (l'étude, la conception, le suivi, la réalisation, la réception) ; la pénurie de certains matériaux essentiels comme la fonte, l'insuffisance et même l'absence de professionnalisme chez la majeure partie des entreprises locales chargées de la pose de ces réseaux, l'empiétement des tâches et prérogatives entre plusieurs institutions et organismes (DUCH, SUCH, EPIC de l'eau, entreprises publiques et privées de construction, divisions et subdivisions de l'hydraulique, etc.). Cet empiétement et cet enchevêtrement est d'actualité, car tout le monde est responsable et personne ne l'est». Le développement de l'habitat précaire, l'utilisation de procédés techniques non adaptés à notre pays, l'insuffisance, voire l'absence des schémas de ramification des réseaux, l'inapplication des textes de lois portant permis de lotir, permis de construire, le plan d'occupation des sols, les études d'impact sur l'environnement, la police des eaux, la police de l'urbanisme et de l'environnement, le plan directeur d'aménagement et d'urbanisme (non mis en oeuvre), l'inadéquation des tâches et prérogatives de la commune en matière d'hygiène et de salubrité publique et l'empiètement des tâches et prérogatives dans la gestion de l'AEP et de l'assainissement, selon M. Ouahdi, sont autant de facteurs qui ont favorisé les maladies à transmission hydrique dans la wilaya de Tlemcen. L'Atlas de l'ASPEWIT présente de nombreuses recommandations et un plan d'action permettant de mettre à l'abri la wilaya de Tlemcen contre tout processus pré-épidémique ou épidémiologique de maladies à transmission hydrique. «Ceci préservera les acquis positifs obtenus ces dernières années dans la lutte pour la prévention de ces maladies. Il restera à résoudre la problématique posée par la recrudescence des toxi-infections alimentaires collectives, dans laquelle la coordination intersectorielle, le mouvement associatif et les citoyens ont un grand rôle à jouer», conclut-il. A noter que l'ASPEWIT, présidée par M. Bouayed Mohamed Morsli (membre du Haut Conseil de l'environnement et du développement durable, membre du Conseil national de la montagne), a publié le premier Atlas de l'environnement de la wilaya de Tlemcen en 2008. Ce document de 240 pages permet de donner les pistes de progrès pour sauver l'environnement de la wilaya. C'est aussi un moyen permanent d'information et un espace ouvert aux professeurs d'université, chercheurs et spécialistes algériens dans le domaine de l'environnement, l'archéologie, le patrimoine architectural, l'urbanisme, l'agriculture, la pêche, le développement durable, les transports et la biodiversité, et ce pour échanger leurs expériences et publier les résultats de leurs études et recherches. Bravo messieurs, et bonne continuation. Car l'ouvrage que vous présentez promet que vos compétences, notamment par des écrits, en une telle période, ne peuvent qu'être bénéfiques pour l'avenir de notre environnement. |
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