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![]() ![]() ![]() Intersyndicale de la fonction publique: Salaires ou pouvoir d'achat ?
par Salah-Eddine K. ![]() L'Intersyndicale autonome de la fonction publique (IAFP), qui regroupe en
son sein des syndicats de l'Education nationale et des fédérations de
fonctionnaires affiliées à la SNAPAP, a dénoncé, dans une déclaration, la
décision de justice prise par la Chambre administrative portant «dissolution de
la section Cnes de l'USTO-MB d'Oran», et a annoncé qu'elle observera un sit-in
devant le Palais du gouvernement le jour de la tenue de la tripartite prévue
pour cette fin d'année.
La réunion tenue à la maison des syndicats et qui a vu la présence du CLA, du SNAPAP, du SATEF et du CNAPEST, a été aussi l'occasion aux représentant syndicaux de ces organisations de faire le point et d'expliquer les raisons qui poussent à réclamer des augmentations avoisinant les 40 000 DA. Selon une étude (non officielle) faite par l'intersyndicale, le smicard algérien ne peut couvrir que 26 % de ses besoins minimums. Autrement dit, il est impossible avec un million de centimes de tenir plus d'une semaine, explique-t-on. Au même moment, le smicard marocain et tunisien couvrent, selon cette même étude, respectivement, 32 % et 15 % des besoins minimums. Pour ce qui est appelé classe «A» dont le salaire se situe entre 15.000 et 25.000 DA touchant à une proportion importante de fonctionnaires dans l'éducation, la santé, les services...), ils ne peuvent couvrir que 52 % des besoins minimums par mois contre 64 % pour les Marocains et 51 pour les Tunisiens. En ce qui concerne ce qui est appelé classe «B», seule cette catégorie peut avec son salaire couvrir tout le mois (104 %). Au Maroc, le similaire de cette catégorie peut couvrir ses besoins minimums respectivement à 159 % et à 131 % pour les Tunisiens. L'intersyndicale ne semble pas être emballée par l'augmentation du SMIG, présentée, selon les syndicats autonomes, comme la solution idoine qui réglerait le problème du pouvoir d'achat du citoyen. Pour eux, c'est toute la politique des salaires qu'il faut revoir. L'augmentation du salaire minimum garanti (SNMG) ne profitera même pas aux premiers concernés qui sont les smicards mais aux fonctionnaires nommés par décret, cadres, DG, PDG... dont les salaires sont de 20 à 30 fois équivalents au SNMG. Ces syndicats demandent à ce que le point indiciaire soit calculé par rapport au prix des produits en mettant en veille un mécanisme qui sera actionné en fonction des augmentations. «Il ne sert à rien de faire des augmentations si elles seront gommées ou absorbées par des augmentations des prix à la consommation». C'est la raison pour laquelle, «nous demandions l'augmentation du point indiciaire de 45 Da à plus de 191 DA», estiment les syndicats autonomes. Leur étude donne également un aperçu pour calculer le coût de la vie dans notre pays et le salaire qui lui correspond. Ainsi, pour la nutrition, il faut 14.200 Da, le logement et énergie 8.000 Da, autres frais 7.500 Da et pour la prise en charge de 3 enfants, 8.600 Da sont nécessaires. Ce qui représente, au bout du compte, 38.300 Da. «Cela pour que l'Algérien couvre seulement ses besoins vitaux», précise-t-on. Avec un PIB par habitant de 8.100 dollars, l'Algérien peut «normalement» prétendre à une vie meilleure. Les syndicats sont revenus lors de cette réunion sur la question de représentativité syndicale. Ils estiment que leurs actions, s'ils sont associés dans les grandes décisions concernant leur avenir, apaiseront les tensions sociales. «Mais, dans la situation actuelle (blocage de médiation, exclusion des syndicats autonomes de la tripartite), l'on continue à nous ignorer», regrettent-ils. Ils estiment à ce propos que l'augmentation des salaires qui sera décidée lors de la prochaine tripartite ne sera conséquente que si les syndicats se mobilisent. |
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