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Débat :
Qu'est-ce qui va se passer après la rencontre Trump-Poutine ? - Perspectives sombres en Ukraine
par Medjdoub Hamed* ![]() Qu'augure-t-elle
la guerre en l'Ukraine pour le monde ? Rien n'indique que l'armée ukrainienne
pourrait changer le rapport des forces, un vœu pieux compte tenu des rapports
de forces entre une grande puissance nucléaire et une puissance moyenne non
nucléaire. Une guerre presque sans mouvement, certes quelques prises
d'agglomérations ukrainiennes par la Russie, mais la résistance de l'armée
ukrainienne reste solide grâce à l'apport en armements que lui livre
l'Occident.
Tout est mis sur les fortes fortifications des deux camps dont les champs de mines sur des centaines de km, les tranchées, l'artillerie défensive, et aussi le moral des troupes dans ce piétinement de guerre qui s'opère dans le surplace et le pouvoir central de Kiev maintient toujours sa position de même la Russie, alors qu'il y a réellement impasse. Et que donne la guerre de drones et de tirs de missiles, de part et d'autre des deux belligérants ? Des destructions limitées, des incendies, des zones résidentielles endommagées, des morts et des blessés qui se comptent en centaines de milliers dans cette guerre qui dure depuis bientôt trois ans et demi ; une guerre qui s'est tournée vers l'enlisement ; l'Occident campe sur cette guerre par procuration, de même la Russie. Les positions des deux parties restent irréconciliables, et les rounds de négociation Russie-Ukraine, tenus à Istanbul, en 2025, mis à part les échanges de prisonniers, n'ont rien donné. Tout laisse penser que la guerre en Ukraine qui s'enlise dans la durée va provoquer des incertitudes telles que tout peut arriver. Alors que des solutions existent si réellement les deux camps veulent mettre fin à la guerre et se dirigent résolument vers la paix. La question qui se pose : « Est-ce que l'issue du conflit va se jouer sur le champ de bataille ? » Et cette question est légitime par la nature même de la guerre et l'impasse de la situation. D'abord, qu'entend-on par incertitudes sur cette guerre qui dure ? Qu'arrivera-t-il en 2025 et en 2026 si le conflit se poursuit ? Peut-on penser que la guerre en Ukraine restera en l'état, i.e. d'un côté l'Ukraine soutenue par l'Europe et les États-Unis, de l'autre la Fédération de Russie qui s'épuise dans la guerre sans visibilité de sortie. Certes, des armements toujours massifs et toujours plus performants comme les systèmes de missiles et anti-missiles qu'apportent les États-Unis et l'Europe à l'Ukraine, et une volonté du pouvoir de Kiev de libérer ses territoires occupés par les forces russes, la guerre continuera jusqu'à la victoire, et c'est sur cette pensée qui n'est toujours pas infléchie que l'Ukraine et ses alliés occidentaux n'y voient que le succès comme s'ils sont habités par quelque esprit dont ils ne peuvent se départir et comprendre que le rapport des forces entre l'Ukraine et la Russie est inégal. L'Ukraine, une puissance militaire moyenne qui ne fait pas partie des puissances nucléaires ; si elle l'était, certainement qu'il n'y aurait pas eu de guerre et n'aurait pas eu besoin d'aides de l'Occident. Or, ce n'est pas le cas pour l'Ukraine, alors que la Fédération de Russie est une grande puissance nucléaire ; par le nombre d'ogives nucléaires, elle est la première puissance mondiale, devançant même les États-Unis. D'autre part, par la puissance de son armée, la Russie est dans le top des trois plus grandes armées du monde, avec la Chine et les États-Unis. On comprend que plus le conflit dure plus la situation devient difficile pour l'Ukraine ; le facteur temps ne va profiter à l'Ukraine même si elle est en permanence soutenue par les armements et aidée financièrement. Quant à la Fédération de Russie, elle est aussi fortement sollicitée ; mais, avec une forte population ukrainienne d'origine russe dans les quatre régions annexées et la Crimée, il est hors de question, comme le déclarent les hommes politiques russes, qu'elle revient sur ses annexions. De plus, la Russe a renforcé ces liens avec la Corée du Nord ; elle a reconnu le déploiement de soldats nord-coréens en Russie, notamment pour des opérations en Ukraine. Aussi peut-on dire que la Fédération de Russie comme pour l'Occident et l'Ukraine une guerre par procuration contre la Russie , les deux camps vont continuer à s'opposer ; il n'y aura pas de solution tant les enjeux qu'englobe cette guerre sont planétaires. Il faut dire que c'est tout l'avenir de l'Occident qui est en jeu dans cette guerre, il en va de même pour la Russie ; la seule différence, c'est que la Russie est véritablement en guerre même si, au départ, elle l'a appelée « Opération militaire spéciale » ou en russe abrégé en SVO. Donc, la Russie est réellement en guerre ; ses forces sont projetées dans le combat avec toutes les difficultés auxquelles est confronté la partie adverse, i.e. l'armée ukrainienne, constamment approvisionnée en armements. Alors que l'Occident ne fait pas la guerre ; il a investi l'Ukraine pour la faire pour lui ; une guerre par procuration, prenant soin d'éviter une confrontation directe qui le mènerait à une guerre nucléaire voire une Troisième guerre mondiale, ce qui engendrerait une destruction mutuelle des deux camps ; ce que les deux camps opposés ne voudront en aucun cas. Et il est évident que cela n'arrivera pas. Cependant, le facteur temps dans une guerre d'« usure » qui s'est installée ne sera favorable ni à la Russie ni à l'Ukraine ni à l'Occident ; certainement, il sera pire pour l'Ukraine pour la seule raison que l'Occident certes continuera à livrer du matériel de guerre (avions F16), des systèmes de missiles à plus grande portée, de chars lourds et autres matériels de guerre, mais le doute avec le temps commencera à s'insinuer ; il en sera de même pour la Russie. La guerre ne pourra se prolonger indéfiniment. En clair, le facteur temps joue contre eux. Si, pour la Fédération de Russie, son objectif est surtout de protéger les régions annexées, les offensives de son armée se soldent par de prises de villages sur le territoire ukrainien, ce qui renforce ses annexions ; alors que l'Ukraine aidée par l'Occident reste sur la défensive, mais mène néanmoins, par des drones et missiles, des attaques en profondeur sur le territoire russe. Et ni les sanctions économiques, financières et bancaires ni le plafonnement du prix du baril de pétrole pour les exportations russes n'ont produit d'effet escompté pour infléchir la position russe. La Russie est restée ferme ; elle s'est adaptée même à la nouvelle donne de son économie, malgré dix-huit trains de sanctions adoptés par l'Union européenne à son encontre depuis son invasion de l'Ukraine. Il faut aussi tenir compte de la position mondiale de la Russie. Comme l'atteste sa place dans le groupe des pays du BRICS+5 (Chine, Inde, Brésil, Russie, Afrique du Sud, Iran, Égypte, Émirats arabes unis, Éthiopie et Indonésie,), et son influence en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud, cette situation géostratégique montre que la Russie fait partie des trois grands pôles de puissance du monde qui sont la Russie, la Chine et les États-Unis ; ces pôles régentent, sur le triple plan, économique, financier et militaire, le monde. Donc, dire que la Russie battra en retraite et quittera l'Ukraine qui est déjà une option retenue par les pays occidentaux comme pour le régime de Kiev n'est qu'« illusion » mais qui marche pour affaiblir la Russie ; on comprend le souci de l'Occident d'élargir son aire d'influence à la Géorgie, la Moldavie, la Serbie et d'autres pays. L'objectif de l'Occident est de contrer l'axe Russie-Chine, ce qui explique aussi l'aire d'influence occidentale à Taïwan et à d'autres régions asiatiques. Le soutien progressif presque sans réserve de tous les types d'armements dont l'Ukraine a besoin, de même son financement par les États-Unis et l'Europe, relèvent de cette stratégie de puissance de l'Occident face aux grandes puissances adverses. Et pour revenir à l'illusion de l'Occident dans la guerre en Ukraine, il faut dire qu'au départ, ce n'était pas une illusion, c'est la Russie qui a laissé cette illusion se développer et s'entretenir en Occident ; non qu'elle n'ait rien fait pour l'arrêter, elle ne pouvait l'arrêter ; les forces de l'histoire étaient contre elles. En effet, il faut se rappeler qu'après l'effondrement de l'Union soviétique, et sa disparition, le 26 décembre 1991, les États-Unis sont restés la seule superpuissance militaire du monde ; ils avaient gagné la guerre froide sans guerre. Ils affichaient une supériorité militaire et technologique écrasante sur les autres nations. Les guerres hautement médiatisées du Golfe (Irak 1990-1991) et du Kosovo (1998-1999) ont consacré la domination des États-Unis et de leurs alliés, les pays d'Europe, sur le reste du monde. Le monde était réellement dominé par les États-Unis ; un monde unipolaire naissait ; les pays sortis de l'ex-aire soviétique cherchaient à conforter leur indépendance, ce qui est naturel pour des pays qui n'ont connu que des guerres et leur assujettissement à une puissance tutélaire ; ils n'avaient pas de réelle indépendance. L'Occident leur offrait une planche du salut, celui de les intégrer à l'Union européenne et l'OTAN. Et un cadre démocratique à ces États souverains qui deviennent en fait des « les Alliés » à l'Occident celui-ci leur permettant de débattre de questions politiques, économiques et de sécurité, et les décisions prises collectivement et par consensus , ne pouvait être qu'attractif. L'URSS n'existant plus, après son éclatement, la Russie, héritière de l'URSS mais restée faible et très fragilisée, c'était l'époque de Boris Eltsine ; puis Vladimir Poutine prend la relève et devient président de la Fédération de Russie, début 2000. L'Occident profite de cet affaiblissement pour intégrer les pays d'Europe centrale et orientale (PECO) ; en fait, l'intégration des PECO relève d'une marche naturelle, d'une marche nouvelle de l'histoire du monde. Les trois premiers pays à entrer dans l'OTAN ont été la Pologne, la Hongrie et la Tchéquie (issue de l'ex-Tchécoslovaquie), faisant passer l'OTAN de 16 membres en 1982 à 19 membres, en 1999 ; en 2004, huit pays des PECO entrent dans l'Union européenne, ce sont la Pologne, la République tchèque, la Hongrie, la Slovaquie, la Slovénie, la Lettonie, la Lituanie, l'Estonie, plus Malte et Chypre dont sept membres rejoignent l'OTAN, le faisant passer de 19 à 26 membres. En 2009, l'intégration de l'Albanie et la Croatie font passer l'OTAN à 28 ; le Monténégro intégré en 2017, l'OTAN est à 29 ; la Macédoine du Nord en 2020, le faisant passer à 30 ; la Finlande en 2023, l'OTAN est à 31. Avec la Suède en 2024, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN ou NATO en anglais) ou Alliance atlantique, elle compte aujourd'hui 32 membres. Un processus historique tout naturel que cette intégration des pays d'Europe centrale et orientale à l'Union européenne et l'Otan. Reste quelques pays européens dont l'Ukraine, qui n'ont pas encore rejoint l'Union européenne et l'OTAN. Pourquoi l'Ukraine pose un grand problème ? Tout d'abord, c'est un grand pays d'Europe en termes de population, de superficie et de capacités militaires, de plus, il dispose de quatre centrales nucléaires ; la centrale nucléaire de Zaporijjia est occupée par les forces russes depuis mars 2022. Mais le problème de l'Ukraine, c'est que les régions à l'Est et au Sud-Est de l'Ukraine sont peuplées majoritairement par des Ukrainiens russophones, d'origine russe ; ce sont la péninsule de Crimée, entourée par la mer Noire et la mer d'Azov, les régions de Donetsk et Louhansk, Kherson, Zaporijjia ; ces régions, bordées par la mer Noire et la mer d'Azov se trouvent à la frontière de la Russie. L'Occident n'a pas pensé à sa juste mesure la présence de cette population russophone à l'est de l'Ukraine qui refuse d'être intégré à ce plan global. Encouragé par l'intégration de la presque totalité des pays d'Europe centrale et orientale, il n'a pas pris en compte le problème des populations russophones. Dans sa stratégie d'englober l'ex-glacis soviétique pour faire face à l'alliance stratégique Russie-Chine, misant sur les avantages très attractifs qu'il offre à ces pays, il a négligé la résistance de la population de Crimée et celle de la Région du Donbass. Estimant qu'elles suivraient le mouvement, que les résistances seraient dépassées d'autant plus que tous ces pays d'Europe centrale et orientale seraient dans une situation bien meilleure sur le plan économique, par des investissements massifs occidentaux, mais aussi politique, puisque jouissant d'un débat démocratique, au sein de l'Union européenne et dans l'OTAN, sur toute décision collective. L'objectif visé par l'Occident, dans l'élargissement aux pays de l'est de l'Europe et leur intégration à l'OTAN est de renforcer l'ordre unipolaire. Si les pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique du Sud ne peuvent remettre en question l'ordre unipolaire dominé par les États-Unis, depuis la chute de l'URSS, il n'en est pas de même pour les deux grandes puissances, la Chine et la Russie, qui prônent et y travaillent pour fonder un monde multipolaire. L'objectif de l'Occident est d'opposer un front aussi vaste que possible à la Chine et à la Russie, ce qui explique le soutien massif et durable pour l'Ukraine L'enjeu est donc planétaire et dépasse de loin les objectifs occidentaux qu'ukrainiens pour ce qui est de récupérer par la guerre les territoires ukrainiens annexés, après référendums, par la Russie. L'objectif de l'Occident dans cette guerre, en fait, est de contrecarrer à tout prix à son déclin ; un monde multipolaire n'avantage ni les États-Unis ni l'Europe. Les grandes puissances dont la Chine et la Russie qui ont véritablement émergé en ce début de XXIe siècle pourraient non seulement bouleverser l'ordre dominé aujourd'hui par l'Occident mais ce que l'Occident craint le plus est qu'il soit supplanté par les puissances montantes, à moyen terme. Une perspective qui est réellement potentielle dans les décennies à venir. Donc la situation est très périlleuse pour l'Occident ; on comprend pourquoi tous les pays occidentaux misent leur espoir sur l'Ukraine sauf que, malgré l'aide massive qui lui est octroyée, elle n'est pas de taille face à la Russie. Ne perdons pas de vue que l'Ukraine n'est pas l'Afghanistan ; la guerre URSS-Afghanistan a duré 9 ans ; la guerre Afghanistan-États-Unis et OTAN a duré 20 ans ; l'URSS comme les États-Unis et l'OTAN ont perdu la guerre ; ils ont été forcés d'évacuer ce pays. Pourquoi ? Pour la seule raison : le temps de guerre importe peu au peuple afghan ; il continuera jusqu'à la victoire. L'exemple du peuple palestinien en lutte permanente contre Israël en témoigne. Pour ne prendre que le Hamas, Israël depuis deux ans ne cesse de l'attaquer mais n'arrive toujours pas à ses objectifs, le Hamas et le peuple de Gaza qui souffrent le martyr, la famine, font front ; ils n'abdiquent pas et ne peuvent abdiquer. Et il faut le souligner : « Tout peuple sur terre est créé libre. Et donc, le combat d'un peuple pour se libérer et libérer son territoire est un, il est sacré, c'est l'essence même de sa vie ; sans sa libération, son existence, sa vie sur terre perdrait son sens. » Et on comprend pourquoi l'Union soviétique comme les États-Unis, pourtant une superpuissance de plus aidée par l'OTAN et un gouvernement afghan créé et aligné ont été rejetés de l'Afghanistan. Aucun gain tant pour l'URSS que pour les USA mais l'histoire de l'humanité est ce qu'elle est ; ces guerres ont eu lieu et on doit comprendre qu'elles participent à la marche de l'histoire. Aujourd'hui, le gouvernement de Kiev et son armée ne luttent pas pour la libération de l'Ukraine qui n'est pas colonisée ; ils luttent pour maintenir des régions de l'est dont les populations majoritairement d'origine russe n'ont pas voulu leur intégration à l'Union européenne et l'OTAN. Ils ont choisi la mère-patrie, la Russie. C'est ainsi que, par référendums, la Crimée et l'oblast du Donbass ont été rattachés à la Russie. Il est clair que la guerre en Ukraine dure cinq ans, six ans et plus, ce sera comme l'Afghanistan ; cette fois-ci la Russie a pris la défense de ses populations en Ukraine de l'Est ; et s'ils se sont trouvés en Crimée, cela relève du brassage des populations du temps de l'Union soviétique. Aussi que le gouvernement ukrainien aidé massivement par l'Occident mène le combat contre ces régions et la Russie qui les soutienne ne réussira pas, et la raison est simple, la cause qui légitime son combat ne tient pas, les peuples de Crimée et du Donbass ne veulent pas restés dans l'Ukraine. Et si la guerre se poursuit, elle est sans but pour l'Ukraine et l'Occident ; sinon des souffrances pour les peuples, des morts et blessés, des destructions de part et d'autre et plus pour l'Ukraine. Et, aujourd'hui, la guerre en Ukraine dure depuis plus de trois ans, elle a perdu de sens. L'usure et lassitude des troupes, l'armée ukrainienne ne cesse de perdre des villages qui sont occupés par l'armée russe. Le président américain Donald Trump depuis son investiture en janvier 2025 ne cesse de mener des tractations ; et celles-ci n'aboutissent pas ; on peut même dire que le président américain ruse, croyant qu'il va amadouer le président russe, ou changeant de politique, il le met sous pression. Comme il l'a fait le 14 juillet 2025, Trump a lancé un ultimatum à Poutine, sous peine, dans un délai de 50 jours, d'imposer des droits de douane secondaires de 100 % à la Russie si aucun accord ne vient mettre fin à la guerre en Ukraine. Et ça ne marche pas ; ni le président russe ni le Kremlin ne réagissent. Deux semaines passent, Donald Trump annonce, le 28 juillet 2025, qu'il va réduire à « 10 ou 12 jours » le délai accordé à Vladimir Poutine pour mettre fin au conflit en Ukraine. Faute de réponse, il appliquera des droits de douane secondaires de 100 % à la Russie. L'ultimatum en cours, Donald Trump n'attend pas et envoie son émissaire Steve Witkoff à Moscou. Le 6 août 2025, l'envoyé spécial américain rencontre Vladimir Poutine. Le 7 août, la visite de l'émissaire américain à Moscou a été jugée « très productive » par le président américain. Et le terme « très productive » est d'un très bon signe ; il revêt un sens très fort surtout émis par le président américain, qui est d'un grand poids dans la décision de mettre fin à la guerre. En fait tout repose sur le président Donald Trump, et les événements qu'il a accélérés sont très prometteurs. Quant au Kremlin, il a lui aussi salué ces discussions, qualifiées d'« utiles et constructives ». Depuis qu'il a ordonné à son armée d'attaquer l'Ukraine le 24 février 2022, le président russe Vladimir Poutine maintient des conditions impératives pour parvenir à une fin du conflit en sa faveur. Il demande la démilitarisation de l'Ukraine, sa renonciation à rejoindre l'Otan et aussi l'assurance de garder la péninsule de Crimée, annexée en 2014, et les quatre régions ukrainiennes que Moscou a annexées en septembre 2022. Il demande aussi que les sanctions occidentales soient levées, que la question des avoirs souverains russes gelés en Occident soit résolue et que les russophones en Ukraine soient protégés. Ce qu'évidemment l'Ukraine et ses alliés européens refusent. Le président Vladimir Poutine juge que le temps joue en sa faveur, avec une armée ukrainienne en difficulté sur le front et la volonté affichée par le président américain Donald Trump, dont le pays était jusque-là le principal soutien à Kiev, de mettre un terme au plus vite aux hostilités, quitte à accepter un accord défavorable pour les Ukrainiens. Avec la rencontre Trump-Poutine, en milieu du mois d'août 2025, et les discussions qui vont suivre, la situation de guerre en Ukraine va prendre certainement un tournant historique ; les deux présidents des deux grandes puissances du monde vont certainement s'entendre sur la fin de la guerre et l'après-guerre. Ni l'Ukraine ni les pays d'Europe ne pourront changer ce que Trump et Poutine auront à décider. Bien entendu, Trump va négocier au maximum les intérêts de l'Ukraine, mais il sera obligé d'accepter les exigences de Poutine concernant les concessions territoriales par l'Ukraine et la reconnaissance de leurs annexions. L'Ukraine doit renoncer officiellement à rejoindre l'OTAN et doit demeurer neutre. C'est sa neutralité qui lui assurera des « garanties de sécurité » solides. La question qui se pose : « Pourquoi les événements se sont accélérés en juillet-août 2025 et c'est le président américain qui les a lancés ? » La réponse vient de la guerre et l'issue de la guerre qui n'ouvre aucune perspective future sinon encore la guerre, et pourquoi ? Pour quel but ? L'Ukraine est dans l'impossibilité totale de l'emporter face à la Russie. L'Occident ne fait que dépenser en armements et en aidant financièrement l'Ukraine. La question qui se pose est : « Jusqu'à quand ? » Et si la guerre se poursuit en 2025, 2026, 2027 et puis la Russie qui continue ses percées, le risque est que l'armée ukrainienne recule et, en manque d'effectif, ne pourra plus assurer la défense des autres régions de l'Ukraine. Même des villes proches du front, y compris la capitale de l'Ukraine, Kiev pourraient être occupées. Une telle situation serait extrêmement préjudiciable à l'Europe mais surtout aux États-Unis ; quant à l'OTAN, il ne peut bouger ni d'ailleurs les États-Unis pour venir en aide à l'Ukraine sinon de provoquer une guerre nucléaire. Et, à cause de l'Ukraine, les territoires américains, russes et européens seraient touchés par des frappes nucléaires avec des millions de victimes ; ce qui est en aucun cas acceptable. Et tous ces risques ont été analysés par la Maison Blanche ; et certainement réunion sur réunion, entre politiques et gradés du Pentagone pour analyser sur ce qui va ressortir de cette guerre. Et si Donald Trump a ces derniers mois lancé le branle-bas de combat sur la guerre en Ukraine, c'est le staff politique de la Maison Blanche et celui du Pentagone qui sont arrivés à cette conclusion qu'il faut arrêter la guerre, qu'il faut négocier aujourd'hui que plus tard. Les perspectives en Ukraine sont sombres et il faut y mettre un terme. Et tout laisse à penser que c'est ce qui va se passer après la rencontre Trump-Poutine. Bien sûr, les négociations prendront du temps, Trump annonce qu'elles seront longues, mais le temps manque et la guerre n'a plus de sens, elle a assez duré, elle n'apportera que souffrances, morts et destructions. Il est peu probable qu'elle continuera, Trump sera obligé en accord avec Poutine d'y mettre fin ; il essayera de tirer le plus possible de concessions de son homologue russe pour ne pas laisser paraître une victoire nette de la Russie. Poutine y mettra de son côté mais les conditions impératives qu'il exige seront la base même de l'accord de fin de guerre, avec très probablement des atténuations acceptées par la Russie. *Chercheur |
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