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A la recherche de femme de ménage et de fossoyeur

par A. Zerzouri

L'opération d'assainissement des listes des personnes recrutées dans le cadre du filet a permis de dégager 179 postes, libérés par leurs prétendants pour différentes raisons, dont l'abandon de poste à cause du «salaire de misère» accordé à cette catégorie de personnel, ou après avoir déniché un travail qui offre de meilleures conditions socioprofessionnelles, selon les explications données par le président de la commission sociale de la commune de Constantine.

 «Ces postes sont à pourvoir dans les prochains jours, nous apprendra notre interlocuteur, et ce selon les besoins et la demande introduite auprès de nos services par les établissements à caractère public, car le recrutement de ce personnel doit obéir à la vocation contractuelle, qui se réfère strictement aux travaux d'utilité publique.» Pour ce qui est des demandes déposées au niveau du service social, on l'estimera «assez fortes». Au vu de l'absence de postes budgétaires, plusieurs administrations publiques recourent à cette catégorie de personnel, souvent en possession de diplômes et aussi de compétences, qui en l'absence de perspectives d'emplois stables trouve refuge dans cette formule du filet social, mais qui sera en réalité appelée à occuper des postes très sérieux.

 Cependant, le service social connaît d'énormes problèmes pour répondre à la demande de certains établissements à la recherche de femmes de ménage, ou celle encore émanant du cimetière central. «Nous n'avons pas un personnel féminin qualifié pour des travaux de ménage. Nous avons à notre niveau des dossiers de jeunes filles, mais celles-ci refusent catégoriquement l'offre pour un travail en tant que femme de ménage», nous signale le président de la commission sociale. Ajoutant que «généralement ce sont des femmes d'un certain âge qui acceptent cette fonction, mais toujours sans admettre le salaire du filet social». Sur un autre plan de la pénurie de personnel, notre interlocuteur soulève toutes les difficultés rencontrées pour affecter un jeune au cimetière central, où il devrait creuser les tombes, selon la demande établie par le responsable du cimetière. Tous les jeunes rejettent sans réfléchir ce poste de fossoyeur, nous affirme-t-on... «préférant subir les affres du chômage que d'aller côtoyer la mort», comme le font savoir les intéressés.