Le monde de l'Education de Tlemcen est en deuil. Il vient de perdre en la personne de Tahraoui Mohamed du CEM Bendamou de Maghnia le doyen des surveillants généraux. Syndicaliste de la première heure, il ne cessera de lutter pour la revalorisation du statut de l'enseignant et des augmentations de salaire. Il sera dès l'ouverture du plurisyndicalisme l'homme qui dirigea les enseignants de la daïra de Ghazaouet d'abord puis de toute la wilaya vers une grève générale qui durera 2 mois, mettant sa vie et son poste en danger jusqu'à changer tous les chefs de service de la direction de l'Education de Tlemcen, qualifiés de laxistes. Le verbe facile, Tahraoui Mohamed était très attendu dans les réunions syndicales et notamment l'UNPEF où il était secrétaire et les meetings où il savait parler de la condition des enseignants.

Parallèlement à ses activités pédagogiques notamment en mathématiques et en technologie, il animera des ateliers avec ses élèves pour éviter les déperditions scolaires. Ayant obtenu quelque peu gain de cause, il quittera la classe pour s'adonner au travail administratif, devenant surveillant général, et laissant le flambeau du syndicalisme à d'autres, notamment des jeunes enseignants encore actifs. Il mettra dans sa ligne de mire le travail avant tout oubliant sa santé. Il sera affaibli sans qu'il ne s'en aperçoive et n'aura pas le temps de connaître les lauréats du BEM de son école, cette année, puisqu'il s'éteindra, ce jeudi matin, sans déranger personne, dans le salon de son appartement de fonction après avoir pris son petit déjeuner et sa dernière cigarette.

Tous ceux de la famille enseignante qui l'ont accompagné au petit cimetière de Bendamou garderont de lui le souvenir d'un homme enthousiaste, plein d'humanisme, artisan d'anecdotes caricaturales où le personnage principal était toujours cet enseignant, lui certainement, qui use de plusieurs stratagèmes pour boucler les fins de mois.