
On s'attendait à une finale serrée et indécise. On a été servis, la
décision se faisant aux tirs au but, un exercice crispant qui met les nerfs à
fleur de peau. A ces moments-là, le psychique joue un grand rôle. Deux jours
avant le coup d'envoi de cette finale, le gardien Kial, se fiant à son
expérience, avait déclaré « que le match va aux tirs au but, le CABBA gagnera
la coupe ! » que « si le match va aux tirs au but. le CABBA gagnera la Coupe ».
C'était sans compter sur la manière de raisonner du coach Henkouche et « l'accord
tacite » conclu avec son gardien n°2 Fellah, en allant au bout de sa logique en
titularisant Fellah comme c'était la cas lors des tours précédents, aux dépens
de Ousserir, pourtant plus expérimenté et qui figure au sein de l'effectif de
l'équipe nationale. Le technicien n'a pas regretté sa décision, loin de là. Et,
lorsqu'un confrère a mis l'accent sur la grande prestation de Fellah, Henkouche
lui a rétorqué « qu'il (Fellah) est là pour ça ! » « qu'il (Fellah) est là pour
ça et qu'on devait lui remettre la coupe ». De là à réduire le succès du CRB à
la seule performance de son gardien, il y a un pas que nous ne franchirons pas.
La première période, en effet, fut « cadenassée » « cadenassée », chaque équipe
s'attachant à ne pas commettre de faute, surtout du côté des défenses
extrêmement vigilantes. A titre d'exemple, on a vu le marquage exercé par
Linares sur le buteur du CRB Nibié. Le CABBA s'est montré plus prudent en
première période, un constat confirmé par le coach Yaiche questionné à la
mi-temps : « c'est bloqué comme prévu « comme prévu, c'est bloqué. Il faut être
vigilant, après, on verra ».Il faut être vigilant. Après, on verra ». En dépit
de cette retenue, c'est tout de même le CRB qui a tenté de développer son jeu
habituel, contrairement au CABBA dont la frilosité inhabituelle a surpris bon
nombre d'observateurs présents à Blida. Quelles ont été les consignes des
entraîneurs dans les vestiaires ?
Toujours est-il que les Bordjiens ont montré un tout autre visage,
attaquant tous azimuts, mettant en difficulté leurs adversaires, dont
l'excellent Fellah, alors que son homologue Kial n'était nullement sollicité.
Cet ascendant s'accentua avec la rentrée du virevoltant Essomba qui causa bien
des soucis au capitaine du CRB Maâmeri, contraint de commettre des fautes pour
le bloquer. Et si les Bordjis n'ont pas marqué, ils ne doivent s'en prendre
qu'à eux-mêmes. A plusieurs reprises, ils ont eu l'occasion d'inscrire ce but
qui aurait tout changé. Au cours des prolongations, ils ont plus souffert que
leurs adversaires et cela est dû à la débauche d'énergie de la seconde
mi-temps. Mais là, encore et en contres, ils ont gâché de bonnes opportunités
de trouver le chemin des filets. Et puis ce fut le crispant exercice des tirs
au but où tant de paramètres entrent en jeu. Bakha, Mohamed Rabah et Bouharbit
n'avaient ni les jambes ni le mental pour battre le gardien du CRB, euphorique
et qui fait partie de cette nouvelle génération de keepers athlétiques, à
l'image des Gaouaoui, Chaouchi et Ghalem. Bravo au CRB pour sa victoire, mais
le CABBA n'a nullement démérité confirmant que son rang en championnat n'est
pas le fait du hasard. Cette équipe est séduisante et possède du répondant. Le
bon réflexe c'est de la préserver et de continuer à travailler.