|
![]() ![]() ![]() Bouteflika à Tlemcen : «Votez pour celui que vous voulez»
par Notre Envoyée Spéciale à Tlemcen : Ghania Oukazi Bouteflika veut approfondir la réconciliation nationale et qualifie les activistes islamistes de destructeurs de la nation. L'aéroport Messali Hadj de Tlemcen s'était paré hier de ses plus beaux habits pour accueillir le candidat. Les Nedromis se sont joints aux Tlemcéniens pour fêter le retour de l'enfant prodigue. Né de père nedromi (de Trara) et de mère tlemcénienne, Bouteflika avait fréquenté le collège de Slane, baptisé aujourd'hui lycée Ibn Khaldoun, situé à l'avenue Lotfi, pas loin d'El-Medress, le quartier des anciens bourgeois de Tlemcen où il vivait chez sa tante paternelle. C'est par Bab Ouahran que le candidat fera son entrée dans une ville bondée de monde. Un véritable raz de marée. Pas moins de 76 troupes folkloriques, 140 cavaliers et une population de tous les âges. Le candidat a failli être happé par les nombreuses mains qui se tendaient à son passage. Il traversera à pied l'avenue de l'Indépendance, la place Emir Abdelkader (Elblass), la place du Cdt Farradj et El-Mechouar, une construction du 13e siècle, pour rejoindre la maison de la culture Abdelkader Alloula, où les blouses blanches, venues aussi de Sidi Bel-Abbès et d'Oran, l'attendaient. Innovation médiatique dans la campagne du candidat Bouteflika, une approche thématique pour chaque wilaya, pour faire deux en un, le bilan de deux mandats et la présentation du programme électoral. A Tlemcen, le candidat s'est adressé au corps médical. C'est le doyen de l'université de médecine de la capitale des Zianides, le Pr Nacib Berber, spécialiste en médecine nucléaire, qui lui fera un exposé sur le secteur. Il démontrera, chiffres à l'appui, que les évolutions en matière de santé sont positives. «Il est néanmoins nécessaire de poursuivre des programmes pertinents de prévention,» dit le Pr Berber. Il faut noter que le doyen de l'université de médecine a commencé d'abord par dire au candidat que « Vous pouvez faire plus, en mettant au coeur de la réflexion l'avenir des femmes et des hommes qui travaillent dans le secteur», comme pour attirer son attention que les médecins n'ont toujours pas de statut. «Avec vous, nous relèverons le défi du bien-être des citoyens, nous sommes avec vous et attendons vos directives», conclut le Pr Berber. «Hlektouna, Rabi yehlekoum !» Bouteflika prend acte de l'intensité et de la beauté de l'accueil que Tlemcen lui a réservé. «Bien que vous soyez d'origine amazighe, je pense que vous avez une authenticité andalouse», a-t-il lancé à l'assistance. Il fera « quelques observations» au corps médical, lui faisant savoir que « la politique de santé n'est pas le médecin ni l'infirmière. Nous avons besoin de juristes, d'avocats, d'ingénieurs, de psychologues pour gérer le secteur parce que nous souffrons d'un manque de politique de santé publique.» Il reprochera au corps médical de ne pas savoir manipuler ni prendre soin des équipements « modernes et très coûteux». Preuve en est : « les dossiers des malades sont souvent reconstitués à l'étranger.» Il s'interroge alors : « Où sont les résultats ?». Bouteflika relèvera que la famille algérienne s'est restreinte. « C'est des chiffres qui font peur,» dit-il. Il exprimera son rejet des hospices de vieux : «Ce n'est pas notre culture, il ne faut pas que ça se répande chez nous.» Il demande « une réflexion sérieuse sur ce sujet.» Il remarquera la forte présence des femmes dans le corps médical et promettra de leur donner «tous leurs droits.» Il estime que « certes, je m'enquiers des problèmes mais je suis candidat. Le vrai programme, c'est ce que nous avons réalisé. Si ça ne vous convainc pas, optez pour le changement, peut-être que le pays a besoin de changement.» Il suggère :« la continuité ne vous apportera pas quelque chose de nouveau, sauf pour la réconciliation nationale, nous irons dans le fond des choses.» Donnant l'impression de s'adresser aux politiques et activistes islamistes de l'ex-FIS qui sont privés de leurs droits civiques, Bouteflika dira à Tlemcen ce qu'il n'a jamais dit. Il poussera ces exclamations : « Ils veulent revenir chez eux et avoir tous leurs droits. J'ai pris sur moi pour vous faire accepter par la société, vous avez détruit le pays. Vous nous avez fait mal, que Dieu vous fasse mal ! (Hlektouna, Rabi yehlekoum !). C'est le peuple qui vous donne vos droits s'il le veut. L'ennemi de chez nous est plus dangereux que l'ennemi étranger.» Il rendra hommage à l'armée en soulignant : « Il n'y a pas d'institution dans le monde qui n'ait pas de défaut, l'ANP en a mais elle a protégé le pays dans ses durs moments tout autant que les services de sécurité», même «s'il y a eu des dépassements.» Bouteflika lance un appel pressant à l'électorat : « Votez massivement parce que notre voix ne porte plus jusqu'aux Américains. Regardez ce qui s'est passé à Ghaza, il a fallu de longs jours de massacres pour que le Conseil de sécurité réagisse. Si ça s'était passé en Israël, les choses auraient été autrement. Alors nous devons refuser que l'humiliation s'abatte sur nous. Votez pour celui que vous voulez, moi ça me suffit d'avoir été votre président pendant dix ans, mais votez !». Les médecins espèrent que le candidat président aura retenu qu'ils n'ont pas de statut. « Nous sommes déçus parce que nous nous attendions à ce que le Président nous promette un statut, mais il n'en a été rien. C'est très dommage,» disent-ils. Bouteflika sera aujourd'hui à Sétif d'Elkhala oul Baydha et Bordj Bou Arréridj, où il parlera de sport. |
|